Revue : Unir les communistes

, par  Jean-Michel PASCAL

Le 23 décembre 2013 à 18:48, par Jean-Michel PASCAL En réponse à : Revue : Unir les communistes

Le camarade Chancogne qui se flatte, non sans raison parfois, d’écrire des « chancogneries », déclare qu’il faut réapprendre «  la nécessité obligatoire -si l’on veut participer au "nouveau", d’apprendre à dire"JE" quand on a passé une vie (je connais) à militer dans le seul "NOUS" ». Et M. Chancogne de reprocher aux réseaux franchement communistes (qui essaient, non sans mal, de construire les Assises du communisme) de prendre trop d’importance aux dépens des précieuses « individualités communistes » de quelques-uns. Suit un coup de patte très fraternel contre ce «  bon camarade Gastaud  » qui a eu le tort de suggérer ironiquement aux champions de l’inorganisation, pour ne pas dire de la désorganisation… de s’organiser entre eux s’ils veulent peser autant que ceux qui ont pris la peine de s’organiser (affreux collectivistes, va !)…

On est étonné – accablé serait trop dire et mieux vaut en sourire ! – de voir à quel point les thèmes de la MUTATION imprègnent certains camarades qui prétendent la combattre. Car ce que le camarade Chancogne présente comme un point de vue moderne et original est en fait un vieux cliché social-démocrate ; un préjugé qui remonte exactement à l’époque des mencheviks, notamment au IIe Congrès du Parti social-démocrate russe en 1902 (c’est ce que sans doute, notre ami C. appelle « le nouveau ») qui portait sur le mode d’organisation du Parti ouvrier de Russie. A l’encontre des bolchéviks, qui prônaient un parti démocratiquement centralisé où chacun eût compté pour UN – et où, par conséquent, la voix des prolétaires eût été majoritaire – les mencheviks de Martov refusaient avec horreur l’idée d’un parti ouvrier organisé et « dictatorial » ; ils lui préféraient un parti flou, informel, ouvert à tous les vents et privé de toute discipline interne – à l’image de ce qu’est devenu le PCF-PGE actuel –, un parti où chacun tirant à dia et surtout à HUE, c’est en définitive la bourgeoisie qui décide de tout ; car ELLE, elle est solidement organisée, fortement centralisée (cela s’appelle l’État) et elle dicte le contenu de l’idéologie dominante par « grands hommes » autoproclamés et par médias interposés.

En outre, que le camarade Chancogne nous pardonne, mais on n’a encore rien trouvé de mieux qu’une organisation démocratiquement centralisée pour que les « individus communistes » soient TOUS respectés A ÉGALITÉ et que de la sorte, chacun compte pour un ; depuis fort longtemps, cela s’opère à l’aide d’un procédé très simple : le VOTE, totalement impossible sans listes électorales, sans cotisants déclarés, bref, sans organisation librement consentie.

Sans quoi, chers camarades, VOUS êtes d’avance voués à faire ce que « MOI-JE » dis et quand « MOI-JE » n’est pas d’accord avec vous, la MAJORITÉ qui veut s’unir, agir et avancer, alors ledit « MOI-JE » fait ce qu’il veut, refuse la « dictature de l’organisation » et, si cela lui chante, voilà qu’il vous combat et qu’il vous attaque publiquement.

Et c’est ainsi que depuis toujours, la bourgeoisie girondine refuse la République une et indivisible des Sans Culotte et des maudits « Jacobins »… Ainsi encore que les individus PROLÉTAIRES se retrouvent à poil, comptant pour rien dans leur propre organisation « informelle », devant les individus PETITS- BOURGEOIS décidant de tout à l’abri de leur sacro-saint EGO

Le communisme moderne a commencé sous la Révolution française avec le grand Gracchus Babeuf et l’héroïque « Conspiration des Egaux ». Veillons ensemble, camarades, à ce que le communisme français ne finisse pas tristement et dérisoirement, par une paralysante CONJURATION DES EGO !

Salut et fraternité !

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