Réunion nationale du réseau du 23 mars
Sur les perspectives du réseau FVR-PCF et les assises du communisme

, par  Gilles Questiaux , popularité : 4%

Notes de Gilles Questiaux sur son intervention à la réunion du réseau "faire vivre et renforcer le PCF" à Vénissieux, le 23 mars 2013

Sur la discussion :

Je suis d’accord avec les nombreux intervenants qui veulent structurer davantage le réseau, et espèrent des décisions concrètes dans ce sens. J’ai relevé dans le rapport introductif de Marie-Christine l’idée que le réseau qui est l’héritier d’un longue lutte interne depuis le congrès de Martigues et même avant, et qu’il fallait en fixer l’identité, et donc conserver la dénomination « Faire vivre et renforcer le PCF ». Tout en reconnaissant le bien fondé de l’argument, personnellement je préfère « Unir les communistes », désignation abrégée de notre dernier texte de congrès que je trouve plus forte.

En effet, je pense que les conditions de la lutte interne dans le PCF vont bientôt devenir trop défavorables pour pouvoir se limiter à ce cadre. Il ne faut pas sacrifier le PCF, mais indiquer clairement que nous nous adressons à tous les communistes avec, sans ou avec une autre carte. La règle des trois tiers va assécher ce qui reste de cellules et d’organisation authentiquement populaire, ce qui signifie que le PCF évolue malheureusement vers la « coquille vide » électoraliste dont parlait André Gerin au congrès précédent.

Les modifications des statuts rendront la présentation d’une liste alternative à l’avenir quasi impossible, comme l’a relevé Jean Jacques Karman. Si nous ne voulons pas être réduit au niveau de caution démocratique d’un parti dont le fonctionnement l’est de moins en moins, essayons d’avoir un coup d’avance et de sortir du carcan où l’on veut nous enfermer. Ce qui, je précise, ne signifie aucunement sortir du PCF.

Les camarades du parti sont en règle générale, soit d’accord avec la direction « humaniste », soit critiques mais entêtés dans une conception erronée du centralisme démocratique qui, comme l’a bien relevé Jean-Pierre Meyer, fait de ceux qui nous sont le plus proche dans les idées, souvent les moins prêts à accepter quelque critique de la direction et des dirigeants que ce soit. Ceux qui ne supportent plus la ligne et le discours directionnels, souvent les mêmes après quelques années, sont minoritaires et divisés, et souvent quittent le parti.

La rédaction du texte commun avec Georges Gastaud (l’appel aux travailleurs de mars 2013 : Ensemble, des militants communistes s’adressent aux travailleurs en lutte) indique une ouverture et une souplesse plus grande du côté du PRCF, qui est presque entièrement composé d’anciens militants récents du PCF. Diffusons ce texte qui peut être une chance à saisir.

Réflexions préparées à l’avance et proposées sur le sens à donner aux assises du communisme (juin 2013) :

Leur donner un but clair : il ne s’agirait pas d’une université d’été mais d’une réunion politique pour constituer un réseau formel bien identifié comprenant les communistes favorables à la lutte des classes et à l’application pratique de la théorie marxiste-léniniste, appartenant ou non à diverses organisations dont le PCF, sans limitation à priori, mais à l’exclusion de ceux qui ont montré leur nature sectaire, avec une existence légale et une direction, un financement, avec une ligne claire qui ne sera pas difficile de déterminer en reprenant les idées communes des participants potentiels (au minimum dans ce réseau pour qu’il fasse événement, j’imagine la participation de notre réseau dans le PCF, des différents groupes régionaux des Rouges vifs, le PRCF, le MPEP… liste non limitative bien sûr).

Socialisme au programme, patriotisme sans chauvinisme et maintien du cadre national français, refus de l’austérité et de l’arbitraire européens, de l’euro, de l’OTAN et lutte contre l’impérialisme, défense de la classe ouvrière et ré-industrialisation, hausse des salaires et de l’emploi, développement des services publics, renationalisations et nationalisations, laïcité (ce thème ne fera pas unanimité mais il est essentiel pour l’unité du peuple).

Et une politique de communication. Ce réseau doit avoir un média bien identifié aussi, un journal c’est sans doute trop cher, mais un site c’est peu visible. Peut-être peut-il s’allier à une revue (Fakir ?), ou une agence de presse déjà existants ?

Le réseau viserait en priorité par cette communication-action les militants ouvriers et syndicaux, et les classes populaires qui se sont détournées de la politique vers l’abstention et le vote FN, voire l’intégrisme. Il importe de définir très précisément ce qui peut être communiqué dans cette direction.

Le langage ne serait pas passéiste, nostalgique du PCF Marchais ou de l’URSS, mais en termes modernes se devrait de défendre le bilan de ce passé quand c’est utile. L’histoire du mouvement est assumée, elle n’est pas au centre du discours. Le langage doit être direct, populaire, imagé, il ne doit pas donner l’impression d’une leçon. Bien distinguer et rééquilibrer théorie, propagande, agitation. La priorité absolue est d’obtenir un minimum de crédibilité dans un environnement médiatique très hostile (Le PTB belge y est parvenu).

Sur les questions sociétales il faut trouver un équilibre : en parler le moins possible pour éviter d’être détourné du terrain des luttes sociales, mais cela ne signifie pas endosser des positions moralement réactionnaires par esprit de contradiction. On peut aussi se mettre d’accord pour neutraliser certains débats manifestement ouverts pour détourner le public des questions de fond.

On pourrait à plus long terme travailler à la sélection d’un groupe dirigeant, composés de camarades alliant expérience du travail, expérience politique et ou syndicale, relative jeunesse, sincérité et dynamisme. Pas pour un nouveau parti, mais pour animer un vrai réseau avec pignon sur rue.

La question de quitter ou de rentrer dans le PCF est un faux problème. Le PCF reste un milieu intellectuel, un lieu de vie et de rencontre, même s’il n’est plus une organisation efficace et qu’il peut s’avérer un leurre politique.

Ce réseau peut exister et se faire connaitre en se donnant des buts réalistes et modestes pour commencer mais parlants pour les classes populaires, en participant à des actions fortes, en direction du monde ouvrier, des quartiers pour rompre la glace. Il doit donc comporter des porte-paroles, des figures connues et populaires, si possibles issues des luttes, mais dont la notoriété ne les empêche pas de travailler collectif.

Au fond, le modèle provisoire d’organisation serait peut être celui d’un Front dont le sens politique serait l’inverse du Front de gauche, un front regroupant non pas la « gauche » verbeuse pseudo radicale, mais un front communiste ouvrier (la chose mais pas le mot, il ne s’appellerait certainement pas ainsi, pour ne pas donner l’impression « d’une secte gauchiste de plus »). Il se reconnaitrait dans les faits à sa position sur l’Europe, le socialisme, l’OTAN, le bilan de l’URSS, la solidarité internationale, mais surtout sur sa participation concrète à la lutte des classes.

La force du Réseau dépendrait bien sûr de l’autodiscipline de ses membres, et de leur capacité à éviter les cacophonies, comme celle à laquelle donnent lieu les questions de tactique électorale. Pas plus que le PCF, le FDG ne devrait apparaitre comme un adversaire, un rival, voire un traitre à la cause, parce que le public n’y comprendrait rien. Malgré ses implications sinistres sous-jacentes, il vaudrait mieux le décrire comme une impasse tactique. Mélenchon, et après ?

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