Entre 1997 et 2002, nous inventons la gauche plurielle dans le cadre de notre participation au gouvernement Jospin et avalisons dans la foulée l’euro, les privatisations, le raccourcissement du mandat présidentiel et l’inversion du calendrier électoral – les législatives suivront les présidentielles – qui accentue fortement la présidentialisation de la 5e République.
En 2002, la gauche est éliminée du second tour des présidentielles où Jacques Chirac affronte Jean-Marie Le Pen et est réélu. Robert Hue obtient 3,37 % des suffrages.
En 2005, le NON au Traité Constitutionnel l’emporte. Les ouvriers et les quartiers populaires sont déterminants dans cette victoire.
La direction du parti répond à cet élan populaire par les collectifs antilibéraux qui débouchent sur la candidature de José Bové aux présidentielles de 2007. Marie-Georges Buffet, qui se présente à reculons, réalise un score de 1,93 % des suffrages.
Sarkozy fait finalement adopter le TCE par le parlement.
L’Assemblé extraordinaire des communistes de décembre 2007, déjoue tous les pronostics écrits d’avance en décidant de continuer le PCF.
En 2008, le 35e congrès ignore le sens du choix des communistes avec la constitution du Front de gauche.
En 2012, après un âpre débat, les communistes désignent dans le cadre du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2012 malgré la proposition de candidature d’André Chassaigne. Jean-Luc Mélenchon obtient 11,1 % des suffrages.
Aux législatives qui suivent, nous perdons 9 députés sur 19.
Le Front de gauche commence à se fissurer.
François Hollande est élu et met en place une politique d’austérité sévère tout en enfonçant la France dans la politique guerrière de l’Otan.
En 2013, le 36e congrès décide de poursuivre dans la même voie.
En 2014, nous allons aux municipales dans les configurations les plus diverses et perdons 24 villes de plus de 3500 habitants puis un député européen.
La casse de la république et de la nation se poursuit avec la réforme des collectivités territoriales.
Janvier 2015 : première vague d’attentats meurtriers de DAECH à Paris visant Charlie Hebdo, une supérette casher, des forces de police.
En juillet 2015, le gouvernement et la majorité d’Alexis Tsipras cèdent devant la Troïka malgré le vote populaire. Le PCF ne remet pas en cause sa ligne de refondation de la construction européenne et de défense de l’existence de l’euro et n’ouvre pas le débat sur la situation nouvelle ainsi créée malgré la forte demande des militants.
Novembre 2015, deuxième vague d’attentats contre la population à Paris. L’État d’urgence est voté pour 3 mois. Nos députés le votent, certains sénateurs s’abstiennent.
Décembre 2015, les élections régionales confirment le délitement du Front de gauche. Avec des listes à géométrie variable, nous n’avons plus d’élus dans 5 régions sur 13 et en perdons dans les 6 autres. Dans deux régions, faute d’atteindre les 10 %, la capitulation du PS devant la droite nous contraint au retrait.
Tenté par une primaire hypothétique pour trouver un éphémère candidat « vraiment à gauche », le PCF semble obéir à une bien curieuse maxime : on ne change pas une stratégie qui perd.
Nous pensons que le premier obstacle à l’existence d’une gauche de transformation sociale tient à l’affaiblissement du PCF et à son renoncement à porter le communisme.
Combien faut-il d’échecs pour que la stratégie du PCF fasse l’objet d’un examen sans tabou au Congrès ? Qu’avons nous fait de la décision des communistes de poursuivre le PCF en 2007 ?
Pouvons nous revisiter notre position sur l’Union européenne et l’euro à la lumière de ces derniers mois ? Quelle est la nature d’une bataille efficace contre le Front National ? Comment analysons-nous l’état de la société, les transformations induites par des politiques successives qui cassent les salaires, l’emploi, les solidarités et la protection sociale ?
Comment faire reculer l’impérialisme et gagner la Paix dans le monde ? Si nous voulons rompre avec le capitalisme, comment caractérisons-nous la bataille nécessaire et notre projet de société ? Le socialisme est-il un tabou ? Comment construisons nous l’unité du peuple et le rassemblement ? De quelle organisation avons-nous besoin, quel effort pour faire vivre les cellules et les sections, comment reconstruire le parti dans les entreprises ? Quelle composition des organismes de direction pour un PCF populaire et combatif ? Comment renforcer l’unité des communistes, créer les conditions d’un retour massif des camarades qui nous ont quittés et de tous les communistes qui sont en dehors du PCF ?
Nous lançons l’écriture et la signature d’une contribution collective, qui deviendra si nécessaire un texte alternatif au congrès, car nous voulons faire vivre et renforcer le PCF pour permettre à notre peuple de mener le combat nécessaire contre le capital, pour une transformation socialiste de la société, pour arrêter la guerre et avancer vers un monde de paix. Le communisme est toujours une idée neuve !