L’Union est un combat (2)

, par  Xuan

Le 15 mars 2015 à 00:08, par Xuan En réponse à : L’Union est un combat (2)

Toute l’hypothèse du Programme Commun reposait sur la possibilité d’une étape intermédiaire entre capitalisme et socialisme. Et l’alliance électorale avec le PS imposait que ce programme n’aille pas au-delà.

Les conditions de sa réalisation (outre la mobilisation des masses) sont résumées ici :

« Dans les conditions entièrement nouvelles de l’union des partis de gauche sur la base d’un programme commun, il nous faut gagner ; il nous faut obtenir un progrès de l’influence de notre parti. »

Je souligne union des partis de gauche. G. Marchais précise ce qu’il entend par là :

« Tout en agissant activement pour la réalisation de l’union, nous n’avons jamais perdu de vue la nature profonde de notre partenaire. Le Parti socialiste représente, dans sa forme organisée, le courant social- démocrate réformiste tel que l’histoire l’a fait dans notre pays.
Ses traits permanents en sont, au-delà de la volonté réelle ou non de promouvoir des réformes sociales et démocratiques, la crainte que se mettent en mouvement la classe ouvrière et les masses, l’hésitation devant le combat de classe face au grand capital, la tendance au compromis avec celui-ci et à la collaboration des classes. »

« Au reste, au cours même de la discussion, François Mitterrand n’a pas fait mystère de l’intention du Parti socialiste de se renforcer, y compris à notre détriment. Il a exposé crûment qu’il entendait que ses candidats se présentent, comme il dit, contre nous. C’est ce qu’il vient à nouveau de confirmer devant le Congrès de l’Internationale socialiste en déclarant, comme l’indique une dépêche A.F.P. que son objectif fondamental était de « refaire un grand Parti socialiste sur le terrain occupé par le Parti communiste lui-même, afin de faire la démonstration que sur les 5 millions d’électeurs communistes, 3 millions peuvent voter socialiste ». Nous avons rappelé à François Mitterrand que, pour notre part, nous estimions que notre adversaire principal, c’était la réaction, l’U.D.R. et ses alliés, la droite, y compris sous son déguisement « centriste ». »

En lisant ces précisions, on devine que le PS ne pouvait être qualifié de « parti de gauche » mais plutôt de parti réactionnaire et anti communiste.
Cette description est encore en dessous de la réalité si on rappelle le comportement du PS lors des grèves de 47 et 48 et lors des guerres coloniales, que G.Marchais connaissait fort bien.

Le PS (et ceci indépendamment de son recrutement ou de son électorat) était devenu depuis fort longtemps un parti bourgeois, représentant les intérêts ni de la classe ouvrière, ni de la petite-bourgeoisie, ni de la bourgeoisie moyenne, mais de la grande bourgeoisie.

Définir le PS comme un « courant social- démocrate réformiste » ou mieux encore comme un « parti de gauche » introduisait une grave confusion dans l’esprit des communistes, de leurs électeurs et de l’ensemble de la classe ouvrière.
C’est au nom de « l’union de la gauche » que la mobilisation populaire annoncée a été étouffée et que G. Marchais a remis à Mitterrand la corde qui l’a pendu.

Les faits ont tranché sur la nécessité de cette alliance.
Parvenu à un degré de pourriture et de déliquescence jamais atteint, entrave ouverte au développement des forces productives, couvercle de plomb sur les aspirations populaires et les besoins matériels du plus grand nombre, le capitalisme français arrive au terme de ses contradictions.
Il faudrait à présent s’interroger sur la nécessité d’une étape intermédiaire au socialisme et des combinaisons électoralistes qu’elle implique.

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