De telles déclarations heurtent toutes les valeurs des communistes.
En effet, un lourd choix a été fait par Tsipras, que nous devons désormais nettement condamner, sans pour autant insulter l’avenir (tout le monde peut faire des erreurs). C’est à lui d’assumer. Le constat est clair : le 3e mémorandum va accentuer l’austérité en Grèce, sans aucune perspective de redressement. Rien n’est réglé, les souffrances du peuple grec vont perdurer et s’accentuer. Une tutelle honteuse est mise sur la Grèce.
Étrange situation qui a vu deux victoires électorales – celle des législatives en janvier, et celle au référendum du 5 juillet 2015 – se transformer en leur contraire dans ce pays. Certains diront : je vous l’avais bien dit. Mince consolation et bien triste défaite pour le peuple grec.
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi Alexis Tsipras, qui avait promis d’en finir avec l’austérité et de respecter la souveraineté de son pays, en est-il arrivé à faire sauter toutes les lignes rouges qu’il avait lui-même fixées ? Je n’ignore rien de la difficile négociation dans laquelle étaient enfermés nos camarades grecs.
Mais comment créer précisément un rapport de force ? La leçon doit servir pour la France. Dans notre pays aussi, ce sont des « socialistes » qui n’avaient pas été élus pour ça qui pilotent, sous l’égide de Bruxelles et à l’image du projet de loi dit Macron, les contre-réformes et les mesures d’austérité renforcées.
La France est un grand pays. Mais plus personne ne peut le nier : jamais les « partenaires » européens n’accepteront de transiger sur quoi que ce soit face à un Gouvernement qui refuserait les normes austéritaires. N’est-ce pas François Hollande lui-même, tout auréolé de son élection de 2012, qui a échoué à renégocier le Traité d’austérité Sarkozy-Merkel devant l’intransigeance des Allemands ?
Pour un vrai changement, il faut d’urgence remettre en cause certains dogmes. L’Union européenne en est un. Il faut tirer les leçons des expériences pour préparer une alternative crédible et efficace en 2017, alors que seul le FN profite de nos lacunes et de la situation politique, figée, bloquée.
On ne peut plus faire l’économie d’un agenda clair des réformes et des ruptures que nous devrons prendre, agenda de gouvernement qui devra comporter des unilatérales fortes (nationalisation immédiate de toutes les banques, dénonciation de la dette ou d’une partie de celle-ci, menace ou sortie avérée de l’euro…).