C’est le Parti Communiste Français qui a un nouveau secrétaire général.
Que de chemin parcouru depuis le congrès de Martigues où après une décennie de manque de respect de leur propre identité, d’autophobie quasi institutionnalisée dans leur direction, les communistes acceptaient majoritairement une nouvelle décennie de transformations en cascades, de dilutions progressives atteignant leur sommet dans la préparation et le déroulement incohérent de la présidentielle de 2007.

Que de chemin parcouru quant on pense que comme en Italie le PCF aurait pu devenir « La chose » !

La culture marxiste de nombreux communistes français, souvent leur résistance farouche, quotidienne dans l’organisation, la place du marxisme dans le mouvement progressiste bien au delà de nos rangs, la crise du capitalisme, la nécessité vitale d’en sortir pour les exploités ont entravé ce processus de « transformations ». C’est la forme « parti » un moment mise en cause qui a été majoritairement retenue au 34 ème congrès. Au 35ème congrès le communisme est de retour dans une grande part des interventions des délégués. Certains, y compris des secrétaires de fédération, osant les qualificatifs de « parti de masse et de classe ». La relance de formation au marxisme vivant étant évoquée encore seulement à la marge. Les forces de résistance se sont élargies.

Pourtant dans un congrès au calendrier précipité, pendant la préparation duquel les communistes n’ont pas eu à se prononcer (La discussion d’amendements a été empêchée à la base et permise au congrès : Pourquoi ? Avions nous, délégués, plus de temps à La Défense ? ) Les partisans de la « dilution » ont été organisés, actifs. La direction nouvelle pratiquement identique à l’ancienne a obtenu la résolution qu’elle souhaitait, très en deçà des discussions dans le parti. Elle peut penser avoir les mains libres.
Encore moins qu’hier, rien n’est écrit ; le pire pas plus que le meilleur. Nous en sommes là.

La direction persiste à ne pas prendre en compte ceux qui dans une très grande diversité, de façon encore trop brouillonne, manquant de fermeté idéologique, de rigueur politique et peut être de représentants légitimes dans trop de sections alertent les communistes sur les risques plus que jamais présents d’effacement de leur parti, transformé par étapes en « coquille vide ».

L’absence de candidats communistes clairement identifiés à chaque élection des municipales au présidentielles serait une étape décisive dans ce sens. Clairement identifiés par leur programme de luttes pour sortir de la crise et de rupture révolutionnaire avec le mode de production capitaliste, par leur engagement démocratique de présenter des comptes rendus réguliers de mandats à leur parti et aux citoyens, par le reversements de toute leurs indemnités de fonction au parti qui les a présentés, les candidats communistes partout sont la seule occasion donnée aux citoyens de choisir dans la clarté. Alors que au cours des débats, l’unanimité des congressistes s’est faite sur l’importance du rôle d’élus communiste la direction n’a pas accepté de proposer une formulation envisageant des candidatures communistes identifiables partout, présentes lorsque cela serait possible dans le Front de gauche élargi ou d’autre(s) front (s) constitué au cours des luttes.
La direction du congrès de façon anti- statutaire a refusé le vote à bulletin secret sur cette question. La veille, elle n’avait pas refusé ce droit aux partisans organisés de la « mutation » les bulletins de vote étaient prêts avant que la demande de vote à bulletins secrets soit faite en séance ! Relater cette « péripétie de congrès » éclaire bien des objectifs. Plus du quart des délégués a pourtant signifié son exigence sur cette question cruciale.

Dans les mois de luttes qui nous attendent c’est donc aux communistes dans leur cellules, dans leurs sections, dans chaque circonscription électorale (cantonales en particulier !) de choisir des candidats communistes aptes à porter devant les électeurs des solutions rompant avec le capitalisme. Nous rendrons ainsi possible le même mouvement pour les présidentielles et les législatives qui suivront. La « circonscription électorale » pour l’élection du président de la République étant l’ensemble du pays, c’est dans tout le pays que tous les communistes munis de l’ensemble de l’information nécessaire doivent pouvoir se prononcer à bulletin secret, le même jour : un adhérent, une voix. Nous pouvons gagner cette démarche.

Il en est de même pour la rédaction des nouveaux statuts plat de résistance du prochain congrès, bien loin de travaux en conclave, d’une commission et même du CN ; seul l’engagement de la totalité des communistes peut décider d’un destin communiste pour le PCF.

Dans leur diversité les communistes affirment leur autonomie, faisons en sorte qu’elle puisse s’exprimer.
Place à cette souveraineté des cotisants.
Travaillons ensemble !

Paul Barbazange, section de Béziers, membre du CN.