Quel rassemblement ? Pour quoi faire ?
Les dernières séquences électorales ont montré la profondeur de la crise, notamment politique et institutionnelle. Les convulsions d’un système capitaliste en bout de course ont mis la société française en crises : crise économique, crise sociale, crise politique, crise institutionnelle et morale. Sur ce terreau là, peuvent naître les pires aventures si n’est pas portée avec urgence la nécessité d’un changement de société.
Les classes dirigeantes, elles, ont bien pris la mesure de la situation. Pour préserver leur système, les forces de l’argent mènent contre les peuples une véritable guerre de classe.
Quelle est la situation ?
Le capitalisme a envahi toutes les sphères de notre société. Il a fait de tout, un marché, même les choses les plus intimes de notre vie. Il transforme les femmes et les hommes en individus drogués à la consommation. La concurrence effrénée à laquelle se livrent les multinationales partout dans le monde, se mène au prix de l’écrasement des peuples. En France, les gouvernants en place ont livré, au mépris de notre vote en 2005, les hommes et leurs territoires aux appétits des puissances d’argent.
Notre pays, est maintenant sous les dictats des forces de l’argent.
La France a, contre la volonté de son peuple (référendum 2005), perdu la maitrise de sa monnaie, confié le crédit à la finance, livré ses entreprises et ses territoires à la loi du marché, abandonné ses travailleurs « à la concurrence libre et non faussée ». Elle s’est mise sous le joug des institutions européennes, elle a lié son armée à l’OTAN, et elle est maintenant sommée d’en finir avec ce qu’il reste de son modèle social.
Le Capital et la finance ont pris le pouvoir. Les institutions internationales et les états ne sont plus que les antichambres des intérêts des puissances d’argent. Les gouvernements à leur service conduisent des politiques d’austérité de plus en plus sévères qui mettent les peuples à genoux sans rien régler de la situation. Elles ont mis les partis politiques dominants à leurs bottes. Après la droite et l’extrême droite, voilà le parti socialiste qui passe corps et âme dans le camp du Capital.
Dans tout cela, le monde du travail ne compte plus pour rien. Les dirigeants décident de tout sans lui. Quand le peuple dit majoritairement NON, eux, ils entendent OUI. Quand il élit un président de gauche, son gouvernement mène une politique de droite. Le peuple les sanctionne, ils continuent la même politique en pire. De nos votes et de nos revendications, ils n’en ont rien à faire, pourvu que passe la loi du Capital.
A qui profite cette situation ? 5, 10% de la population qui continuent de s’enrichir à nos dépends. Pour tous les autres c’est la galère.
Il n’y a pas d’alternative molle à la politique de Hollande.
On ne sortira pas de cette situation par "changement de cap" de la politique gouvernementale. Soit on affronte le Capital, soit on le subit. Il ne s’agit pas là de lui disputer un bout de gras qu’il ne lâchera de toute façon pas. Il faut travailler à créer les conditions d’un véritable changement de société et d’un rassemblement qui le porte pour en finir avec un système capitaliste prédateur et des classes dirigeantes parasitaires.
Les réponses apportées par le PCF à cette situation ne sont pas au niveau des enjeux.
Le PCF est devant la nécessité, sous peine de disparaître, de repenser ces choix stratégiques pour jouer pleinement son rôle de parti révolutionnaire. Il ne peut exister que pour ça !
Ce n’est hélas pas la voie choisie par notre direction nationale. Mais celle de l’enlisement dans la stratégie d’union de la gauche qui est la nôtre depuis près de 40 ans. Avec le succès que l’on connait, sous les variantes programme commun, gauche plurielle, qui ont conduit notre peuple à la désespérance et notre parti à la marginalisation.
Le Front de gauche s’il a pu apparaître comme une avancée ne se dégage pas du type de construction politique traditionnel marqué par la primauté donnée aux moments électoraux. Il est aujourd’hui en échec.
Bâti sur des accords au sommet entre organisations politiques fantômes pour construire des majorités électorales, le Front de gauche conduit soit à l’isolement à la gauche de la gauche soit au ralliement à la social-démocratie et à coup sûr à la disparition du parti communiste et à la disparition du courant révolutionnaire et de l’alternative qu’il est en devoir de porter.
Nous restons enfermés dans un cadre droite/gauche dans lequel les couches populaires ne se reconnaissent plus, où le PCF n’occupe plus qu’une place marginale.
L’opposition droite/gauche ne suffit plus à traduire la réalité politique, encore moins les rapports sociaux, marqués par une lutte de classe d’un niveau sans précédent. Elle est même utilisée pour masquer la réalité de ces rapports et pour détourner de leurs combats.
Continuer à se positionner politiquement sur cet axe est un facteur de confusion et de division et ne permet pas des rassemblements à la hauteur des enjeux.
La lutte de classe jusqu’au bout
Le parti communiste doit sortir de l’espace politique étriqué dans lequel il s’est enfermé avec le Front de gauche pour porter, à travers les intérêts du salariat, ceux de l’ensemble de notre peuple.
Car ce qui régit les rapports sociaux aujourd’hui c’est bien la brutalité de l’affrontement de classe.
On est là dans une situation de domination et d’exploitation de classe généralisée qui vise à mettre les conditions de vie et de travail de toute la population au service des intérêts d’une caste de privilégiés. Ce système est devenu intolérable. Il faut en changer !
A ce point de l’antagonisme de classe c’est donc l’ensemble de la société, ses forces sociales, syndicales et politiques qui sont amenées à se positionner sur l’affrontement Capital/Travail.
Quand partout pointent les limites d’un système et la nécessité d’en changer la séparation entre le syndical et le politique n’est plus opérante.
La crise du système oblige à des recompositions politiques et syndicales dans le sens de la radicalisation du politique et de la politisation des luttes.
Il ne s’agit donc plus de rallier à gauche pour constituer des majorités électorales, mais de rassembler le monde du travail et notamment les salariés et ceux qui sont liées au salariat, sur leurs intérêts de classe, avec l’objectif de mener la lutte de classe jusqu’au bout, jusqu’au changement de société et au remplacement des classes dirigeantes.
Ce qui au fond travaille la société française c’est la nécessité historique que le monde du travail prenne toute sa place dans la direction des affaires du pays pour la maitrise de ses moyens de production de ses conditions de travail et de vie, redistribuant les richesses à ceux qui les produisent, condition essentielle pour une amélioration de leur existence.
C’est une exigence d’aujourd’hui !
C’est donc dans les luttes et dans la vie, un front de classe qu’il faut bâtir jusqu’à sa traduction politique, y compris électorale. Voilà le défi posé, d’après nous, au parti communiste et à ses militants !
Texte proposé à la discussion par la section de l’ouest-biterrois 34 Hérault