Il y a presque un an, à l’issue des élections présidentielles et législatives, les communistes décidaient de convoquer un congrès extraordinaire. La résolution du Conseil National pointait alors notre échec électoral, l’interrogation quant à l’avenir et au rôle du PCF et l’exigence d’un bilan collectif.
Le projet de base commune issu de la direction sortante a été approuvé par une très courte majorité au Conseil National (Pour : 49, Contre : 26, Abstentions : 16, 91 présents sur 170). Nous sommes très loin de l’enthousiasme promis en novembre au moment de la Conférence nationale. De très nombreux camarades n’ont pas trouvé dans ce texte les éléments permettant la discussion nécessaire sur le bilan de notre stratégie et de la direction, les propositions permettant de rompre avec l’effacement et de redonner au PCF une visibilité nationale et une présence sur le terrain, la détermination à construire le parti communiste dont notre peuple a besoin pour ouvrir une alternative révolutionnaire.
Plusieurs camarades ont proposé que le texte soit réécrit. Mais la direction nationale a préféré accepter quelques aménagements sous forme de fenêtres sans que cela change la finalité de ce texte, écrit pour permettre que tout continue comme avant en évitant toute réorientation stratégique.
Cette situation nous conduit à décider de rédiger une nouvelle base commune qui ne se contente pas d’être un texte alternatif mais se fixe l’objectif de rassembler largement les communistes pour devenir le texte majoritaire, en permettant le travail de débat et construction collective que la direction nationale refuse d’assumer. Nous pourrions ainsi tous ensemble créer une situation nouvelle qui serait déjà extraordinaire.
C’est pourquoi, nous appelons à ne pas multiplier les textes alternatifs. Sans quoi les mêmes causes produiront les mêmes effets, à savoir : permettre à la base commune officielle d’arriver en tête pour reproduire à nouveau la même stratégie portée par la même direction nationale conduisant notre parti au plus bas de son histoire.
Nous sommes très nombreux à vouloir faire vivre un parti révolutionnaire auquel s’identifie la classe ouvrière et tous ceux qui vivent du travail et non du capital, vouloir rompre avec l’effacement du PCF qui doit reconquérir un rôle central dans l’affrontement de classe, à travailler à un parti s’appuyant sur des organisations locales solides et utiles, permettant à chaque communiste de trouver sa place.
En cela, un bilan stratégique approfondi, préalable indispensable à un congrès extraordinaire, s’impose pour considérer le marxisme comme notre outil pour penser le monde et l’avenir, pour que des décisions nouvelles soient prises permettant de sortir de la spirale de la défaite dans laquelle nous disparaissons peu à peu et pour permettre la remontée de l’influence du PCF.
Nous savons que nous avons des points de vue différents sur un certain nombre de questions que nous ne sous-estimons pas, mais il nous semble que nous devons faire de cette difficulté une chance en acceptant d’ouvrir sur la durée les débats nécessaires et d’y travailler pour trouver le chemin de l’unité.
En 2007, nous avons su unir nos voix pour empêcher la disparition programmée du PCF et son changement de nom. Aujourd’hui, sachons nous rassembler pour permettre que l’engagement historique des communistes en France se poursuive et retrouve toute sa force pour être utile à la classe ouvrière, celle de tous les exploités et opprimés.
Nous savons que ce qui nous réunit est plus important que ce qui nous divise et que nous pouvons sans attendre écrire et mettre en œuvre ensemble une nouvelle stratégie parce que nous partageons la conviction que l’existence et le renforcement du PCF sont essentiels.
Il ne s’agit pas dans ce congrès qui peut encore être extraordinaire que chacun écrive au mieux ce qu’il pense mais que nous écrivions tous ensemble le texte permettant aux communistes d’affronter l’avenir de façon fraternelle et dynamique, en étant rassemblés, clairement révolutionnaires et marxistes.
Premiers signataires :
Caroline Andréani (93), Jasmin Balleste (34), Brigitte Bamber (71), Brigitte Barbagelata (83), Pierre Barbagelata (83), Paul Barbazange (34), Michèle Bardot (67), Luc Bazin (26), Danielle Bleitrach (13), Jean-Michel Bourdillon (06), Pascal Brula (69), Robert Brun (26), Floriane Benoît (38), Marie-Christine Burricand (69), Peggy Cantate Fuyet (92), Jacqueline Capolungo (83), Michel Capron (34), Pierre Caumont (32), Mathieu Cauvin (59), Aimé Couquet (34), Jacques Cros (34), Michel Dechamps (04), Alain De Poilly (94), Denis Dumontier (Paris 20e), Marianne Dunlop (62), Jeannette Duriaux (71), Rémy Ferront (73), Jean-Christophe Fournel (71), Hervé Fuyet (92), Gilles Gourlot (75), Claude Grando (38), Christian Harquel (34), Hervé Hubert (75), Guy Jacquin (69), Michaële Lafontant (92), Amandine Lampin (31), Armand Lecoq (31), Quentin Le Matt (59), Robert Le Polles (93), Sylvie Loyau (38), Anne Manauthon (06), Claude Manfroi (83), William Mathevet (83), Jean-Pierre Meyer (83), Michel Michel (Meuse), Pierre-Alain Millet (69), Sandrine Minerva (34), Leila Moussavan-Huppe (67), Willy Pepelnjak (38), Alain Perret (83), Gérard Perrier (34), Michèle Picard (Maire de Vénissieux, 69), Florence Pin (59), Hervé Poly (62), Jean-Pierre Quirin (88), Gilbert Remond (69), Eric Ruiz (27), Laurent Santoire (93), Guillaume Sayon (62), Danielle Trannoy (33), Bernard Trannoy (33), Serge Truscello (69), Katy Turcan (83), Joël Yan (64)...