Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Intervention de Nicolas Cossange, section de Béziers à la conférence nationale
Réfléchir aux conditions du rassemblement
La lutte des classes, le MEDEF, Valls-Hollande, les milliers d’électeurs de gauche du biterrois en déshérence. Comment contribuer à permettre à tous de reprendre tout de suite le chemin de l’action ?
Conférence nationale du 08-11-2014. Contribution de Nicolas Cossange au débat général.
Cette intervention est nourrie de la réflexion conduite en réunion de cellule et de section à Béziers, ainsi qu’au conseil départemental de l’Hérault.
En 2005 le milliardaire américain Warren Buffet déclarait : « La lutte des classes existe et c’est ma classe qui est en train de la gagner ! ». Presque 10 ans plus tard, dix années émaillées de quelques mouvements sociaux et de l’arrivée des sociaux-démocrates au pouvoir, le patronat français ne cesse de lui donner raison. Le MEDEF dicte jour après jour la feuille de route du gouvernement alors que les salariés, ouvriers, privés d’emplois, étudiants et tous les exploités sont sur le reculoir idéologique, confrontés sans répit à des attaques incessantes. Face à cela, et contre une extrême-droite qui profite du marasme social comme du rejet d’une « gôche » toute assimilée à Hollande / Valls, nous devons réfléchir en communistes aux moyens de créer le rassemblement populaire et majoritaire pour construire une nouvelle société.
Le rassemblement doit-il se limiter à des alliances au sommet, à simple échéance électorale ? Certainement pas ! Tout comme il est certain que le PCF ne pourra le porter sur ses seules épaules, mais qu’il doit en être un des moteurs principaux, comme il a toujours su l’être lors des grands mouvements populaires qui ont su faire reculer le capital et l’exploitation au 20éme siècle. Pour y parvenir, nous ne pouvons pas et plus nous passer d’avoir une réflexion en profondeur dans le Parti et en dehors. A la fois sur quelle alternative nous voulons, sur ce que les communistes doivent apporter dans le débat idéologique et la perspective de rupture avec le capitalisme. Sachons utiliser à ces fins les 1000 débats.
Attention toutefois à ne pas balayer d’un revers de main les échéances électorales. Les élus communistes ont toujours été et demeurent un outil au service du peuple et de ses luttes. Ils sont à la fois un moyen d’exister et de peser dans le débat politique et des vecteurs des luttes locales et nationales. Pour autant nous ne pouvons pas, sans être condamnés à disparaître inexorablement, nous contenter d’alliances au sommet pour limiter la fuite en avant de nos élus. Ne faisons pas l’erreur d’en finir avec la vision du Front de Gauche d’un rassemblement minimaliste pour replonger dans les affres de l’Union de la gauche ou dans un sectarisme qui nous pousserait à proposer des candidatures de témoignage aux élections.
Sachons construire le rassemblement avec les forces vives militantes, syndicales, associatives et populaires en y existant en tant que communistes et sans tomber dans la compromission. C’est ainsi que nous ferons barrage à la droite et l’extrême-droite dans un premier temps et que nous serons capable d’enclencher un mouvement majoritaire de rupture avec l’exploitation capitaliste.