"France néocoloniale"

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Par Albano Nunes, membre du secrétariat du comité central du PCP

Jeudi 21 février 2013

Lorsque pour la première fois le PCP a utilisé le mot "re-colonisation" afin de caractériser la politique actuelle de l’impérialisme, beaucoup ont considéré ce terme comme excessif. A l’époque du puissant mouvement de libération nationale qui a pratiquement balayé le colonialisme de la terre, "néo-colonialisme" était pourtant le terme utilisé pour signifier que la construction formelle d’États indépendants ne représentait pas, en réalité, de mise en œuvre effective de la souveraineté. Car du fait des ex-puissances coloniales, en collaboration avec le FMI et avec le soutien de la Banque Mondiale, des mécanismes d’"aide" et de "coopération" ont été créés précipitamment pour se dresser contre ces nouveaux pays indépendants et saboter les tentatives courageuses de développement progressif et indépendant. La disparition du socialisme, comme système mondial, a ouvert la voie d’une contre offensive, qui a configuré un authentique retour aux heures sombres du colonialisme et fait naître une énorme aspiration à la libération des peuples opprimés.

A propos de l’ingérence militaire de la France au Mali, il importe de prendre en considération une fois de plus, non seulement ses graves conséquences sociales, politiques et militaires dans le pays et la région, mais aussi sa signification la plus profonde en ce qui concerne la stratégie de la classe dominante française.

Une première observation : il y a continuité sur ce qui est fondamental, entre les politiques de la droite et Sarkozy, et celle du gouvernement social-démocrate de Hollande, confirmant, malgré d’inévitables "nuances", que les deux servent le grand capital français et qu’actuellement, la social-démocratie est en fait devenu un pilier de l’impérialisme. Et ce que la France fait subir au Mali avec Hollande, vient dans la continuité, et porte les mêmes caractéristiques de classe que ce qui a été perpétré en Libye. Une seconde observation : l’intervention au Mali attire notre attention sur les projets ambitieux de la France en Afrique. L’influence politique et économique de nature néo-coloniale, dans des pays comme le Maroc ou le Sénégal, n’empêche pas les ingérences patentes, avec soutien éhonté aux coups d’Etat et dictatures qui, comme au Tchad ou en République Centrafricaine, servent de base d’intervention et d’agression, et qui ne concernent pas seulement "l’Afrique francophone", mais ont aussi lieu en Angola, avec la collaboration de l’UNITA. Actuellement, les troupes et bases militaires françaises sont stationnées à travers une vaste région, de l’Atlantique à la mer Rouge, qui couvre la majeure partie du Sahel. L’interventionnisme colonisateur de la France, particulièrement visible en Afrique, ne se circonscrit pas à ce seul continent, comme l’a démontré son action au Liban, son soutien aux sionistes d’Israël, son hostilité envers l’Iran, l’insistance du gouvernement Hollande poussant à l’agression contre la Syrie et exigeant le renversement du régime.

En analysant les perspectives d’évolution de la situation internationale, on ne doit pas sous-estimer l’impérialisme français et sa tentation de répondre à la crise du capitalisme par une poussée de force agressive. La France, tout en étant le berceau de grandes révolutions, de réalisations du mouvement des travailleurs et de grandes avancées de civilisation, est aussi à l’origine d’une bourgeoisie profondément réactionnaire, encline aux pires des crimes, comme lors de la répression féroce de la Commune de Paris, de la trahison fasciste de Pétain, ou avec l’organisation de la terreur contre la révolution algérienne.

Cette réalité historique ne doit pas être oubliée. La France est une grande puissance économique, politique et militaire, et avec l’Allemagne, partage l’hégémonie du bloc impérialiste, l’Union européenne, est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, a regagné la structure militaire de l’OTAN et commande et dispose d’un puissant arsenal nucléaire.

Analyse parue dans Avante, l’organe central du PCP

Traduction PB pour lepcf.fr

Tiré du site du PCP

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