Pour faire tomber la bastille qui nous enferme, la page doit se tourner

, par  Gilbert Remond , popularité : 5%

Au lendemain de ce premier tour, Danielle Bleitrach écrivait dans son blog « histoires et société » : les jeux sont faits. De nombreux commentaires depuis nous parviennent . De ci de là, je lis et j’entends des choses sur ce qu’il vient de se passer. Chacun y va de sa petite histoire ou de sa marotte, mais le corps de l’analyse semble sans cesse se dérober.

Nous sommes pris nous même dans l’éclatement qui caractérise la situation de la gauche, et nos approches restent parcellaires ou partisanes. Il nous manque l’outil collectif qui nous permettrait de partir du particulier pour aller au général, de prendre le recul nécessaire sur la partie qui vient de se jouer en replaçant notre analyse des événements nationaux dans un cadre international.

Nous en sommes réduit aux « je vous le disais bien », « il n’y avait rien a attendre de cette donne », « tout était joué depuis longtemps » quand d’autres déjà avaient déclaré forfait, disant ne plus vouloir être dans la course. Pourtant la lecture des uns et des autres pourrait nous permettre de tenir un début d’analyse collective. C’est ce patchwork que je vous soumet au moment ou les états majors de nos organisations veulent remettre le couvert pour le deuxième tour, avec cette fois, les convives détestés hier autour d’eux. Il serait d’ailleurs plus juste de dire qu’après avoir craché dans la soupe, ils viennent à leur table pour la déguster, à moins qu’ils ne savaient pas déjà que tout cela finirait ainsi. Est-ce du masochisme, du cynisme, de l’incohérence où un manque de volonté ? Ce dont nous pouvons être sûr, c’est que toutes caractéristiques et leurs conjectures ne sont pas prêtes de ramener les classes populaires dans les bureaux de vote. Dans ces sphères, dans leurs sphères, l’imagination a perdu le pouvoir depuis longtemps. Pour arrêter les barbares nationalistes, ils nous ressortent les veilles recettes de l’union rancies, celles grâce a quoi nous devons notre déroute, pendant que quelques puristes nous disent pour tout réconfort : « allez vous mettre ensemble depuis le temps que vous glissez sur cette pente ! », ce qui au passage revient au même et n’ouvre pas d’avantage les chemins de l’avenir.

Il n’y a vraiment pas de quoi en rire et encore moins de quoi penser. Il vient de se passer une chose à laquelle il faudrait cependant pouvoir accorder sérieusement notre attention. Dimanche la gauche est morte. Devrions nous dire alors, « vive la gauche » comme l’on disait du roi, jadis, dans l’ancien régime, lorsque celui-ci venait a mourir, comme il fallait le dire pour que la comédie puisse repartir pour un tour de scène ? Où ne serait-il pas plus tôt temps de convenir que le jeux d’hier manquait d’atouts, non pas de têtes couronnées, mais de communistes chevronnés ? Ne serait-il pas temps de se dire que la page doit se tourner pour faire tomber la bastille qui nous enferme et permettre d’autres lignes de défenses ? Ce qui a manqué dans cette campagne, c’est un parti communiste qui se présente sous ses couleurs avec ses outils, c’est une perspective qui redonne aux masses de l’espoir et des moyens pour y croire, c’est recommencer la possibilité de dire qu’il ne peut y avoir de solutions durable pour le peuple dans un cadre qui sans cesse remet en selle, le capital et ses mécanismes de destruction massive.

Un journaliste de Marianne cette semaine, se posait la question de savoir si cette situation n’allait pas pousser les alliés du PS (le pcf, le front de gauche les verts) a favoriser une seule candidature aux présidentielles . Il écrivait en déduction de cette hypothèse que disparaîtrait ainsi toute alternative au synthème capitaliste ce qui nous installerait dans un paysage de résignation et de capitulation idéologique. En effet« le problème de la gauche est qu’aujourd’hui, on parle plus de la question de la déchéance de nationalité pour les bis-nationaux, que de la valorisation du SMIC et de du chômage ». La bonne aubaine. Voilà qui ravit le MEDEF et son aréopage. Nous aurions ainsi perdu la bataille des idées et bien entendu celle des progrès sociaux, tout en nos enlevant toute possibilité de penser un autre monde. En outre, comme l’a récemment souligné Mélenchon, qui cependant n’est pas de reste dans cette Bérézina politique, la gauche depuis les événements du 13 novembre vient d’apporter à son tours une « sidérante contribution à l’imaginaire sécuritaire ». Cette « contribution » vient rappelons le, après l’affirmation dans la législation du tournant social-libéral que le gouvernement de« gauche » concrétisait par la réforme des retraites, le pacte de responsabilité, le travail du dimanche ou la dénonciation des carcans sociétaux que représentent le code du travail, le couple Valls Marcon ne manquant pas une occasion de rappeler comme en leur temps, les Thatcher, Barre, Giscard ou Chirac, qu’il n’y avait pas d’autres alternatives. Toute autre politique économique étant une utopie dangereuse.

Ces stratèges du pouvoir reprennent une maxime de Bismarck pour en faire leur machine de guerre politique. Une maxime qui disait : « dans un jeux a trois, mieux vaut ne pas être le troisième ». Ils en déduisent la brillante stratégie du front républicain (nous avons déjà appris à nos dépend ce qu’il en pouvait coûter avec l’appel a voter Chirac). ils la maintiennent comme un trait de génie et l’accompagnant du refrain désormais classique « their is no alternative ». Même s’il est prouvé qu’il s’agit d’une posture suicidaire pour le long terme tenue dans une logique strictement électoraliste a courte vue qui à chaque fois renforce un peu plus le FN. Elle lui livre sur un plateau la possibilité de dénoncer l’UMPS et le tous pourri. Les sondages semble dire que pour la PACA et le Nord, elle permettra d’interdire la prise de ces régions par le FN. Nous voyons que ces digues prennent de l’eau partout. Pour combien de temps tiendront-elles encore ? Tout cela est lamentable et alimente chaque fois un peu plus le raz le bol citoyen.

Non, la solution ne peut se trouver dans d’improbables alliance avec l’UMP et donc avec le PS qui les encourage. Dans l’attente du rétablissement de ses sinistres services d’actions civiques si nous ne sommes pas sages, la bourgeoisie qui a toujours plus d’un tour dans son sac est en train de mettre une dernière main au jeu qu’elle veut nous voir jouer demain. Il y a longtemps quelle nous y prépare. La condition de cette donne, c’était la destruction du parti communiste, seul garant d’une vraie gauche structurée autour de lui. Il était sa condition de possibilité. On peut même dire que sans le PCF, la gauche était une motion impossible. Mais son éloignement de la classe ouvrière lui a fait perdre ses repères communistes pour finalement lui faire perdre tout bonnement ses repères politiques. Ses dirigeants ne savent plus où ils habitent. ils ont perdu toute forme de réalisme. Sous leur conduite, le PCF est devenu une machine qui tourne à vide et dont les masses se sont détourné. Pourtant il reste pour l’instant, structurellement, le seul point d’ancrage pour une pratique communiste. C’est dans cette contradiction que nous sommes et dont il nous faut sortir. C’est aussi la raison pour laquelle tous ceux qui se réclame du communisme doivent chercher à se rencontrer et échanger leurs expériences comme le réclame Francis Arzalier en conclusion de son texte : le ballet des identités agressives (j’entends ceux qui se retrouvent dans celle de la révolution d’octobre, dans l’histoire de la troisième internationale, dans la révolution chinoise et dans celle du mouvement communiste en France ces dernières décennies ).

L’on me dit « le peuple de gauche » s’est abstenu en masse et d’aucun de rajouter « il a dit à Pierre Laurent dégage ». Déjà ne ne sais pas ce qu’est cette chose étrange que l’on désigne sous le terme de peuple de gauche. D’autant qu’elle serait si l’on devait s’en tenir a cette notion, réduite aujourd’hui à peau de chagrin et probablement au chagrin tout court. Arrêtons de courir derrière les formules des fabricants de fausses nouvelles. Elles ont été fabriquées pour détourner notre pensée de ses véritables objets. Pour notre connaissance objective, il y a le peuple de France, ses classes sociales qui sont représentées, mais de moins en moins, par des partis politiques, et cela devrait nous suffire pour appréhender ce qui nous intéresse, mais il se trouve que depuis quelques décennies, ces partis politiques ont tendance à se ressembler dans leur programmes comme dans leurs composantes. Ils sont de plus en plus l’expression d’une sous classe qui ne possède ni les moyens de productions ni n’est l’expression des forces productives. Il s’agit d’un autre bricolage du vocabulaire libéral qui l’appelle « classe moyenne ». Il s’agit d’ une catégorie intermédiaire nourrie par une partie des richesses, utilisée comme faire valoir idéologique, mais aussi comme personnel de fonctionnement du système. elle est de plus en plus perçu par le capital comme « un en trop » coûteux, dont il faudrait se séparer. Elle s’est cependant accaparé la représentation politique, oscillant tantôt a gauche tantôt à droite. Elle était devenue jusqu’à un passé récent, la force courtisée qui fait les élections, sauf que la défection du prolétariat qui lassé d’être dupé, s’abstient ou vote avec les démagogues de l’extrême droite, la remet dans une position d’impuissance ou elle ne compte pour rien. Seule elle devient insuffisante a faire du consensus autour d’un des deux pôles politiques de la situation précédente. Face a l’extrême droite, droite et gauche doivent s’unir pour garder la main, cette nouvelle donne est a la fois fragile et inespérée d’un point de vue de classe, elle donne au capitalisme mondialisé l’occasion de remodeler l’organisation politique du monde qu’il ordonne.

Cela posé, pour comprendre le cadre dans lequel on voudrait nous forcé d’évoluer, je tiens aussi à dire, qu’ il n’est pas vrai que le « peuple » ait dit « Pierre Laurent dégage » et c’est bien le pire que nous aurions a craindre, car monte quelque chose que nous pourrions nommer l’indifférence. Si nous devions tenter une définition, le peuple de gauche devrait être celui qui montre dans les urnes qu’il est de gauche. En outre la question ne se résume pas a dire a un mec dégage. L’exemple de la Tunisie ou de l’Égypte devraient faire réfléchir. On croit faire le ménage mais l’on ne fait que dégager en touche. D’autres en profitent pour prendre la place qui sont pire que les premiers. De fait une fois les fêtes de printemps passée, chacun des souffleurs devaient se rendre compte qu’il criait pour le compte de la CIA, laquelle depuis longtemps préparait l’arrivée de ses favoris du moment, les islamistes.

Nous devons le dire mais d’abord le comprendre, il s’agit de bien plus qu’un dégage. Hue à dégagé, il est partie en douce au profit de Marie Georges qui à son tour à dégagé au profit du fils Laurent, et alors ! Nous pouvons continuer ainsi pendant des années a organiser des révolutions de palais où des charivaris rythmés par le tonitruant dégage. Il y a encore du stock de telles figures a écouler dans les couloirs de Fabien. J’ai trouvé dimanche Laurent pitoyable sur les plateaux. Il était inaudible, on le voyait sonné par les résultats. Incapable de prendre une posture forte. J’ai fermé le bouton parce que s’il ne pouvait rien dire qui donne la niaque et n’ouvre une perspective sérieuse (mais pouvait-il dire quelque chose ?) la messe et sa nouvelle liturgie étaient en train de se dire, chacun assumant depuis sa place avec son savoir-faire médiatique, un rôle de rabatteur, qui pour le PS qui pour L’Ump. La coalition droite gauche prenait forme en directe, avouée, reconnue et même promue, « seul moyen de défendre la république » quand bien même cette promotion lui portait un bien mauvais coup et en faisait un mot creux (Filoche dans son coup de gueule)

Une fois le PCF neutralisé, la stratégie que Giscard avait développé dans son livre « démocratie française » devenait possible. Mitterrand plus malin pouvait la développer après s’être hissé au pouvoir grâce à notre naïveté et quelques toilettage de sa biographie passée. Nous en voyons depuis dimanche dernier la mise en œuvre dans ses derniers actes. Les Valls et autres Raffarin, tous passés par le moule du poste de premier ministre, donc celui du premier des fondés de pouvoir du capital, ne se cachent à peine pour les réciter. Ils nous préparent pour les présidentielles, l’acte final de la Story qui leur permettra de rebondir une fois de plus après avoir embrouillé les esprits aux fins de garder leur place avec un semblant de légitimité populaire. Ils vont pouvoir porter sur les fonds baptismaux le grand parti démocrate de leur rêve qui donnera enfin une forme à l’union sacrée dont ils ont besoin. Nous sommes arrivé dans la deuxième phase de la restructuration politique qu’il fallait au capital et aux tenant de l’Europe fédérale. Mais la fusion des libéraux et la disparition des anti-capitalistes a besoin pour tenir, de désigner un nouvel adversaire pour dévoyer les colères et les peurs qui résultent de la casse sociale pratiquée par les politiques menées depuis trente ans au service de l’exploitation capitaliste ( voir le texte de la section Paris celle de la fusion du PS et de l’UMP avec 15è) . C’est à quoi le FN est utile.

La cause est entendu, ou pourrait-on une fois de plus dire « les jeux sont faits ». L’histoire vient en appui de ce dispositif pour lui donner le crédit dont il a besoin. Vous le savez, l’histoire de l’idéologie bourgeoise, l’histoire tragique, celle du mythe de Sisyphe qui est condamnée a se répéter si elle déroge a la volonté des Dieux. L’histoire soumise à la lois d’un éternel retour du même. Elle nous redonne mécaniquement les mêmes circonstances, les mêmes acteurs, les mêmes perspectives. Le texte ne peut en être changé, sauf si nous modifions certaines répliques de l’action, en particulier dans le chapitre de l’unité pour que ne recommence la barbarie. C’est en tout cas ce qu’ils s’efforcent de nous faire croire, après avoir modifié, le scénario de base et dissimulé les véritables responsabilités des protagonistes, principalement, celle de leurs favoris les socialistes justement et leurs partenaires de la droite libérale. Sauf qu’ils ont sciemment oublié une chose capitale : Hitler et son parti, ne sont jamais arrivés au pouvoir par la voie démocratique. Il l’a été appelé par ceux là même qui depuis le début les utilisaient et les finançaient, c’est a dire par les représentants du grand capital. Or vous avez entendu ce qu’en la circonstance pensait les nôtres. Ils ne se démontent pas d’ailleurs. Gattaz vient de présenter la note après sa prestation d’avant le premier tour. Il réclame de nouvelles réformes, il réclame toujours et encore la baisse du coût du travail, de la souplesse, d’avantage de souplesse. Il lui faut des gymnastes comme salariés, des baladins qui changent sans cesse de place, des nomades comme nous l’explique avec tellement d’intelligence Alain Badiou dans son texte « penser les massacres de masse ». Pas de frais, pas de charges, pas de salaire minimum.

Il leur faut d’urgence l’institutionnalisation de la bipolarité de la vie politique, c’est a dire, la mise en place d’un synthème d’alternance fictif, écartant une bonne fois pour toute le retour possible d’une gauche archaïque qui au pouvoir appliquerait son programme où pire encore se trouverait débordée par un mouvement social, comme en 36 ou a la libération avec le front populaire ou le CNR. Ils pensent enfin pouvoir s’assurer le socle d’une majorité indéboulonnable justifiée et renforcée par la présence d’un croque mitaine qu’il peuvent agiter à chaque fois qu’une partie de l’électorat est tenté de réclamer plus que le raisonnable : Si vous ne vous contentez pas de ce que nous vous laissons alors vous aurez « la peste ». Comme le disait encore Alain Badiou dans son intervention au théâtre de la commune, « le but poursuivi par les tenants de la mondialisation capitalistes, n’a rien d’éthique » il s’agit pour eux de déraciner si possible définitivement « l’idée d’une alternative globale, mondiale, systémique au capitalisme » les états ne devenant en définitives que les gestionnaires locaux d’une vaste structure mondiale.Il faut pouvoir enlever toute idée d’un autre chemin possible !

Le PS est redevenu le parti de droite, qu’il avait été avant la signature du programme commun. Il est responsable de la situation politique catastrophique dans la quelle nous nous trouvons. Il est l’un des plus acharné partisan de la destruction de notre parti. Ce premier objectif atteint il lui restait encore a réduire toute autre forme d’alternative a sa gauche. Les événements du 13 novembre, leur gestion et la campagne débouchant sur le scrutin du 6 décembre viennent de lui en donner l’occasion. Voter pour ce parti c’est encore d’avantage s’éloigner des préoccupations des classes populaires et c’est donner au FN la possibilité de progresser d’un degré supplémentaire a l’ échéance suivante. Comme à chaque fois, nous nous effaçons un peu plus en tant que représentation d’une force politique révolutionnaire sur laquelle les classes populaires peuvent compter et c’est son meilleurs aliment.

Je trouve par ailleurs plutôt inquiétant et significatif que l’exécutif d’une région puisse se résumer au nom d’une personne. Cette personnalisation de la vie politique, concours à la mise en place de clans et d’équipes au service d’intérêts locaux, voir mafieux. Nous sommes de fait appelé a voter pour les démolisseurs de la république. Queyranne la tête de liste de la Région Rhône Alpes Auvergne le dit clairement dans sa profession de foi du premier tour. Son objectif est de faire de la région, l’une des premières d’Europe. Il prend position pour le fédéralisme européen et nous engage a le plébisciter dans cette direction. Il a besoin de nous, pour poursuivre son entreprise de démolition. Son adoubement n’est pas qu’une possibilité de nous donner des élus comme le répandent les cadres du parti pour justifier les fusions que de nombreux militants ressentent comme des trahisons. C’est d’abord et avant tout le baiser qui tue. Nous ne sommes plus dans l’alternative républicaine des années soixante dix ou nous choisissions au premier tours et éliminions au deuxième. D’abord parce que nous devons en faire le bilan, avons vu a quoi elle nous a conduit, nous faire tondre la laine sur le dos, ensuite parce qu’au final c’est nous faire avaler de force l’austérité que nous refusions comme préalable à l’union du premier tour. II existe une formule qui dit que « le ridicule ne tue pas » et bien je pense que dans ce cas de figure, nous sommes ridicule et que cela nous tue dans l’opinion populaire a force de se répéter.

Il est urgent de se séparer de ces briseurs d’une alternative politique au capitalisme. Il ne s’agit pas de faire dégager quelqu’un, Laurent pas plus qu’un autre. Il s’agit de rompre avec les pratiques institutionnelles qui misent tout sur l’électoralisme, de retourner a la base auprès des gens et mener avec eux la contre offensive, c’est-a-dire reprendre nos outils pour revenir à la lutte de classe qui n’a jamais cessé. C’est ce que nous sommes entrain de faire en certains endroits et pour cela il faut s’engager et rejoindre les structures que le mouvement ouvrier s’était donnés, pour pousser depuis la base notre avantage. Il n’y a pas d’autres alternatives. Jusqu’à présent les courants qui voulaient « réformer » le parti voulaient en fait le détruire. Ils amenaient l’idéologie bourgeoise et ses compromissions au non de la modernité et du réalisme. Depuis quelques temps une opposition existe dans le PCF. Elle existe sur des bases de classe en s’appuyant sur le marxisme léninisme. Elle est encore divisée, mais elle a suscité dans les sections du parti de nouvelles pratiques qui renouent avec le travail de masse à la base, avec les gens. Le PCF ne se transformera pas a partir de longue dissertations sur des motions de principe mais dans les luttes de classes. Il reprendra sa place et un rôle dirigeant a condition de se coltiner avec ceux qui aujourd’hui disent ne plus croire en rien, mais qui en fait attendent des actes et des gages d’engagement a leurs côtés. Si le début dure longtemps, c’est qu’il y a trop longtemps que cela n’est plus fait. Cela s’appelle s’être coupé de la base. Or les coupures quand elles sont profondes mettent du temps à cicatriser. Il faudra donc du temps, de la constance et de la conviction, avant de recoller les morceaux. Il faudra surtout sortir des codes de l’individualisme et des petites sectes révolutionnaires qui émiettent le mouvement au lieu de reformer l’unité du parti de la classe. mais « là ou il y a une volonté il y a un chemin »

En attendant nous sommes dans la situation que chacun déplore, nous sommes dans l’éparpillement, l’éclatement, avec plein de petites structures qui s’interpellent et cherchent a s’unir sans pouvoir vraiment y parvenir et un parti qui quoi qu’on en dise n’est toujours pas mort. Nous sommes une mosaïque possible, à qui il manque le ciment, ce qui reste toutefois la possibilité d’une œuvre commune parce que la collection des pièces existe. Mais il ne faudrait pas attendre trop longtemps. Il existe tout une série de chose qui doivent être irriguées par une pensée neuve écrit Badiou. La France se singularisait par sa tradition révolutionnaire républicaine, d’abord a partir de la révolution de 89 puis de sa tradition socialiste, anarcho- syndicaliste, communiste et finalement gauchiste, elle se manifeste aujourd’hui par « une collection singulière d’intellectuel identitaire » et de loi « ouvertement discriminatoire » qui concerne une partie des pauvres qu’elle a crée nous dit-il encore. Avec lui je partage l’idée qui il y a urgence de créer une figure qui nous permette
« de passer outre la domination du capitalisme mondialisé ». Pour cela « il faut que se crée des alliances particulières, il faut penser à une autre échelle, il faut que les intellectuels, les travailleurs, la jeunesse dans ses différentes composantes soient organiquement liés par des expériences d’abords locales puis plus générales et que toutes ces composantes sachent faire un geste vers le prolétariat nomade. » c’est un travail de pensée..... c’est aussi un travail de trajet, d’aller voir qui est cet autre dont on vous parle, qui il est vraiment, de recueillir sa pensée, ses idées, sa vision des choses et de l’inscrire lui et vous en même temps, dans une vision stratégique du destin de l’humanité qui essayera de faire que l’histoire de l’humanité oblique, change de direction, s’arrache au malheur opaque où en ce moment elle s’enfonce"

Voila je n’ai pas pu résister de terminer sur cette phrase magnifique du texte de Badiou que je vous enverrai dans un prochain courrier avec un long commentaire de Pierre Alain Millet. Vous trouverez dans cette nouvelle revue de presse

  1. ) voila les jeux sont faits, je peux dire ce que je pense
  2. ) Il ne faut plus tolérer, un tel dévoiement de la politique
  3. ) PCF paris 15è désaccord avec la fusion avec le PS
  4. ) Construire la riposte vite a partir des exigences sociales
  5. ) Alerte des villages Corses a ceux de Picardie de Dresde, à Copenhague, le ballet des identités agressives
  6. ) les inrocks "l’abstention des classes populaires est tout a fait logique avec une introduction de Cyrille Ferro Steyaert
  7. )Le front républicain une capitulation
  8. ) Région analyse du tsunami
  9. ) Le barrage à l’extrême droite c’est dans les luttes sociales et solidaires
  10. ) la représentation médiatique gonfle artificiellement le poids des partis
  11. ) Christian Estrosi voulait gouverner la région PACA avec le front national

Gilbert remond

Brèves Toutes les brèves

Navigation

Annonces