Notre tribune : ouvrir le débat et faire de ce Congrès un Congrès vraiment extraordinaire…

, par  communistes , popularité : 3%

Contribution publiée sur le site du congrès qui nous parait utile à mettre en avant. Ellle est notamment signée de Bernard Friot, dont les communistes connaissent les contributions à la bataille pour le salaire direct et indirect et son élargissement à une cotisation économique pour une appropriation sociale de l’économie.

Contact : Aurélien Alphon-Layre
aurelien.alphonl@gmail.com

A la veille de notre congrès, nous sommes face à un choix décisif. Poursuivre ou changer radicalement de braquet. Revendiquer une petite place dans la gauche ou nous donner les moyens d’être le moteur d’une transformation concrète.

Nos échecs successifs nous ont placés à la marge de la scène politique, nos ambitions ont décru au rythme de nos scores électoraux. Le doute a gagné à tel point nos rangs que nous nous sommes habitués à jouer un rôle mineur, à accepter d’être maltraités, parfois humiliés, y compris par ceux que nous soutenions aux élections.

Sans cap, nombre de nos élu-e-s se sentent isolés, abandonnés à leur sort. Cette situation, il faut la changer. On ne doit plus reculer et se cacher dans le coin du ring. Et nous ne pouvons pas courir le risque d’une ultime synthèse qui, pour satisfaire des courants internes, laisserait les militants totalement démunis. Nous devons avoir le courage de trancher les questions dans le vif pour réussir, sous peine de passer du masque respiratoire du Parti socialiste à celui de la France Insoumise.

Le communisme, une solution pour le présent

Il nous faut d’abord prendre conscience que le communisme, au delà de toute incantation, peut être une solution pour le présent si nous nous en donnons les moyens. Pas une simple « visée » mais une construction concrète.

Les risques insensés que le capitalisme fait désormais courir à l’humanité – catastrophes écologiques, explosions des inégalités, crises migratoires, crises financières, menace d’une guerre nucléaire – sont dans toutes les têtes. Les esprits sont prêts à entendre, à comprendre qu’il faut dépasser la juste revendication d’un meilleur partage des richesses pour changer la production elle-même, la manière d’organiser le travail et la vie en société.

Nous ne partons pas de rien. Les communistes et les syndicalistes de la CGT dès la sortie de la guerre ont semé les germes d’un communisme naissant avec le régime général de la sécurité sociale, le statut de la fonction publique, le salaire à la qualification, la production de soins sans appel au capital… Le modèle social français doit à ces militants communistes et syndicaux l’essentiel de sa dimension révolutionnaire. Ce déjà-là communiste, il s’agit de l’expliciter et de le faire grandir. De poursuivre le geste en l’amplifiant.

Le travail, une clé révolutionnaire

Au cœur de cette construction, nous mettons la question du travail, en ce qu’elle implique l’essentiel de la vie en commun. De la production de la valeur à sa répartition en passant par la position et le statut social du producteur. Si nous partons du travail et de la production c’est parce leur transformation modifie en chaîne toute la vie sociale. C’est une clé révolutionnaire et c’est là que nous proposons de porter le fer en premier car c’est en libérant le travail de la domination du capital que nous pouvons affronter efficacement les autres dominations, sexistes ou racistes, assumer le défi écologique, sortir la laïcité de son dévoiement actuel.

Les laudateurs de la démocratie ne s’émeuvent guère de voir celle-ci s’arrêter pile à la porte de l’entreprise. Leur proposition serait donc que le salarié passe le tiers de sa vie comme un sous-citoyen, infantilisé par un patronat qui l’exploite. Nous contestons radicalement cette vision de l’Homme et du monde. En gagnant le droit de voter, nous sommes devenus majeurs politiquement ; il reste une conquête essentielle à réaliser : devenir majeurs économiquement.

Nous devons d’abord cesser de n’appeler travail que ce qui mettrait en valeur le capital. Cela vire à l’absurde : si une mère ou un père de famille accompagne ses enfants à l’école, ce n’est pas considéré comme du travail, mais ça le devient si c’est la nounou qui le fait ! Il nous faut élargir considérablement le champ du travail en l’émancipant de sa pratique capitaliste actuelle. Ce sont les travailleurs qui produisent, c’est eux qui doivent décider de ce qui est produit. Il nous faut également attacher le salaire non plus à l’emploi mais à la personne et donc en faire un salaire à vie. Il s’agit de permettre aux salariés de devenir des citoyens-producteurs, aptes à organiser eux-mêmes toute la production parce qu’ils maîtriseraient l’investissement et seraient enfin ensemble les propriétaires des entreprises. C’est possible et c’est nécessaire pour sortir la société de l’impasse actuelle. Cela implique la réappropriation des centaines de milliards d’euros qui partent dans les poches des actionnaires et des banquiers pour les investir utilement dans le développement des entreprises et des territoires. Et évacuer le chantage à une prétendue raréfaction du travail.

Pour que notre parti soit à la hauteur d’un tel défi, il faut à nouveau former les militants en refondant les Écoles du parti. Nous devons être capables de faire des jeunes des milieux ruraux comme des quartiers populaires urbains, des hommes et des femmes politiques de très haut niveau. Proposer un cursus solide qui donne à la fois les clés d’une lecture structurelle de notre société et nous préparer à promouvoir l’actualité du communisme.

Nous proposons de transformer le parti pour lui réassigner un objectif révolutionnaire. Alors nous pourrons à nouveau peser dans les choix politiques, être respectés dans le rassemblement, retrouver un avenir, la fierté et la dignité que tous les militants communistes, par leur action et leur fidélité, méritent amplement.

Frédéric Durand – Bernard Friot – Pierre Resta – Aurélien Alphon-Layre

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