Marche Populaire pour l’égalité et la fraternité

, par  pamillet , popularité : 4%

Il y a 40 ans, la marche pour l’égalité des droits et contre le racisme, imaginée à Vénissieux et organisée de Marseille à Paris créait l’évènement comme réponse politique et citoyenne à la crise des banlieues. Tellement de choses ont changé depuis et pourtant !

Les "émeutes" de juin dernier, plus violentes encore que de nombreuses autres depuis 40 ans, ont montré que la "crise des banlieues" s’est élargie et approfondie. Encore une fois, c’est le drame de violences policières qui allume la mèche d’un terrain social inflammable. Mais cela conduit des médias et des politiques à stigmatiser nos quartiers, nos familles, alors même que nous sommes les premières victimes des dégradations de services publics ou de notre cadre de vie de ces émeutes. Ce serait nos familles, nos jeunes, nos parents qui ne seraient pas capables d’assurer leurs responsabilités, qui laisseraient des adolescents aux mains des trafics, dans la violence de la rue. Mais c’est tout la société qui porte des addictions dont les trafics dans nos quartiers ne sont que la conséquence ! Qui est responsable des ados « perdus de vue » de l’éducation nationale ? Qui est responsable des mal logés survivant dans la débrouille de logements illicites ? de la précarité du travail qui place des mères isolées dans l’angoisse de devoir laisser leurs enfants seuls ?

Depuis 40 ans, les inégalités territoriales sont encore plus fortes, le racisme est devenu une arme politique légitime, alors même que les Français d’origine immigrée sont présents dans toute la société, des cadres supérieurs aux artistes en passant par les chercheurs et les personnalités politiques.

Nous disons avec force :
- Non, ni les parents, ni les enfants, ni les jeunes des quartiers populaires ne sont le problème. Les violences et les casses qui ne concernent qu’un petit nombre, sont d’abord la traduction de la fracture citoyenne entre les institutions et les milieux populaires, de l’incapacité de la politique de l’ordre à organiser une police républicaine au service des habitants, l’échec d’une répression des trafics et des violences dans une société qui renforce partout l’individualisme et la concurrence.
- Non, les dépenses publiques pour les quartiers ne sont pas des puits sans fonds. Elles sont utiles et nécessaires, même si elles concernent principalement la rénovation urbaine et pas le développement économique, social et culturel. Leur limite est qu’elles ne compensent pas les inégalités et les injustices de l’ensemble des politiques publiques qui dépensent moins dans nos quartiers qu’ailleurs !

C’est pourquoi nous appelons à une grande marche populaire pour l’égalité et la fraternité, pour affirmer que les milieux populaires doivent s’engager pour eux-mêmes dans le débat public pour défendre nos droits, nos conditions de vies, nos quartiers.

[(

[*Proposition d’appel pour des marches populaires pour l’égalité et la fraternité*]

Nous, habitants des quartiers populaires, nous sommes les premiers de corvées, assurant les métiers difficiles nécessaires aux services publics des transports, de la voirie, des déchets, à la santé et aux services à la personne, à la logistique et la distribution, à l’industrie de main d’oeuvre... Nous sommes la France qui travaille pendant les confinements.

Nous sommes la France des bas revenus, des temps partiels subis, des précarités, des inégalités, d’une consommation de masse à bas prix et faible qualité, de loisirs réduits, celle qui part peu en vacances, qui se déplace moins, a moins accès aux loisirs.

Nous sommes la France des cités et des banlieues, des quartiers dits sensibles ou prioritaires qui sont partout jusqu’aux zones périurbaines, celle qui est confrontée à l’insécurité des trafics de stupéfiants au service de consommateurs d’autres quartiers, aux incivilités et violences plus visibles car nous avons moins de services urbains publics et privés qu’ailleurs.

Nous sommes la France ! Nous sommes le cœur battant d’une société française bousculée par la crise du capitalisme mondialisé, par la précarisation généralisée du travail, par la concentration des revenus et des patrimoines sur une élite de "premiers de cordées" d’où ne ruisselle que mépris et racismes, qui ne s’intéressent plus au cadre de vie commun.

Nous exigeons l’égalité et la fraternité sans lesquelles la France n’est pas la France.

Nous exigeons des politiques publiques de l’éducation, la sécurité, la culture, la santé qui dépensent plus pour ceux qui ont moins.

Nous exigeons une augmentation généralisée des salaires, des pensions et des allocations qui garantissent une vie digne à toutes et tous.

Nous exigeons un service public de l’emploi qui assure à chaque jeune, à chaque chômeur de longue durée, le droit à une formation et un emploi digne.

Nous exigeons le renforcement d’une police démocratique formée à la réduction des violences, une politique de santé publique visant la baisse continue des addictions, un service public de prévention ne laissant aucun ados en rupture de citoyenneté.

Nous exigeons un logement pour tous et tout de suite, la construction de 200 000 logements sociaux par an, fortement subventionnés par l’état pour garantir des loyers qui ne dépassent jamais 25% des revenus d’une famille.

Nous appelons à l’organisation de marches populaires pour l’égalité et la fraternité portant ces revendications dans toute la France, convergeant vers une grande journée nationale pour l’égalité et la fraternité à Paris)]

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