Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Les municipales en France, le divorce communiste à l’italienne, et le refus de la chronique d’une mort annoncée ?
Un pacte de non agression du PCF avec le PS aux élections municipales de 2014 en France
Les réserves de beaucoup de camarades communistes à l’élargissement des listes communistes aux municipales à d’autres forces plus ou moins progressistes au-delà du Front de Gauche sont compréhensibles, mais sans doute mal fondées. Il s’agit selon moi d’unité d’action de circonstances pour lutter contre la montée en force aux municipales du FN, de droite extrême à affinités fascistes. Le problème de lisibilité du PCF à mon avis ne se situe pas au niveau des élections municipales
Le divorce communiste à l’italienne va-t-il se franciser ?
Par contre, ce qui génère le manque de lisibilité du PCF et du Front de gauche dans son ensemble, au niveau national et international, serait plutôt qu’on ne parvient plus à le distinguer d’un parti social-démocrate de gauche. En effet, il est difficile de distinguer les prises de positions du PCF vis-à-vis des divers pays socialistes (Chine, Viet-Nam, Laos, Cuba) et des grands partis communistes dans l’opposition, ou partiellement au pouvoir (Parti communiste de la Fédération de Russie, Parti communiste Grec, Parti communiste de la République d’Afrique du Sud), des attaques des Partis sociaux-démocrates ou même parfois des partis de droite.
Le bel article de Gaël De Santis à propos du défunt Parti Communiste Italien dans l’Humanité des 27,28 et 29 décembre 2013, intitulé :
Matteo Renzi, l’homme qui pousse le Parti démocrate vers la droite
est éclairant à cet égard ! Il porte sur la façon dont, en empruntant la dérive eurocommuniste, le Parti Communiste Italien, qui était le plus grand parti communiste de l’Europe occidentale, a mis fin à ses jours ! Gael De Santis a réussi en quelques lignes à résumer un parcours compliqué dans sa forme, mais simple dans son contenu !
Une camarade me demandait : « Est-ce que cet article est la chronique d’une mort annoncée pour le PCF ? ».
Chronique d’une mort annoncée pour le Parti Communiste Français ?
J’espère bien que Non ! Cependant, sans redressement de la part des « courants majoritaires de la direction du PCF » d’aujourd’hui, ou changement de direction avant qu’il ne soit trop tard, je crains que Oui.
Une anecdote vous amusera peut-être. Je bavardais avec une jeune camarade à l’adhésion récente, qui a fait partie d’une délégation en Chine. A ma question, elle a gentiment répondu avec candeur que ce voyage avait été très instructif pour elle, mais qu’elle s’était sentie obligée de leur expliquer avec discrétion que « le vrai socialisme, ce n’était pas cela du tout ce que faisait la Chine !!! ».
Elle ignorait évidemment, mais était-elle la seule, que la Réforme et l’Ouverture, initiée par le camarade Deng Xiao Ping était directement inspirée et appliquée de façon créatrice à la Chine, des derniers textes de Lénine sur la Nouvelle Politique Économique (NEP).
Cette jeune camarade avait d’ailleurs une attitude encore plus négative envers l’Union Soviétique (que beaucoup de camarades, même des camarades dirigeants, abhorrent, après qu’eux ou leurs parents l’aient presque adoré !).
On en arrive à se demander de quoi le PCF actuel est-il le nom ! Heureusement qu’à la base et dans beaucoup de sections du PCF, un nombre croissant de camarades, entre autres grâce à la technologie moderne, au web etc... tentent de redresser la situation avant qu’il ne soit trop tard ! A ce sujet, je trouve l’article suivant intéressant, même si je ne partage pas tout ce qui y est dit :
La destruction des partis communistes par le haut, et comment y remédier, ou la fin du centralisme démocratique (avec une note explicative).
On comprend dans ces circonstances que la classe ouvrière hésite à nous faire confiance (d’autant plus que la Marinade Lepéniste est championne du maquillage social !). Comment pouvons-nous sans ridicule donner des leçons de "vrai socialisme" à la terre entière, alors que nous avons perdu la confiance de notre propre classe ouvrière au profit des "fachos", et que Lénine est presque un illustre inconnu chez nos jeunes camarades !
J’ai grandi sous le nazisme, et je n’ai pas envie de mourir sous un autre nazisme. Un redressement du PCF et sa réinsertion sincère dans l’internationalisme des forces communistes me semble la seule façon d’éviter ce désastre. Il ne tient qu’à nous de militer dans ce sens. Demain il sera peut-être trop tard !
Hervé Fuyet