Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Crime de lèse-Sarkozy à Grenoble Trois jeunes communistes en garde à vue
Jeudi 29 juillet au soir, la veille de l’intronisation du nouveau préfet de l’Isère par Nicolas Sarkozy, trois militants de la Jeunesse communiste âgés de 15, 17 et 18 ans ont été arrêtés alors qu’ils collaient des affiches sur un panneau d’affichage libre situé au centre ville de Grenoble. Placés en garde à vue durant toute la nuit à l’hôtel de police de Grenoble, ils ont été accusés rien moins que de "collage d’affiches portant atteinte à la dignité du chef de l’Etat. Menacés de poursuites judiciaires, ils sont à nouveau convoqués le 3 août.
Voici les affiches incriminées : il ne s’agit de rien d’autre que de dessins relèvant de la classique caricature politique, tels qu’on en trouve régulièrement dans les colonnes de la presse française et internationale.
Le ridicule des accusations pourrait prêter à sourire si cette affaire, loin d’être une bavure exceptionnelle, n’était de fait significative du dépeçage accéléré des libertés collectives et individuelles auxquelles se livre avec frénésie le pouvoir sarkoziste, reniant allègrement les principes élémentaires de la légalité républicaine. Chasse aux nomades, stigmatisation des immigrés, déploiement de forces policières démesurées à la moindre manifestation, atteinte au droit d’expression... Jusqu’où iront-ils ?
Soyons vigilants : la défense des libertés concerne chaque citoyen. En témoignent ces mots redoutables écrits en 1941 par le pasteur protestant allemand Martin Niemöller, alors qu’il était interné au camp de concentration de Dachau :
" Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes,
Je me suis tu, je n’étais pas communiste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je me suis tu, je n’étais pas syndicaliste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs,
Je me suis tu, je n’étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester."
Floriane Benoït
MISE A JOUR DU 4 AOUT :
Convoqués hier à l’Hôtel de police de Grenoble, les trois jeunes militants de la JC ont été informés qu’il ne ferait pas l’objet de poursuites judiciaires. En fait le parquet a considéré que leur arrestation comme leur garde à vue étaient totalement illégales.
La quarantaine de militants communistes, de syndicalistes CGT et de jeunes communistes qui s’étaient mobilisés pour apporter leur soutien ont salué cette décision de la justice avec des applaudissements nourris et en chantant l’Internationale