Revue Unir les communistes nr 7-8
Ya Basta les forums ! Une doctrine de combat et une organisation Compte-rendu des rencontres communistes de Vénissieux du 30 avril 2016

, par  Jean Salem , popularité : 2%

Intervention de Jean Salem, philosophe communiste

Merci à tous, aux organisateurs, à Marie-Christine, à la municipalité, à ces personnes en lutte auxquelles nous avons rendu visite et apporté notre appui.

Amer recommencement, il semblerait que l’on vive une deuxième fois la dégénérescence de la IIème Internationale. Mais il s’agissait de grands partis, les partis sociaux-démocrates. Ils ont évolué vers l’Union sacrée, les maroquins ministériels, le social-chauvinisme et ils ont poussé les masses dans la Première Guerre mondiale, presque autant que les marchands de canons et leurs représentants. Il semblerait que l’on revive le scénario italien plus récent « sanctifié » par les fascistes locaux. Souvenez-vous : il y a quelques années, la chambre italienne ne comportait plus un seul député socialiste ni communiste. Les fascistes se sont répandus dans Rome en criant par dérision : « Sancto subito » à l’adresse du Premier ministre sortant. « Qu’on le sanctifie tout de suite », comme les chrétiens l’avaient demandé à Saint-Pierre à propos de Jean-Paul II.

J’aurai six choses à dire.
- D’abord un constat commun : depuis trente-quarante ans, il se passe quelque chose de l’ordre de la déliquescence, la liquéfaction, la liquidation de l’organisation communiste en France. La première aura un rapport de très loin avec le grand Lénine.
- Deuxièmement, je parlerai de la place du marxisme dans la société.
- Troisièmement, je parlerai de ce que nous pouvons faire pour maintenir le marxisme vivant, voire le développer malgré la difficulté de la situation.
- Quatrièmement, je parlerai du concept d’autophobie bricolé par notre ami Domenico Losurdo, philosophe marxiste italien. On n’a cessé de nous présenter dans les partis communistes des deux côtés des Alpes, depuis trente ou quarante ans, l’histoire du communisme que comme une histoire dont nous ne pourrions qu’avoir honte. Il faudra pratiquer ce que Freud appelait un « ramonage de cheminée », en direction des jeunes gens qui ne sont pas prévenus par trente années de matraquage se résumant à « URSS=nazisme », « communistes=criminels », etc.
- Cinquièmement, on parlera de notre président et de la situation internationale.
- Et sixièmement, je recenserai toutes les choses auxquelles il faut dire stop dans l’autophobie, le dénigrement de nos héros, de notre passé, et autres pentes dangereuses.

Premièrement, dans un petit livre réédité par les éditions Encres Marines, Lénine et la révolution, dans un paragraphe qui s’appelle « Comment Vladimir Illitch est entré dans ma vie », je dis ceci : « Longtemps à l’instar d’un très bon auteur, je m’étais couché de bonne heure ».

Depuis longtemps, j’avais été intrigué par ces conversations qui, comme disait Pablo Neruda, séparent plus qu’un fleuve le monde des enfants de celui des adultes. Ma grand-mère et ma tante, qui m’élevaient, parlaient à voix basse en incrustant parfois leur conversation d’un mot d’arabe ou d’espagnol, clairement destiné à ce que je ne comprenne pas de quoi il s’agissait. J’avais neuf ans et elles avaient préféré garder le secret. Elles me parlaient d’un père assez fantomatique, censé être instituteur en Algérie.

Du fait de la guerre, il ne pouvait pas sortir de ce pays que François Mitterrand considérait comme une partie de la France. « L’Algérie, c’est la France » a-t-il dit. « La seule réponse aux rebelles, c’est la guerre » a-t-il dit aussi. Cinquante patriotes algériens ont été à la guillotine, François Mitterrand étant Garde des sceaux dans un des nombreux ministères de la IVème République auxquels il a participé.

Bref, ni l’une ni l’autre ne savaient que ma mère m’avait, sans m’en apprendre davantage, glissé à l’occasion de vacances scolaires où elle était venue de Paris avec mon frère aîné en Provence où nous étions, que mon père écrivait quelques articles dans la presse en usant d’un pseudonyme bien précis. Tous trois, grand-mère, tante et moi-même écoutions comme tous les soirs le journal parlé, quand j’entends les gros titres : « Henri Alleg s’est évadé, toutes les polices de France sont à ses trousses ». Je me tourne vers ma grand-mère et je dis : « C’est papa ? ». Ma grand-mère me répond en fondant en larmes. Ma tante s’évertue à me répéter une demie douzaine de fois qu’il est possible d’être jeté en prison dans nos démocraties sans être ni criminel ni brigand. De la torture, elle ne m’a pas dit le moindre mot ce soir là. Je finis les anecdotes personnelles : trois mois après, mon père, et ma mère qui l’a rejoint avec ses enfants, ayant franchi le rideau de fer, ayant choisi la liberté, nous nous sommes retrouvés du côté où on ne risquait plus de le torturer démocratiquement, de le condamner à dix ans de prison pour délit d’opinion. C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés, mon frère et moi, à l’école soviétique, à Prague d’abord, puis ensuite dans la vraie Russie.

Il est clair que ce parcours, partagé par des centaines de personnes, ne plaît pas dans notre organisation communiste, vue la ligne qui a été adoptée. Ça dérange, c’est tout juste admissible. Il ne faut en tout cas pas aller jusqu’à dire qu’il y avait des choses enviables dans ces pays du socialisme réel : pas de chômage, santé gratuite, et j’en passe ; exaucement des ex-colonies au niveau de vie et libération – ça vaut également pour les pays d’Asie centrale dont la religion était l’islam – au niveau de la métropole coloniale. Les Russes ont sacrifié beaucoup de choses pour que tout s’égalise dans la grande Union soviétique.

En tant que communistes, il faut dire, marteler ces choses que personne n’est prêt à dire à notre place. Qui s’est dressé contre le colonialisme en général et les guerres coloniales en particulier ? Les nôtres : Maurice Thorez a fait un an de prison à cause de ses prises de position contre la guerre du Rif. Qui dans la résistance a fourni le gros des bataillons qui ont permis d’aller au secours de la victoire, de la conquérir, de libérer des villes entières ? Les nôtres, alors qu’une masse de députés socialistes avait voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, et frappé d’indignité les élus communistes menacés de mort. Alors que beaucoup de gens d’extrême gauche dans telle ou telle secte plus ou moins trotskisante ont longtemps hésité quant à l’attitude à avoir vis-à-vis du pouvoir hitlérien. Dans ma génération, tout le monde est au courant qu’il y a pu y avoir des flottements – la demande de parution de L’Humanité – alors que le parti qui a apporté l’essentiel de la résistance française, c’est le nôtre. Qui a gagné la guerre contre les nazis ? Les nôtres. La guerre a basculé à Stalingrad, et non pas au moment du débarquement tardif en Normandie des Anglos-Américains. Qui en mai 68 a été un parti suffisamment responsable pour parler de changement nécessaire de société, mais en tempérant les ardeurs d’excités qui sont tous devenus par la suite néo-cons et anticommunistes viscéraux ? Notre parti. Qui avait la faculté en pleines vacances d’été, en juillet 73, sauf erreur, de rassembler 10.000 Parisiens pour protester contre l’exécution des communistes soudanais ? Imaginez-vous. Pourrait-on aujourd’hui nous dire où est le Soudan sur une carte ? Bref, toute cette tradition internationaliste est évidemment largement passée à la trappe, j’y reviendrai.

Deuxièmement, la place du marxisme dans la société. Marx le premier a rappelé qu’il n’a pas inventé la lutte des classes. Il l’a tout juste découverte. Avant lui, des historiens bourgeois, Mignet, Thierry, Guizot et même Barnave, acteur de la Révolution française, dans son introduction à La Révolution française, décrit ce qui s’est passé en 1789-93 en termes de lutte de classes. La lutte de classes est partout.

Depuis 30 ou 40 ans, on a tenté partout dans la théorie, avec des idéologies importées de toutes pièces du grand pays étasunien, de contourner, de réfuter et de faire passer à la trappe le marxisme qui était dominant parmi les intellectuels. On a appelé sciences politiques – le caractère scientifique est à démontrer – un ensemble de discours où on aime utiliser le mot acteur. Tout le monde est acteur : le journaliste, l’ouvrier, le président de la République. Une manière de faire passer à la trappe la notion de classe sociale. Depuis l’entreprise financée, délibérée, systématique et haineuse lancée par François Furet, on a tout fait pour piétiner l’idée que l’histoire, notamment celle de la Révolution française, pouvait s’interpréter en termes de lutte de classes. Dans le domaine des sciences humaines, aujourd’hui baptisées par les technocrates "SHS", sciences humaines et sociales, on a massivement promu des théories qui considèrent l’individu rationnel – la théorie du choix rationnel – comme un client dans un supermarché qui connaît tous les avantages et tous les inconvénients des 50 produits qu’il a devant lui. Ainsi, on a beaucoup glosé sur les motivations des électeurs. Bref, certains étasuniens qui ne manquent pas d’humour, ont parlé de théorie du « rat choice », le choix du rat de laboratoire. Les individus sont atomisés, pour dissoudre les outils de la théorie marxiste.

Troisièmement, le marxisme vivant. Il s’exprime dans les luttes, notamment ces jours-ci pour nous français. Le marxisme s’exprime, il se vivifie dans des organisations encore modestes, dont nous déplorons tous la désunion. Évitons de nous diviser en groupuscules rivaux. Rassemblons-nous comme les camarades de Vénissieux nous en donnent l’exemple.

À la Sorbonne, nous avons créé un séminaire, « Marx au XXIème siècle », avec une vidéothèque accessible sur internet. Elle vous montrera qu’ont défilé des tas de gens plus ou moins proches de nos idées, qui tous ont un rapport de sympathie à l’égard du marxisme. Méfiez-vous des contrefaçons : des petits malins ont quasiment cloné notre travail, avec une adresse url qui sème la confusion. Ces personnes ont eu droit dans L’Humanité à un petit placard intitulé : « Pourquoi nous ne sommes plus au NPA ». Elles sont reçus à bras ouverts dans toutes les officines du type « Fondation Gabriel Péri ». C’est un petit peu pénible, même si on a les épaules larges, ce sentiment d’être traité sinon en ennemi, du moins en gêneur, voire en camarades dont on peut se passer dans notre propre famille, alors que la famille s’ouvre à tout le monde : les ennemis, les anciens ennemis d’hier...

À Espace Marx, on trouve des personnes qui essaient de vous déstabiliser, de vous poser des questions casse-pieds à propos de Lénine ou de je ne sais quoi, alors qu’ils sont censément là pour diffuser les idées marxistes en France. Je ne suis pas là pour dédouaner Pierre Laurent, mais enfin il m’a confié qu’il n’avait pas vraiment la main sur ces officines. Dans notre esprit, elles sont liées au Parti communiste français alors que dans la réalité, leur comportement est des plus troublants.

La semaine dernière, j’ai fait une conférence à Vézelay où il y avait des chrétiens notamment, qui sont venus me dire : « C’est curieux, on n’a jamais été communistes, mais tout ce que vous venez de dire sur la situation internationale, les guerres américaines, les guéguerres de François Hollande, on est absolument d’accord ». C’est le climat du moment. Dans le même temps, notre parti développe une frilosité, voire de l’hostilité à l’égard de tout ce qui ressemble à l’identité communiste, alors qu’il est tellement ouvert sur le monde entier, y compris à Benoît Hamon. Et à Monsieur Piketty, qui a droit d’écrire des bouquins d’économie, mais qui n’est franchement pas marxiste. Dans les revues destinées aux intellectuels, il se passe des choses étonnantes. On a là une collection de médiocrité visible qui se comporte comme de véritables petits chefs qui ne veulent voir qu’une seule tête, dans le même temps qu’ils pratiquent l’ouverture tous azimuts à tous les anticommunistes traditionnels. Bref, trop d’agoras, trop de forums, et pas assez de fraternité communiste ni de respect vis-à-vis de l’identité communiste.

Quatrièmement, je reviens sur l’idée d’autophobie : se faire du mal à soi-même, se haïr soi-même. Losurdo a eu raison de mettre le doigt là-dessus. À la fin du socialisme réel, de l’Union soviétique, au moment de la chute du Mur de Berlin, il y a ceux qui ont dit le jour même, parce qu’ils n’attendaient que ça : « J’avais raison », « J’ai été trompé », ou « On m’a raconté des sornettes et j’avais bien raison d’être contre tout ça, et maintenant on va pouvoir faire du marxisme, si on en fait encore, libéré, tranquille ». Et il y a ceux qui se sont dit : « Nous avons subi une défaite ». Le clivage est passé là.

Les abandons à propos de notre histoire sont innombrables. Quelques exemples : le problème des pouvoirs spéciaux. C’était déjà l’état d’urgence, celui des mentors de Monsieur François Hollande. Mendès fait la paix en Indochine. Il tient ses promesses pour une fois, quoique social-démocrate, après avoir promis d’essayer de régler le problème, Dien Bien Phu étant passé par là. Deux ans après, Guy Mollet fait la même promesse. Débat à la direction du parti. Maurice Thorez dit qu’il vaut mieux sauver l’union électorale avec les socialistes et leur donner la confiance. Journée des tomates : Guy Mollet se retourne comme une crêpe lorsqu’il revient d’Alger où les ultras lui ont dit, de façon musclée, qu’ils voulaient qu’on ne lâche surtout pas l’Algérie française. Arrive la bataille d’Alger, un crime organisé contre une population civile, l’état d’urgence permettant qu’on fasse disparaître et qu’on torture sans même que les juges aient à y dire quelque chose. Mais les pouvoirs spéciaux seraient un problème communiste. C’est extraordinaire !

À propos de la victoire de l’Union soviétique durant la Deuxième Guerre mondiale, une ignorance crasse et intentionnelle sévit jusque dans nos rangs. Un sondage dans les années 84 disait prétendument qu’une grande majorité de jeunes Français pensait que l’Union soviétique et l’Allemagne nazie étaient alliées pendant la Deuxième Guerre mondiale. J’ai dit ça à une ancienne communiste. Elle me répond : « Oui, il y a eu le pacte germano-soviétique ». Des gens que nous côtoyons sont prêts à justifier toutes les stupidités, les attaques d’en face ! Ils oublient de rappeler que l’Union soviétique a perdu 30 millions de ses citoyens pendant cette guerre.

Regardons les abandons majeurs de notre direction actuelle en politique internationale, à propos de la Grèce ou de l’Ukraine. En Ukraine, on nous présente un conflit entre plusieurs concussionnaires, des dirigeants corrompus, des oligarques, enfin un salmigondis où on doit surtout ne rien comprendre.

À propos de la Corée du Sud : j’étais à Séoul le 1er mai 2015 où j’ai assisté à un superbe défilé de luttes. Personne ne tape sur les doigts ou ne tance François Hollande lorsqu’il reçoit madame Park Geun-Hye, la fille d’un dictateur, à Paris avec les honneurs, ou quand il va en Corée du Sud sans dire un mot des fameux droits de l’homme. C’est un pays où il y a soixante bases étasuniennes, un pays occupé, qui n’a pas encore vu venir le solde d’une guerre qui l’a dévasté, a imposé la partition, et a causé la mort de trois millions de personnes. C’est un pays où j’ai pu serrer la main de deux personnes qui ont fait quarante années de prison, avec tortures, violences et chantage : « Reniez vos idées, dénoncez vos camarades et vous sortirez ». Depuis 1948, il existe dans ce pays une loi dite de sécurité nationale, qui jusqu’à il y a très récemment portait clairement son nom : loi anticommuniste. Tu dis que tu es communiste, ça veut dire que tu es un espion du nord : case prison. L’Humanité s’est enfin fendu d’un article à propos d’une nouvelle mesure de rétorsion, une loi prétendument anti-terroriste, en disant : « Corée du Sud, ci-gît la liberté d’opinion ». Mais elle n’a jamais existé ! Pour gésir, ci-gît, il faut d’abord avoir vécu. La Corée du Sud est un pays merveilleux pour ce qui est de son peuple, de l’atmosphère qui règne dans les rues, mais c’est un pays de dictature. Seulement, c’est un pays ami, comme l’Arabie Saoudite.

Cinquièmement, nous avons le président le plus belliciste de la Vème République – c’est ainsi que le journal Le Monde, qui n’est pas extrémiste, l’a qualifié – qui a multiplié les "opex", les opérations extérieures, les participations aux guerres étasuniennes en Syrie, en Irak, qui a présidé au déploiement de soldats français au Mali, en Centrafrique, etc. qui vend maintenant des sous-marins à l’Australie censée être un pion important dans la politique d’encerclement de la Chine...

Cet état d’urgence a d’abord été inventé par ceux de la génération d’avant, du même parti. Un parti qui est passé cinq fois au pouvoir dans les 70 dernières années : 36-39 ; 56 et autour, le gouvernement Guy Mollet ; début des années Mitterrand ; années Jospin ; et en ce moment Hollande. Cinq fois, il a trahi toutes ses promesses ou presque et cinq fois, il a laissé une extrême droite prospère comme jamais. Ça fait longtemps que certains de nos camarades disent : « Mais qu’est-ce que c’est que ce mot de gauche ? Ça veut dire quoi la gauche ? » Roger Vaillant déjà, qui est mort en 1965, disait : « Je ne suis pas de gauche, je suis communiste ». C’est leur faire beaucoup d’honneur que de parler de gauche pour ces gens qui font partie de deux équipes interchangeables. La bourgeoisie a atteint son rêve absolu, comme dit Lénine, qui est le régime de bipartisme, avec alternance d’aristocrates de gauche et d’aristocrates de droite qui font la même politique. Hollande a suivi, comme un véritable caniche. Il a gagné le concours, même par rapport à David Cameron.

Régulièrement depuis 20 ans, l’empire nous soumet à cette affaire en huit étapes remarquablement décrites par un des livres édités aux éditions Delga, Hillary Clinton, la reine du chaos, qui aborde la politique étasunienne. Diana Johnstone y recense cette horrible valse à huit temps que nous avons du subir à plusieurs reprises.
- 1- Hitlérisation du chef de l’État à abattre, qu’il s’appelle Milosevic, Saddam Hussein, Khadafi, Bachar El Assad, etc. et pourquoi pas Vladimir Poutine.
- 2- Soutien affiché aux clients locaux. Et s’il s’y trouve quelques bandes de nazis un peu trop voyants, la gauche occidentale trotskisante ici, sociale-démocrate là, s’empresse de les blanchir.
- 3- On fait donner les « ONG des droits de l’homme », avec l’exemple d’un parcours édifiant, celui de Madame Suzanne Nossel. Dirigeante de l’organisation Human Rights Watch, elle rejoint le département d’État US, alors dirigé par Hillary Clinton, avant de revenir en janvier 2009 aux engagements moraux et humanitaires en tant que directrice exécutive d’Amnesty International. C’est ça, les ONG dont on nous parle, qui font appel à notre bon cœur.
- 4- On sabote toute possibilité de règlement par voie diplomatique.
- 5- On criminalise l’ennemi, qui est traité comme un vulgaire criminel de droit commun qu’on pourra pendre comme Saddam Hussein ou lyncher atrocement comme Khadafi qui ne mérite pas d’exister, comme disait Fabius en tapant des pieds.
- 6- Imputation de génocide : ça marche à tous les coups. Depuis la Roumanie où il n’y a jamais eu de génocide et où on a vécu en direct avec les caméras occidentales braquées sur tout ce qui se passait d’horrible et de fictif.
- 7- Médias, propagande. La phase 2 dans les talk-show, ce n’est plus : « Faut-il y aller ? », mais : « À quelle date on va y aller ? »
- 8- Campagne de bombardements et destructions barbares des infrastructures du pays qui était dans le viseur.

C’est derrière ces horreurs que le gouvernement Hollande s’est engagé. Et il a même été assez ridicule pour pédaler dans le vide à une ou deux occasions en allant au-delà de ce que désiraient ses maîtres étasuniens. Voir l’affaire de l’intervention terrestre en Syrie quand ni la Chambre des communes anglaise ni le président Obama n’en voulaient encore.

Sixièmement, je terminerai par quelques slogans : « Basta ya » ou stop dans toutes les langues du monde, puisque l’anglais est le véhicule international désormais.
Alors stop à la lutte politique à fleuret moucheté. Au lendemain des attentats de Paris, le responsable numéro 1 de notre parti va expliquer au président Hollande qu’il faut sortir de la logique de guerre, qu’il faut adopter une logique de paix. On croit rêver ! Ce n’est pas ça la lutte politique.

Stop les agoras et les forums. On a envie de descendre très très bas dans le niveau théorique en disant comme Coluche : « Il faut que les hommes politiques nous laissent faire notre métier de comiques, on le fait mieux qu’eux ». Si le Parti communiste devient un organisateur de colloques universitaires dont sont surtout exclus les communistes les plus sincères, on a envie de dire : « Non, on fait ça très bien ». Ça pullule les colloques sur Gramsci, Rosa Luxemburg, qui sont des faux masques où des gens revenus de beaucoup de choses, qui « votouillent » encore à gauche, nous expliquent que ces gens-là ont toutes les vertus. Imaginez, ils sont morts en prison par les fascistes ou assassinés par les futurs nazis. Ils ont dit à Lénine qu’il fallait quand même être démocrates, donc ils étaient pour la démocratie, eux. J’ai même subi des blablas sociaux-démocrates dans des colloques sur Rosa Luxemburg. Ça fait avancer la recherche, mais ça fait surtout avancer une fausse gauche.

Stop les politiques du chien crevé au fil de l’eau ou bien au fil des primaires désormais projetées par quelques esprits déprimés, suicidaires, que n’anime aucune perspective.

Stop à l’absence de politique. Et avant la lutte électorale, qui est très importante, les véritables luttes et leur nécessaire fédération, leur nécessaire reprise en compte à un niveau politique par une organisation qui possède une doctrine, une doctrine de combat et une organisation, une structure.

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    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).