38ème congrès PCF
Les communistes chacun à leur manière, mais aussi à la manière des communistes mènent un processus de ré-orientation et de transformation en profondeur.

, par  Danielle Bleitrach , popularité : 1%

Ce qui se passe pour ce Congrès n’est qu’un début, beaucoup de questions ne sont pas tranchées et exigeront un dialogue sans concession mais fraternel, conscient des buts communs. La base du rassemblement et du mouvement qui s’est développé et continue à avancer étant : que la France ait à nouveau un parti révolutionnaire. Non pour proclamer chaque soir le grand soir, mais pour créer les conditions d’une transformation en profondeur qui imposera au capital l’intérêt du plus grand nombre à partir de positions de classe comme cela a été si souvent fait dans notre histoire, dans notre pays que Marx saluait comme celui de la lutte des classes.

Au fur et à mesure de nos avancées, beaucoup de ces questions seront d’ailleurs posées de manières différentes à la fois par la réalité de la montée de la lutte des classes en France, en Europe et dans le monde, par notre pratique qui nous transformera, parce que nous débattrons, examinerons notre passé pour mieux concevoir l’avenir, pas en conclave mais dans une bataille de classe qui nous rassemble. Nous n’oublions pas l’ennemi, celui qui aujourd’hui à Marseille par âpreté, par copinage avec les sociétés immobilières autant que les marchands de sommeil ira toujours jusqu’au crime.

Ce que nous sommes en train de construire, cette première étape inouIe, que chacun veut prendre dans le calme et d’une manière constructive. A la manière de ce qui se passe dans ma cellule où ce Congrès est de plus en plus vécu comme un Congrès extraordinaire qui permet un échange dont on avait besoin depuis tant d’années. Avec cette conscience forte que nous sommes tous des communistes. Le refus de ce qui divise autant qu’une lutte des places incompréhensible face au désintéressement des communistes.

Ce que nous avons déjà mis à mal c’est un chemin « à l’italienne », un eurocommunisme tardif mais aux effets aussi nocifs, la majorité du parti devenu social démocrate et plus préoccupé d’une alliance au sommet dans laquelle se fondre (sous couvert de rassemblement) dans laquelle les communistes disparaîtraient en tant que tels et ne seraient plus que des groupuscules. On voit où ça conduit en Italie.

Si un tel scénario a pu être mis à mal, c’est parce qu’un certain nombre de camarades venus d’horizons divers, parfois en opposition depuis des années sur tel ou tel problème ont pu se rassembler et affirmer grâce au vote des communistes eux-mêmes qu’il fallait un parti communiste. C’était la seule garantie d’avoir une perspective politique en rupture avec celles qui nous étaient imposées depuis des années et qu’incarnait Macron. Il y a ce dialogue qui dit tout entre le maire coupable de Marseille et cet élu au milieu d’une population indignée, en larme devant ces gravats sous lesquels sont enfouis des pauvres gens et la manière dont le maire dit à l’élu communiste : « Vous n’êtes pas encore mort là-dessous ! ». Un dialogue qui rappelle étrangement « Main basse sur la ville ».

On voit bien que ce qui était prévu avec la fin de notre parti, son effacement, était le produit de tant d’années de démission y compris depuis Mitterrand et la volonté de faire monter l’extrême-droite par manœuvre politicienne, mais aussi pour mieux servir le grand patronat français. La manière dont celui-ci prétend détricoter tout ce que la résistance et singulièrement des ministres communistes ont imposé à un patronat collabo. La célébration de Pétain n’est pas une bavure imbécile, elle est dans cette logique.

Voilà, la grande masse du parti refuse de disparaître, ni le nom, ni l’organisation dans des magouilles de sommet derrière des politiciens compromis dans cette politique en Europe comme partout.

J’ai discuté avec une jeune amie qui a voté pour le "Manifeste". Ce n’est pas sous mon influence. Je lui ai dit, ce parti c’est toi qui va le construire, à ta manière, avec tes préoccupations. Je n’ai pas à te dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire, bien que mon expérience et mon savoir ne soit pas négligeables. Je peux tout au plus être un des filets de sécurité sous le trapéziste mais sans l’encombrer dans son envol. Il y a une seule chose que je dois te transmettre. Lors du banquet du Bourget où nous célébrions l’anniversaire du parti, j’étais aux côtés d’Aragon. Roland Leroy, alors directeur de l’Humanité, est passé et a demandé à Aragon quelques lignes. J’ai proposé à Aragon de les écrire sous sa dictée. Ce qui fut fait ; le lendemain ces lignes sont apparues dans l’Humanité, elles débutaient par les mots suivants : « Être communiste, c’est refuser de confondre les petites histoires avec l’Histoire »…

Voilà la seule que je puisse transmettre et cela passe par beaucoup de travail dans les livres, sur soi-même et sur sa relation au monde, c’est cette nécessité de se situer dans l’Histoire et pas dans les petites histoires d’ambitions déçues et querelles comme il y en a partout. C’est dans cet esprit que je vais à ma conférence de section ce week-end.

Danielle Bleitrach

Voir en ligne : sur le blog histoire et société

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