Dans l’actualité de la préparation du congrès
Environnement et écologie, questions de classes. Un point de vue

, par  Paul Barbazange , popularité : 1%

Trop peu de camarades se préoccupent des questions écologiques, le sondage donnant un aperçu de ce que les citoyens pensent être le rapport du combat communiste à l’écologie est alarmant. Pourtant beaucoup a été fait. Quel peut être l’apport spécifique du communisme à ces combats et à l’inverse que nous apportent -ils ? En début des années 2000 n’avons nous pas accepté n’importe quoi ? Menons, ouvrons, ré-ouvrons ces débats même si cela doit castagner.

Environnement et écologie, questions de classes.

Les débats sur ce que sera le 38e congrès, « extraordinaire » au delà d’une simple dénomination ou triste répétition de ce qui se fait depuis Martigues ont débuté. Que sera la base commune ? Par sa forme incitera-t-elle à la poursuite des débats et de l’action ? Méritera-t-elle son nom ? Abordera-t-elle les enjeux, mettra-t-elle en relief les contradictions ? et organisera-t-elle les discussions sur toutes les questions, sans tabous, permettant à chacun d’entrer dans le débat à partir de sa compréhension des contradictions en jeux ?
Ce que nous écrirons sur l’ensemble des questions relevant des sciences de l’écologie et de l’environnement, de la bataille d’idées dans ce domaine contribuera à l’ampleur ou au replis du débat et de l’action.
De plus en plus de citoyens et aussi de communistes, même si le chemin à parcourir est encore long, comprennent que l’ensemble des questions écologiques et environnementales relèvent de l’affrontement de classe entre la classe dominante au niveau mondial et les couches exploitées, classe ouvrière en particulier.
Exploitation et surexploitation des producteurs, exploitation sans limites de la nature jusqu’à sa destruction sont une des constantes du capitalisme. Marx et Engels avaient commencé à y réfléchir à partir de la réalité de leur époque ; depuis, les questions ont été multipliées, les dangers se sont aggravés et la vie intelligente peut être très vite menacée sur la planète. Le capitalisme détruit, rien ne peut y échapper et de fait rien n’y échappe sauf parfois sur quelques marges. Il faut des profits, vite, la rotation du capital la plus rapide quoiqu’il en coûte aux hommes, à la nature, à l’état dans laquelle nous léguerons la biosphère aux générations à venir.
Les désastres sont toujours pour les autres, les classes exploitées. Les classes dominantes se réfugient dans les quartiers huppés des métropoles et quelques zones touristiques « écologiquement préservées » y compris du tourisme de masse...
Cette classe se construit des abris anti atomiques... et profite de la préparation des prochaines guerres.

D’où des délocalisation démentes et un transport complètement fou sur toute la planète ou simplement d’une région à l’autre.
D’où des productions massives sans utilité sociale.
D’où une consommation publicitaire sans aucune bornes pour la classe exploiteuse, « imposée » aux dominés.
D’où l’escroquerie du capitalisme vert.
D’où la course à la guerre comme nécessité ultime du pillage.

D’un côté les profiteurs, plus de 1% mais un faible pourcentage même si l’on décompte avec eux tout leur personnel aux ordres : idéologues, publicitaires, empoisonneurs sans limites, nervis, forces néocoloniales...
De l’autre les exploités, salariés, ouvriers parfois il est vrai dans des conditions forts différentes si l’on compare l’ agriculteur qui risque de perdre la terre ancestrale à l’ouvrier déraciné des grandes métropoles mondiales. Exploités confrontés de façon si différentes aux désastres écologiques alors que les profiteurs... profitent.

Pourtant certains camarades, des progressistes continuent d’essayer d’effacer le caractère premier du combat de classe. J’ai retrouvé la formulation retenue par le PGE dans un texte en anglais de 2004 :
« La vieille contradiction facilement comprise entre le Capital et le Travail est balayée par de nouvelles aspirations et contradictions entre les sexes, les générations, les cultures, les groupes ethniques et surtout par une conscience nouvelle de l’interrelation entre l’humanité et l’environnement ».
Il faudra se mettre d’accord, le principal relève-t-il de l’affrontement capital-travail certes parfois difficile à percevoir au travers des rideaux de fumées organisés par nos adversaires et non -facilement comprise- ou des « nouveautés » décrites ci-dessus ? « Balayée » le mot est décisif, caricatural, il ne me semble pas pouvoir relever d’une erreur de traduction.

Sur les questions écologiques et environnementales, en nous aidant d’un déjà riche conquis des luttes, de toutes les luttes de classe, y compris sur ces questions spécifiques, renversons le paradigme qui nous stérilise depuis le début des années 1990.
Travaillons toutes les questions, à partir des intérêts d’une classe ouvrière qui en France, en Europe, dans le monde peut se reconstituer en classe pour soi.
Ne négligeons aucun apport scientifique dans la rigueur, la précision et les détails que permet et exige cette démarche, restons curieux de toutes les approches sociétales, de tout ce qu’apportent de nombreux compagnons de route possibles, respectons les chemins vers l’espoir choisis autour de nous par des citoyens, jeunes générations en particulier.
Mais veillons à chaque instant à éclairer leur combat, notre combat, du caractère, in fine, sans cesse premier des intérêts de classe.

Paul Barbazange, Béziers

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