Pour un parti communiste des temps d’orage

, par  Jean-Claude Delaunay

Le 13 mars 2013 à 11:25, par Jean-Claude Delaunay En réponse à : Pour un parti communiste des temps d’orage

J’aime bien ce texte. Son élan me pousse à faire 4 remarques, avec les soucis, je l’espère, de droiture, de théorie, de recherche de l’unité des communistes, d’efficacité, qui animent son auteur. 1) La première concerne la désignation du système actuel « capitalisme de monopoles ». Je dirai plutôt « capitalisme de monopoles, financiarisé et mondialisé ». La dimension mondiale capitaliste a engendré l’hyperconcurrence, et celle-ci rend tout discours du genre « On va muscler l’économie, vous allez voir ce que vous allez voir », totalement douloureux pour celles et ceux qui subissent les séances de musclage (en particulier l’accroissement du degré de flexibilité du travail) et totalement illusoire pour les travailleurs. L’emploi et les salaires ne suivent pas car il faut toujours « muscler ». 2) Il faut donc changer totalement la donne du capitalisme financier mondialisé. Je ne crois pas que nous en soyons à l’époque de la fin du capitalisme. Ce qui serait possible et nécessaire serait, selon moi, la fin de la domination du capitalisme. Je pense que le socialisme sera une phase au cours de laquelle le capitalisme ne sera plus dominant. Pour cela, les monopoles capitalistes doivent être éliminés. 3) La crise actuelle n’est pas seulement due aux délires de la finance mondialisée. Elle est due à l’incapacité du système à accoucher de la nouvelle société qu’il a pourtant engendrée. Cette nouvelle société est celle, selon moi, de la production non matérielle, venant en complément et prolongement de la société industrielle, celle de la production matérielle. Pour illustrer mon propos, on ne peut, par exemple, concevoir aujourd’hui une politique industrielle qui ne serait en même temps une politique de la science. Or produire de la science, c’est produire autre chose que des voitures. 4) La classe ouvrière a accumulé, en France, une expérience des luttes. En outre, pendant une longue période, la production (matérielle et non matérielle) sera valorisée monétairement. La classe ouvrière continuera donc d’être au coeur du mécanisme de l’exploitation que nous connaissons. Pour ces deux raisons il est compréhensible que la classe ouvrière entraîne les luttes. Mais je pense que simultanément, elle doit chercher une alliance à part entière avec les classes nouvelles qu’engendre le développement de la production non matérielle. Ce combat pour l’alliance n’est pas gagné d’avance, car il est plein d’embûches bien que nécessaire. Une organisation révolutionnaire est aussi nécessaire aujourd’hui pour la réaliser (alliance des travailleurs de la production matérielle et non matérielle) qu’elle le fut hier (alliance des ouvriers et de la petite paysannerie). Merci, mon camarade, pour ton texte vigoureux.

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