est-ce bien l’immigration qui est l’enjeu de cette polémique ?

, par  pam

Le 25 juin 2011 à 19:22, par pam En réponse à : est-ce bien l’immigration qui est l’enjeu de cette polémique ?

quand Gerin par le de l’immigration, tu parles des immigrés... Or, bien sûr, les peuples sont leur propre chance, le peuple de France tel qu’il est, avec ses successions d’immigration, est bien sûr une chance pour la France.... et la bourgeoisie d’ici et d’ailleurs est son malheur... Mais l’immigration est-elle seulement une question d’immigrés ? Peut-on parler de la politique de l’immigration, de l’organisation du travail qui fait que des secteurs économiques entiers sont organisés pour et par l’immigration clandestine ? Il faudrait une analyse économique précise pour le savoir, mais quelle part des profits accumulés par Bouygues repose sur la part de travail au noir qui existe sur ces chantiers ?

Pourquoi ne pas comprendre qu’on peut, qu’on doit organiser tous les travailleurs, et qu’on peut, qu’on doit lutter contre le marché mondialisé du travail précaire qu’est dans les faits l’immigration économique ?

Si on évoque les luttes de Vénissieux, ce n’est pas pour les opposer aux autres, c’est justement pour dire qu’ici comme ailleurs, les communistes ont toujours choisi la solidarité, immigrés avec ou sans papiers, comme l’a toujours fait la CGT, historiquement aux chantiers navals par exemple et plus récemment dans les services parisiens, malgré les provocs de gauchistes qui lui installaient des squatts dans ses locaux, C’est aussi ce qu’on fait partout des communistes, y compris à Vitry avec des travailleurs maliens, malgré les déformations médiatiques qui ont suivies

Mais évoquer les luttes de solidarité ne suffit pas... Peut-on se contenter de défendre le droit du travail ou faut-il aussi mener des batailles contre le patronat sur sa politique économique ? sur ses choix d’investissements ? Quand les sociologues Piallou et Beau évoquent l’organisation de l’opposition générationnelle par l’entreprise Peugeot à Sochaux, ils montrent bien qu’il faut une bataille de terrain pour tisser des liens entre ceux que le patronat veut mettre en concurrence, mais leur exemple montre aussi qu’il faut pouvoir peser sur les politiques globales de la boite, car c’est bien au niveau de l’organisation économique de l’entreprise que se font les choix que subiront ensuite .les travailleurs, tous les travailleurs.

On ne peut accepter un rapport Nord-Sud fondée sur le néocolonialisme, sur un rapport de domination dont une part est justement l’immigration. Comme communiste, je veux dire aux jeunes tunisiens qui errent en France, organisons la solidarité pour que vous puissiez retourner dans votre pays continuer la révolution... D’ailleurs, que dirait tu aux immigrés cubains à Miami ? Certains ont fait un choix politique, nous les combattrons bien sûr, mais beaucoup sont partis dans une situation de crise économique, avec l’illusion de l’eldorado.. Certains ont réussis, d’autres survivent comme tous les pauvres US, mais peut-on dire « l’émigration cubaine est une chance pour les USA » ? C’est à l’évidence, au contraire, une arme pour le capitalisme dans sa guerre contre Cuba...

Bien sûr, tout cela n’empêche pas qu’il existe un droit au regroupement familial, que réguler l’immigration économique ne veut pas dire la supprimer, qu’il faut fermer les centres de rétention et sortir d’une gestion policière des immigrés, faire le pari de la formation et de l’engagement citoyen des immigrés pour d’autres rapports Nord-Sud...

Mais le sens du débat porte bien sur le premier terme. Faut-il mener la bataille contre le marché mondialisé du travail précarisé et surexploité ? J’ai dit dans un autre article que l’immigration dans le capitalisme était la forme moderne de la traite des noirs... La culture afro-américaine est un élément de la culture états-uniennes aujourd’hui. Cela ne justifie pas la traite des noirs !

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