Alerte aux commuinistes. Que le temps militant soit consacré prioritairement au monde du travail !

, par  Jean-Paul Legrand , popularité : 7%

Face à l’impérialisme qui prépare l’ensemble de l’Europe à la guerre, une gauche qui s’enferme dans les jeux politiciens, échouera inéluctablement. La mobilisation du monde du travail ne peut se faire en-dehors de l’objectif du socialisme au sens marxiste ! Même si cela semble difficile, et pour certains quasiment impossible, il n’y a pas d’autre voie ou alors nous mentirions aux gens et nous renoncerions à vaincre la barbarie qui se développe à vitesse grand V.

L’union à tout prix est devenue la rengaine des appareils : « s’unir pour gagner ». Mais que signifie “gagner”, si au pouvoir on renonce à briser les rapports de domination qui gouvernent l’économie et qu’on passe son temps en tractations pour voter des budgets qui sacrifient la vie des travailleurs et pour financer le surarmement ?

Sans maîtrise de la production laissée aux mains du grand capital , la société ne pourra que subir des gouvernements de toutes les couleurs qui géreront les affaires du capital — exactement comme cela est depuis 1983, lorsque la « rupture » s’est transformée en rigueur pour rassurer les marchés.

Aujourd’hui, le danger est encore plus grand : ce n’est plus seulement l’austérité qui menace, mais l’économie de guerre, qui absorbe les budgets sociaux, reconvertit les usines civiles en arsenaux, oriente les infrastructures vers la confrontation internationale. Tant que la gauche se limite à des combinaisons parlementaires, elle restera spectatrice de cette militarisation au profit des monopoles d’armement — ces mêmes groupes qui prospèrent en bourse sur la peur et le chaos.

I. L’union des partis n’est pas l’union du peuple

Le langage des partis parle de « périmètre » électoral, de circonscriptions et de sièges. Mais l’union véritable n’est pas une cartographie d’appareils ou de coalitions ; elle est l’organisation du peuple producteur : ouvriers, techniciens, soignants, enseignants, intérimaires, travailleurs de plateformes, précaires. Tant que nous confondrons l’union des sièges politiques en la séparant de l’action et de l’union dans les ateliers et des services sur des objectifs de classe, que nous ne poserons pas partout la question de s’approprier les moyens de production stratégiques du pays, nous reproduirons la défaite.

Une union sans Marx est une union désarmée.
Le socialisme sans analyse des rapports de production devient une morale indignée, des indignations grandiloquentes, des discours de tribuns, de jolies paroles sur les jours heureux mais en rien une vraie stratégie de conquête du pouvoir. Il ne suffit pas de promettre des droits : il faut poser la question centrale — qui possède, qui décide, qui planifie ?

II. L’économie de guerre : la grande diversion contre les droits sociaux

Tandis que la gauche discute d’accords électoraux et de périmètre politique, l’Europe en particulier des pays de l’Est sous la pression britannique, française et allemande entre dans une mutation structurelle accélérée sous les exigences de l’OTAN et le suzerain états-unien.
 Les pipelines sont réorientés vers les besoins militaires ;
 Les usines civiles sont reconverties en industries d’armement ;
 Les budgets verts et sociaux sont sacrifiés au profit des arsenaux ;
 La loi elle-même se transforme pour élargir les pouvoirs d’urgence.

Avec l’objectif de passer de 2 à 5% du PIB pour surarmer chaque nation de l’UE , les budgets se militarisent et c’est encore beaucoup moins d’argent pour les hôpitaux, pour l’éducation, pour la protection sociale et surtout beaucoup moins pour l’investissement dans l’industrie civile et l’emploi. Ce sont d’énormes masses d’argent qui vont directement dans les profits des actionnaires d’entreprises d’armement.

III. Un monde bascule : le Sud se lève, l’Occident s’accroche à l’empire

Pendant que l’Europe s’enferme dans la logique militaire, un autre monde se construit. Les nations du Sud global — de l’Amérique Latine à l’Afrique, de la Chine à l’Asie du Sud — refusent l’ordre impérial qui impose sanctions, guerres et blocus. Les massacres en Palestine, la prolongation de la guerre en Ukraine, les attaques et les nouvelles menaces contre l’Iran ont ouvert les yeux de millions de personnes dans le monde : l’impérialisme n’apporte ni démocratie ni droit, mais destruction et pillage, génocides et barbarie.

La montée de la Chine, des BRICS, des alliances énergétiques et industrielles hors de Washington et Bruxelles marque la fin du monopole occidental. Le capitalisme impérialiste ne renonce pas ; il se crispe, militarise, réarme, au détriment des peuples. C’est cette réalité que la gauche européenne refuse de nommer alors qu’elle devrait agir pour que nos nations dont la France rejoignent les BRICS.

IV. L’objectif stratégique : appropriation sociale et souveraineté populaire

Face à ce monde en conflit, les unions politiciennes, on l’a vu avec l’Union de la gauche, puis la NUPES , puis le NFP ne mobilisent pas majoritairement le peuple parce que leur contenu n’est pas au niveau des enjeux de notre époque !

Ce contenu est éminemment révolutionnaire et il est temps d’en débattre et cesser de dire qu’il ne peut pas être compris par les gens alors qu’il est le commencement de la solution dans une situation où les gens sont conscients que tout peut rapidement basculer vers une société beaucoup plus inhumaine. Il nous faut annoncer la couleur et elle est rouge, il nous faut la décliner partout dans les zones industrielles et d’activité en rapport avec la réalité du travail :

1) Elle se nomme appropriation sociale des secteurs stratégiques — énergie, banques, transports, communication, industries de pointe — sous contrôle démocratique des travailleurs et de la nation.

2) Elle se nomme coopération internationale tout azimut et notamment avec les BRICS !

Sans cela, aucune politique sociale ne pourra s’engager, aucune rupture ne sera crédible, aucun rassemblement populaire ne sera transformateur

V. L’union de la classe travailleuse : méthode et instruments

  1. Méthode : organiser l’activité politique dans les entreprises, les services, les lieux de vie. Créer des comités, des conseils, des cellules — là où se produit la richesse.
  2. Instruments : fonds dolidaires pour des grèves durables, débats sur l’avenir de la production et des services en lien avec l’objectif d’anticiper les stratégies patronales de destruction des outils et de l’emploi et planification par filières.
  3. But : vaincre non par unions d’appareils politiciens dont la plupart ont toujours des intérêts à composer avec l’adversaire de classe mais par la construction d’organisations réellement démocratiques sur le plan syndical et de cellules communistes sur le plan politique , voire de conseils populaires de quartier ou de conseils de travailleurs par zone d’activités avec cahier de revendications, et élaboration de stratégies de production pour l’emploi et la recherche.

L’union doit cesser d’être un slogan — c’est une stratégie populaire de conquête du pouvoir économique et étatique

L’union de la gauche sans une forte composante marxiste c’est toujours l’abdication face à la grande bourgeoisie.

L’union sans lutte contre l’économie de guerre c’est de la complicité avec l’impérialisme.

L’union sans rupture claire avec l’impérialisme c’est de la soumission.

Le seul rassemblement légitime est celui qui met au centre le peuple producteur, son droit à décider de l’usage des richesses qu’il crée, sa souveraineté face aux marchés et à l’impérialisme.

Camarades, l’heure n’est pas à des combinaisons politiciennes mais à un travail en profondeur certes difficile, mais patient, rigoureux, discipliné pour créer l’organisation d’actions populaires de refus de la crise et des sacrifices, et à travers ce mouvement poser en grand la question du socialisme d’appropriation par le peuple des grands moyens de production.

50 années de stratégie d’union de formations politiques pour la plupart déconnectées du monde réel du travail ont non seulement échoué mais ont amené les forces de l’argent à nous surexploiter et à renforcer leur chien de garde et leur roue de secours qu’est l’extrême-droite.

Il n’y a pas d’autre issue que de travailler à ce que le temps militant des communistes soit consacré prioritairement au monde du travail parce que c’est lui qui crée les richesses et c’est lui qui demain devra diriger le pays.

Jean-Paul LEGRAND
14/10/2025

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