Salut et fraternité, du calme, on ne s’énerve pas...

Je ne vois pas en quoi je mènerais spécialement un combat anti-Mélenchon et que celui-ci nous distrairait d’un combat pour un parti communiste. Cela dit, démontrer tout ce que tu nous énumères à propos de l’individu, c’est très bien que toi, tu le saches, mais tu es un initié et tout le monde n’a pas ton expérience, d’autant plus que la lecture de ce site n’est pas réservée à quelques initiés (plus de 10.000 visites au mois de mai par exemple).

Concernant ces quelques lignes, il ne s’agit que d’un billet d’humeur sur le dévoiement des forces communistes dans un combat politicien qui n’est pas le nôtre. Le combat contre l’extrême-droite si, mais pas de cette manière. Et lorsque l’échec est là (depuis déjà de longues années), on s’assoit autour d’une table, on analyse la situation et on échange pour établir une autre stratégie. Ne serait-ce que par rapport au problème que pose l’Union européenne. Or plus le temps passe, plus Mélenchon et l’idéologie qu’il véhicule avec le Front de gauche, superficielle, réformiste et gauchiste à la fois (les deux se rejoignent toujours), prend le pas sur une démarche communiste et donc révolutionnaire. Et tout cet édifice, plus médiatique que fondé, même s’il va petit à petit montrer son impuissance, il est nécessaire de le combattre et de le dénoncer.

Dans cette circonscription du Pas-de-Calais, il y a un contraste édifiant, pédagogique, entre sa démarche hypermédiatique et celle d’une fédération encore ancrée dans la lutte de classe sur le terrain. Cette bataille législative ne fait que démasquer l’objectif de Mélenchon qui est aussi celui des forces anticommunistes : faire disparaitre le mot communiste de la vie politique française (et forcément ce qui va avec). Certes, il roule aussi pour lui, mais cela fait partie de la démarche. Ce qui saute aux yeux lorsqu’on va se promener sur les blogs pro-Mélenchon, on nous parle de bataille de tracts, on nous montre une plainte au commissariat, la dénonciation de l’absence de démocratie au sein du PS, etc... Les problèmes de fond sont très peu abordés. Je ne suis pas sûr que les travailleurs de la circonscription soient dupes. Et lorsque l’on fait appel à quatre membres du PS pour se faire élire, il est clair que Mélenchon ne cherche pas à faire progresser des idées, mais à dévoyer une partie de l’électorat PS pour que demain, on puisse dire que « Mélenchon est le champion qui a terrassé la Le Pen ». Je pense qu’il souhaite faire comme Syrisa en Grèce qui est en train de devenir le nouveau PASOK en lui siphonnant son électorat et... ses cadres !

Donc je ne vois pas pourquoi je m’empêcherais d’écrire ce billet et de le diffuser, dans la mesure où il participe, je l’espère, à combattre une stratégie suicidaire pour les communistes, et non un homme en particulier, même si cette stratégie passe par lui. Rassures-toi, il y aura bien d’autres occasions de parler de la reconstruction du mouvement communiste français.

En ce qui concerne la responsabilité de la direction du PCF, je n’ai pas de problème pour la dénoncer. Cela fait maintenant des années qu’elle mène le combat politique pour la disparition du PCF, la mère Buffet en tête. Pour moi ce sont des adversaires politiques. Mais si le but n’est pas encore atteint, c’est sans doute qu’ils n’ont pas encore totalement gagné, même si, je te l’accorde, leur trouvaille du Front de gauche leur a permis une sérieuse avancée. Et je ne mettrai certainement pas Hervé Poly dans le même sac, car il a mené la bataille contre les liquidateurs et je le respecte. Certes, tu me diras, il est au cœur d’une sacré contradiction ; mais, dans la vie politique, on ne fait pas toujours ce que l’on veut, quand on veut et comme on veut. C’est une vision très gauchiste et idéaliste que de ne vouloir que des dirigeants qui sentent la naphtaline. Mais tout cela n’était pas le sujet de mon billet...