Revue Unir les communistes nr 7-8
Sans combat, on n’obtient jamais rien Compte-rendu des rencontres communistes de Vénissieux du 30 avril 2016

, par  François Demirbas , popularité : 4%

Intervention de François Demirbas (CGT Arkema)

Bonjour à tous. Tout d’abord, je voudrais remercier la section de Vénissieux du PCF de m’avoir invité. Je n’ai rien préparé, mais je vais essayer d’être court.

Je suis salarié d’Arkema, délégué CGT élu. Arkema c’est le premier chimiste français, le plus grand groupe chimiste de France avec 19.000 salariés dans le monde dont 7.000 en France. Il y a 19 sites, usines centres de recherche. A Pierre-Bénite, on a une usine et un centre de recherche. Je travaille dans le centre de recherche.

Je voudrais vous dire comment on a organisé la lutte contre la loi travail. Mais avant, quand je suis arrivé en 2002, on était 1.500 salariés et on est aujourd’hui 650, pour vous dire qu’on reçoit des coups, qu’on est sur la défensive. Il n’y a pas d’années où il n’y a pas un atelier fermé, des luttes comme les dernières concernant l’usine de Saint-Fons qui a été vendue à un euro symbolique la valeur de 500 millions, le PVC, à un voyou, Gary Klesh. Au centre de recherche, ils étaient une dizaine de personnes concernées, et dans la lutte, ils ont tous adhérés à la CGT.

Mais il y a trois syndicats à Pierre-Bénite, CGT, CFDT et CGC, et si on est majoritaire sur le terrain, l’alliance CFDT-CGC a pris le CE aux dernières élections. Mais la lutte continue bien sûr.

Pour en venir à la loi travail, on a appelé à la grève le 9 mars, et après on a fait une assemblée générale le 24 Mars pour préparer la manifestation du 31 et on a réussi l’arrêt de la production le 31 avec 100 % de grévistes dans l’usine, des travailleurs postés, et l’usine est tombée, mais sur les travailleurs de jours, la grève est restée minoritaire.
Pour les autres journées de manifestation, on a fait des grèves dans l’usine et la direction partout en France, dans tous les sites, a mis un communiqué à chacun de nos tracts, pour faire pression sur les salariés.

Par exemple le 28 avril, dès notre tract, ils ont fait un communiqué dont je vous lis une partie : « le projet de loi El Khomri sera sans incidence sur Arkema, alors pourquoi appeler à l’arrêt des installations d’Arkema ». Ils nous prennent pour des cons !

Vous imaginez, avec la loi El Khomri, le patron qui dirait, non, on ne va pas s’en servir alors qu’on sait bien que les bénéficiaires de cette loi sont bien sûr les patrons.

Ils nous disent que cela ne concerne que les petites entreprises, de moins de 50 salariés, pas les grandes. Ils disent que Arkema a perdu 6 millions d’euros par les grèves dont 1 Million à Pierre-Bénite. On n’est pas dans leur compte, mais on sait qu’à la fin, ils gagnent de l’argent !

Par contre, si l’appel à la grève a bien fonctionné, la mobilisation pour les manifestations a été plus difficile. On était une vingtaine à chaque manifestation. C’est pour moi un échec, car c’est une grande étape pour nos droits qui change tous les systèmes de nos droits et la participation n’a pas été suffisante.

Quelles actions permettraient de mobiliser plus de gens ? d’autres actions ? car aujourd’hui, appeler une fois, deux fois par mois, on est fatigué, le 28 avril, ça ne suivait plus vraiment.

Comment favoriser la convergences de luttes, c’est à dire comment amener des gens dans la lutte, avec d’autres actions, peut-être aller devant le parlement, le bloquer, puisque c’est là qu’on décide. On manifeste dans 200 villes différentes, mais si on rassemblait devant un endroit, une place, je suis de la Turquie, comme on le faisait place Taxim, on choisit un endroit et on bloque, et on fait une lutte comme la place Tahir en Égypte.

Je ne sais pas. Manifester dans 200 villes, est-ce une bonne stratégie, ou faut-il montrer notre force devant l’assemblée ? On a fait notre devoir en bloquant la production et organisant la grève, mais après que fait-on ?

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