La Grèce : avenir de l’Europe.

, par  Nicolas Cossange , popularité : 6%

Si on pouvait se demander d’où sortaient les milliards d’euros et de dollars, qui ont été miraculeusement trouvés pour renflouer les coffres des banquiers et des spéculateurs, la situation actuelle nous amène la réponse : de nos poches !

On est bien loin du capitalisme moral !

Les retraites, les pensions, les salaires des fonctionnaires et les dépenses publiques seront
donc sacrifiées sur l’autel de la solidarité nationale et au profit du capital. Bien sûr on ne nous parle
pas encore « d’austérité », dont on tente d’assommer les grecs, mais de « resserrer les vis » du
Budget. Ce n’est que bonnet-blanc et blanc-bonnet car le but est le même, emmener sur les marchés
de l’argent frais en le prenant dans les caisses publiques et solidaires. La moralisation du capitalisme
est une vaste supercherie (pour ceux qui en auraient douté) puisque les banques, par le biais des
Etats, s’apprêtent à résorber la crise par les expédients qui nous y ont amenés, elles cautérisent une
brûlure.


L’exemple grec est édifiant...

La mobilisation contre le Traité Constitutionnel Européen de 2005 vient de se justifier d’une
manière éclatante : L’Union Européenne capitaliste, n’est qu’un outil de destruction au profit de la
finance mondiale dirigée par le social-démocrate Dominique Strauss-Kahn. Le prêt accordé aux
Grecs à 5%, lui-même emprunté sur les marchés à 3%, n’est qu’un simulacre de solidarité
internationale qui n’a en fait qu’un seul but : tondre encore plus le peuple grec pour ramasser quatre
sous pour les banques. C’est un bel exemple de l’inhumaine logique capitaliste : tirer le profit le plus
grand dans les délais les plus brefs, quitte à faire plonger la majeure partie d’un peuple dans la
misère.

... mais remplis d’enseignements !
Il est une chose que l’UE et le FMI n’avait pas anticipé : la mobilisation du peuple grec. Lors
de la journée de grève générale, largement suivie par les travailleurs du public et du privé et
malheureusement entachée de 3 morts, près de 50 000 manifestants ont défilé dans les rues
d’Athènes, communistes en tête. Le rôle du Parti Communiste Grec (KKE), troisième force
politique du pays, a été déterminant dans la création du PAME (Front syndical de lutte) qui
rassemble tous les syndicats de classe. Voici la place que doit tenir un Parti Communiste, qui n’a pas
renoncé à ses références marxistes-léninistes, dans le mouvement social. Les solutions ne sauraient
venir de la social-démocratie : Strauss-Kahn, Papandréou ou Martine Aubry ont depuis longtemps
renoncé à la rupture avec le capitalisme et en sont donc de fait les complices.

La crise grecque n’est que le prélude à ce qui pourrait se passer en Espagne, en Italie, au
Portugal, en Irlande et en France dans un avenir proche. Sachons, nous communistes français, tirer
les enseignements de la mobilisation grecque à l’heure où notre congrès d’étape, organisé à la vavite,
menace de liquider encore un peu plus le meilleur outil politique contre le capitalisme. Un PCF
de classe et de masse nous sera pourtant plus qu’utile pour mener le rassemblement dans les luttes
lorsque le moment sera venu. La réponse de classe aux attaques capitalistes, à l’instar de la Grèce,
ne pourra s’organiser autrement.

Nicolas Cossange, section de Béziers

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