XIXème congrès du Parti Communiste Portugais
La crise du capitalisme et l’intégration capitaliste européenne Intervention d’Angelo Alves, membre du comité politique et du département international (19ème congrès du PCP, décembre 2012)

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Traduction PB pour Lepcf.fr

Camarades,

Nous saluons tous les délégués et les invités à notre Congrès, en particulier les délégations étrangères, pour les luttes desquelles nous exprimons toute la solidarité des communistes portugais.

Camarades,

Le contexte international est marqué par une profonde crise, une crise qui n’est pas une simple fatalité ou le résultat d’une erreur de gestion ou de régulation du système.

Non ! Cette crise a une carte d’identité : c’est un approfondissement rapide de la crise structurelle du capitalisme. Elle s’exprime dans de nombreux domaines, économique, environnemental, énergétique et alimentaire, entre autres, et est accompagnée d’une offensive à multiples facettes de l’impérialisme qui cherche à imposer une régression civilisationnelle d’une ampleur historique.

Cette crise a des causes profondes – la nature du capitalisme et ses contradictions – et au cours des quatre dernières années, a comme principal élément et expression, l’explosion de l’une des crises cycliques de surproduction les plus graves de l’histoire du capitalisme. Cette crise de surproduction, survenant dans la phase impérialiste actuelle de développement du capitalisme, est aussi une crise de suraccumulation du capital, causée par le très haut degré de financiarisation de l’économie capitaliste et son internationalisation. Cette crise qui a initialement émergé dans la principale puissance impérialiste, s’est rapidement répandue dans le monde entier.

Les principes fondamentaux du marxisme-léninisme sur le fonctionnement de l’économie capitaliste – à savoir la loi sur la baisse tendancielle du taux de profit – sont une fois de plus vérifiés. La crise montre que la financiarisation de l’économie et l’hégémonie du capital financier, non seulement ne font pas disparaître les contradictions du capitalisme, mais ont tendance à les aiguiser. La tendance à la stagnation s’approfondit. Le parasitisme et la nature décadente du capitalisme sont encore plus évidents aujourd’hui, éclairant ses limites historiques et, en conséquence, la nécessité de son renversement révolutionnaire et la construction d’une formation socio-économique supérieure – le socialisme.

Ils sont loin les jours d’excès triomphant du capitalisme. Le capitalisme est en jugement. Les difficultés et les contradictions enflent. Mais cela ne le détruira pas, bien au contraire. Le système réagit à sa crise avec extrême violence, déclenchant un processus brutal de destruction des forces productives, ainsi que de dévaluation et de destruction du capital. C’est un processus inhérent au système lui-même, qui se traduit par une violente offensive visant à faire reculer les droits des peuples, de manière semblable à la situation qui prévalait à la fin du 19ème siècle. Ce processus porte en lui le potentiel pour de nouveaux et plus violents épisodes de crise, dans une spirale de destruction économique et de dévastation sociale qui ne peut être arrêtée que par la lutte des peuples.

Mais, dans le même temps, il s’agit d’un processus qui, à l’évidence, conduit à approfondir les contradictions inter-impérialistes. Ce fait est évident, par exemple dans les contradictions entre les États-Unis et l’Union européenne, ou encore entre la France et l’Allemagne, bien que cela n’ait pas annulé la continuité de leur entente de classe contre les travailleurs et les peuples.

Dans le contexte d’un développement inégal du capitalisme, d’un déclin économique de la principale puissance impérialiste et de l’évolution du processus complexe de recomposition et de réarrangement des forces dans l’arène internationale – dont l’issue qui reste encore à définir, implique les économies dites émergentes et les pays qui résistent à l’hégémonie de l’impérialisme, comme l’Amérique latine – un tel processus peut aboutir à une réaction encore plus violente, soit par le militarisme et la guerre, ou l’aggravation de la nature réactionnaire du pouvoir politique et la résurgence du fascisme comme un recours stratégique pour conditionner et contenir la lutte des peuples.

Camarades,

Sur notre continent, l’Union européenne est plongée dans une crise profonde qui est à la fois l’expression de la crise du capitalisme sur le continent européen et de la crise des fondements mêmes du processus de l’intégration capitaliste. La superstructure européenne du capitalisme répond à cette crise en affûtant sa nature néo-libérale, fédéraliste et militariste, rendant plus claires les limites objectives de l’Union européenne, révélant l’impossibilité de la réformer, une constante remise en cause par les peuples, et donc l’échec auquel elle est vouée, et qu’une autre Europe, qui surgira de la lutte, sera construite sur les ruines de l’Union européenne.

Et donc, la question de la rupture avec le processus d’intégration capitaliste est à l’ordre du jour. Mais, comme les processus d’intégration sur les autres continents le révèlent, il existe une relation dialectique entre le rapport des forces au niveau national et la nature et l’évolution des processus de coopération et d’intégration. La défaite du processus d’intégration capitaliste européenne est inséparable de l’évolution positive du rapport des forces dans chaque pays et de la capacité des peuples à sauvegarder leur souveraineté.

Comme mentionné dans la proposition de modifications du programme du parti « Le PCP s’oppose au processus d’intégration capitaliste européenne et se bat pour arracher à un tel processus le droit inaliénable du Portugal et des Portugais à définir leur propre voie de développement ». Mais cette rupture ne peut être un acte soudain, momentané, mais plutôt un processus de rassemblement de forces en constante évolution en fonction de l’interaction des facteurs internes et externes de la lutte contre le grand capital, pour le progrès social et le socialisme.

C’est pourquoi notre stratégie ne doit pas envisager de s’embarquer dans une voie réformiste, comme la « refondation de l’Union européenne » ou pour « plus d’Europe, pour en finir avec la crise », ni soutenir des solutions faciles et en apparence correctes qui, détachées du réel rapport des forces, peuvent mener les luttes dans une impasse.

Le PCP s’est toujours opposé à l’intégration du Portugal dans l’Union européenne. Et pour pouvoir mettre en œuvre une politique alternative, patriotique et de gauche, les décisions nécessaires pour garantir l’indispensable affirmation des intérêts nationaux - à savoir quitter l’Union européenne - devront être prises. Toujours en conformité avec la réalité du terrain, selon les intérêts du peuple et du pays et conscients de ce qui est aujourd’hui une vérité indéniable : la démocratie avancée que le PCP propose pour le Portugal ne pourra être développé dans le cadre des contraintes et du carcan de l’Union européenne.

Camarades,

Les conditions objectives de ruptures importantes dans l’histoire s’accumulent à chaque étape de la crise profonde du capitalisme, mais en même temps, le décalage relatif au facteur subjectif de la lutte soulève la nécessité d’examiner de près la relation dialectique entre la lutte de résistance et pour des objectifs très concrets, et la lutte pour le socialisme.

Les exigences du temps que nous vivons sont immenses. La confrontation qui nous attend est violente. Nous sommes les porteurs d’une véritable alternative, mais dans le même temps nous savons qu’elle ne se matérialisera pas d’un coup de baguette magique. C’est une situation qui nécessite beaucoup d’organisation, beaucoup de responsabilité, beaucoup de courage, un grand Parti, beaucoup d’unité de notre peuple et beaucoup de solidarité et de coopération avec les autres peuples en lutte.

C’est un grand défi que nous devons relever : résister, avancer, mener la bataille des idées et faire valoir le Socialisme comme l’objectif et l’orientation nécessaires, un possible de plus en plus urgent. Et, camarades, lorsque nous regardons la réalité et que nous voyons aux quatre coins du monde les peuples se lever dans des luttes historiques, lorsque nous observons la prise de conscience croissante des peuples envers la nature d’exploitation, oppressive, agressive et prédatrice du capitalisme, lorsque nous voyons que la lutte des classes qui s’intensifie est en fait le moteur de l’histoire, alors, camarades, le mot pour décrire ce que nous ressentons en ce moment est le suivant : la confiance, une grande confiance !

Avec nos pieds solidement enracinés sur le terrain, au contact avec le peuple, ancrés dans notre idéologie, le marxisme-léninisme, nous regardons, la tête haute, avec conviction et joie, vers la lutte et vers l’avenir. L’esprit, la confiance et la joie qui émanent de notre beau et courageux parti, qui résultent de la justesse de notre idéal communiste et de notre projet de société, et qui jaillissent de la lutte, avec elle, nous rendent plus fort. Nous sommes et nous resterons engagés dans cette lutte. Pour Avril, pour le socialisme et pour le communisme ! Nous vaincrons !

Vive la lutte des travailleurs et des peuples !

Vive le parti communiste portugais !

Angelo Alves, membre du comité politique et du département international, Almada, 19ème congrès du PCP

Samedi 1er décembre 2012

Lu sur le site du PCP

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