Jean-Claude Delaunay : Les trajectoires chinoises « Les trajectoires chinoises de modernisation et de développement - De l’Empire agro-alimentaire à l’Etat-Nation et au socialisme »

, par  Jean-Claude Delaunay , popularité : 2%

Le livre de notre camarade Delaunay fait évènement, autant pour la connaissance de la Chine et de la place du socialisme dans l’histoire de son développement, que dans la compréhension de la nature du socialisme. Un livre à faire connaitre...

La Chine est entrée dans les temps modernes, au XIXe siècle, avec un mode de production inapte à assurer sa modernisation. La dynastie Qing en a fait l’expérience. Le républicain Sun Yatsen n’a pas réussi à le dépasser. Seule la révolution communiste a débarrassé ce pays de ses structures anciennes. Depuis lors, son économie a suivi de nouvelles trajectoires. La première partie du livre décrit les trajectoires réelles contemporaines de la Chine (démographiques, agricoles, industrielles, commerciales). Elle repose sur la documentation statistique actuellement la plus récente (année 2016). La seconde partie du livre porte sur les nouvelles trajectoires théoriques de ce pays. L’attention a été portée sur les transformations subies par les idées et théories motrices de l’ensemble, le marxisme.

Edition Delga : Prix public 20 euros, ISBN 978-2-37607-146-4

Jean-Claude Delaunay : Né en 1938, professeur honoraire des universités, il vit aujourd’hui en Chine (Guangxi, Nanning). Il a déjà publié une dizaine de livres. Il est vice-président de la World Association for Political Economy (WAPE), basée à Hong-Kong, et co-éditeur de la World Review of Political Economy, que publie cette association.

Jean-CLaude est membre du PCF et un des auteurs souvent publiés sur ce site.

Le débat avec Jean-Claude Delaunay à la librairie des Tropiques

notes de lectures de jean (humanitérouge)

Au moment où les contradictions économiques et idéologiques entre l’hégémonisme US et la Chine Populaire se traduisent par la guerre commerciale initiée par Trump, assortie de provocations militaires en mer de Chine, il est possible que la dimension du conflit s’élargisse ou qu’il prenne un tour non pacifique.

Certains camarades considèrent qu’il s’agit de deux puissances impérialistes et qu’il faut à tout prix éviter de prendre partie pour l’une ou pour l’autre.
Mais à l’inverse, l’enjeu peut être celui de l’émergence du socialisme face à la première puissance impérialiste sur le déclin.
Se tromper sur cette question serait lourd de conséquence pour le mouvement communiste en France.
Il est nécessaire d’approfondir nos connaissances sur la Chine, en partant non pas de nos intentions ou de la propagande ambiante, mais en nous appuyant sur des faits.

L’ouvrage de J.C. Delaunay décrit les orientations successives tentées par la Chine Populaire pour sortir du féodalisme et faire ses premiers pas au stade primaire du socialisme dans le cadre d’un impérialisme dominant.
La démarche de l’auteur consiste à partir des faits scrupuleusement sans a priori et il ne tire de conclusions qu’avec prudence.

Il consacre au passé de la Chine une large part, permettant de comprendre les particularités de ce pays et le poids du passé sur le présent, mais aussi le chemin parcouru et comment.
L’étude économique décrit les orientations successives dans l’agriculture, l’industrie et les services, principalement depuis la réforme.
L’auteur ne dissimule jamais les conséquences négatives de certaines décisions mais signale les corrections apportées et leurs effets.

Dans la seconde partie il analyse la notion d’économie de marché socialiste, l’émergence de ce concept, son adoption, ses applications et ses rectifications au fil des congrès du PCC.

« L’économie de marché socialiste est un concept désignant notamment une économie dans laquelle les entreprises privées ont leur place, ce qui est tout-à-fait différent d’une économie capitaliste. Cela dit elles devraient l’être sur la base "d’une mission de service public" clairement définie. C’est de plus, une économie dont l’Etat impulse, avec la préoccupation de bien-être qui est ou devrait être la sienne, les dépenses infrastructurelles nécessaires et polymorphes de transport, de formation scolaire et universitaire, de santé, de recherche scientifique, de culture, de sport, de protection de l’environnement, de gestion des eaux et des ressources particulièrement rares. »

Publié cette année, le livre s’appuie sur une documentation statistique très fournie et actualisée jusqu’en 2016.
Les dernières campagnes de l’Etat chinois et de Xi Jinping ne font que confirmer les "trajectoires" signalées par JC Delaunay, tant dans le domaine de la lutte contre la corruption que de l’écologie, de l’objectif d’éradiquer la pauvreté, ou encore dans l’étude du marxisme qui s’est généralisée.

On peut seulement regretter que la "période maoïste" soit peu abordée. La représentation univoque associée couramment à la révolution culturelle et à ses conséquences néfastes ne reflète pas l’ensemble de l’orientation du PCC de 49 à 75, ni même les différentes appréciations et directives de Mao. Il faut rappeler que celui-ci avait défini le socialisme chinois comme un « capitalisme d’Etat », et déterminé les conditions d’existence des entreprises privées capitalistes :

« Puisque la révolution chinoise se propose à son étape actuelle de mettre fin à l’état colonial, semi-colonial et semi-féodal de la société d’aujourd’hui, c’est-à-dire de lutter pour l’achèvement de la révolution de démocratie nouvelle, il faut évidemment s’attendre, et cela n’a rien de surprenant, à un certain développement de l’économie capitaliste dans la société chinoise après la victoire de la révolution, car celle-ci aura supprimé les obstacles qui empêchent le capitalisme de se développer. » [Mao, Œuvres choisies tome II - La révolution chinoise et le parti communiste chinois - Éditions du Peuple 1967 - p 352.]

On lira sur ce sujet l’article de Zhu Jiamu (à traduire avec Google) : Mao et l’industrialisation de la Chine parue le 26/7/2018 sur ccpph.


En résumé, il s’agit d’un ouvrage scientifique majeur sur la Chine d’aujourd’hui, et indirectement une contribution au combat pour la paix et contre l’impérialisme, une base de discussion essentielle également pour l’unité de pensée des communistes marxistes-léninistes de notre pays.

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