Un Marx, ça va, après, bonjour les dégats ?

, par  Xuan

Le 24 mars 2013 à 00:34, par Xuan En réponse à : Un Marx, ça va, après, bonjour les dégats ?

Merci pam pour cet article que je vais remettre en ligne.

Cet intérêt pour Marx n’est pas fortuit. Fin 2012, Qiushi (organe du CC du PCC) reprenait un article de Drapeau Rouge : « le déclin de l’intégrisme néolibéral en occident », montrant que la crise économique a balayé les thèses économiques bourgeoises et signalant une « fièvre marxiste ».

Le débat théorique change alors de terrain. Il ne s’agit plus de défendre ouvertement l’économie politique bourgeoise, mais de se réclamer du marxisme pour l’affadir et lui ôter son caractère de classe, et son utilité pratique révolutionnaire.
Par exemple l’économiste Gilles Raveaud a tellement bien résumé le marxisme qu’il n’en subsiste plus qu’un vulgaire constat critique d’où la classe ouvrière a disparu, et qu’aurait pu signer l’abbé Pierre.
L’entreprise n’est pas nouvelle, elle avait commencé du vivant de Marx.

Le leitmotiv de ces réformistes c’est le « dogmatisme » ancien ou nouveau. D’après eux ce « dogmatisme » aurait causé la chute des premières expériences socialistes.
Bonne question : avec le recul il serait utile de s’interroger sur la chute de l’URSS et de se demander si elle est due à un excès de « dogmatisme » ou plutôt à un excès de révisionnisme et de restauration capitaliste.

On ne va pas se flageller comme Robert Hue devant Monsieur Courtois. L’histoire du PCb de l’URSS, outrageusement déformée dans le « livre noir du communisme », doit faire l’objet d’une critique communiste (et non anti-communiste) tenant compte des conditions de l’époque et de la réalité de la lutte des classes en URSS et dans le monde.
Il existe sur ce sujet des documents (liste non limitative) :
quelques points sur l’histoire
les mensonges du « livre noir du communisme »
une campagne, un livre
un autre regard sur Staline

Evidemment l’ombre de Staline tient entre ses dents le couteau de ce « dogmatisme ».
Staline précisément tenait en 1928 un discours très instructif sur la restauration possible du capitalisme en URSS, dans son discours « du danger de droite dans le parti communiste (bolchevick) de l’URSS » (p. 201 de la version électronique) :

Un apport essentiel de Marx, outre l’analyse du capitalisme et des contradictions qui déterminent sa transformation révolutionnaire en socialisme puis en communisme, c’est la méthode matérialiste-dialectique qu’il a appliquée à son étude.
L’actualité du marxisme ne consiste pas à mettre le marxisme dans un sac et entasser par-dessus tous les lieux communs de l’anti marxisme, comme si toute forme de critique était bonne à prendre, ou ajouter des « dimensions » au marxisme ; c’est l’utilisation de la méthode matérialiste-dialectique pour comprendre et transformer l’ensemble des contradictions de notre époque.

Par exemple, en 1956 Mao Tsé-toung prononçait un discours sur les « dix grands rapports » caractérisant son pays. L’objectif poursuivi à travers la résolution de ces différentes contradictions était l’édification du socialisme en Chine, (en tenant compte de l’expérience soviétique et de l’œuvre de Staline justement).

De la même façon, pour atteindre l’objectif de la révolution prolétarienne en France, il nous faut étudier les contradictions caractéristiques de la société moderne française, ses rapports avec les autres pays, et les rapports de ces différentes contradictions avec celle, fondamentale de la société capitaliste, entre bourgeoisie et prolétariat.

Comment résoudre cette intrication de contradictions ?
Seule la révolution prolétarienne nous permettra de résoudre la contradiction principale, à la manière d’Alexandre et du nœud gordien. Mais nous devrons aussi résoudre ultérieurement toutes ces contradictions dans le cadre plus favorable du socialisme.

Dans l’immédiat, la vie et les combats de tous les jours sur le terrain de l’emploi, de l’industrie agroalimentaire, du droit à la santé, de l’égalité des hommes et des femmes, de l’écologie, de la sûreté nucléaire (à commencer par celle des ouvriers sous-traitants), de la paix opposée aux aventures militaires impérialistes, etc. devraient renforcer le front uni de la classe ouvrière et du peuple, viser l’objectif de la révolution prolétarienne et lui être reliés, afin d’être résolus définitivement au plus tôt.

A l’inverse les croisades contre le « dogmatisme » et pour la confusion des genres ne servent qu’à obscurcir l’horizon, retarder l’échéance et prolonger l’agonie de l’ancien régime.

Sites favoris Tous les sites

7 sites référencés dans ce secteur

Brèves Toutes les brèves

Annonces

  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).