Front de gauche, Front du peuple, Front de classe Contribution de Gérard Garcia, René Azou, Christian Harquel : section Ouest-Biterrois

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L’approfondissement de la crise du système capitaliste conduit à une
radicalisation des rapports sociaux. Cela n’est pas sans effets sur les
constructions politiques.

Ainsi en est-il du Front de Gauche. Constitué en 2008 après le résultat
calamiteux à la présidentielle de 2007, il visait à créer un nouveau
rapport de force à gauche en s’appuyant sur les forces qui avaient
permis la victoire du non de gauche en 2005.

Pour le Parti communiste, le Front de Gauche doit se substituer au rôle du
PCF dans la constitution d’alliance avec la social-démocratie. Il
s’agit de construire des majorités, visant un gouvernement de gauche,
chargé de mettre en œuvre des réformes censées s’attaquer aux
logiques capitalistes.

Cette stratégie est le prolongement de l’Union de la Gauche des années
80 et de la Gauche plurielle de la fin des années 90. Toutes se sont
soldées par des échecs. Le parti communiste en a chaque fois payé le
prix fort. Cette fois ci c’est son existence même qui est en cause.
Or Le Front de Gauche a déjà du plomb dans l’aile. D’abord du fait
d’une erreur d’interprétation des résultats de 2005 et donc d’une
surestimation des forces du Non de gauche. La victoire en 2005 a été
essentiellement permise par un NON populaire, un NON de classe. L’échec
des collectifs antilibéraux de 2007, coupés des couches populaires, en
est l’illustration. Ensuite parce que le Front de Gauche n’a jamais
obtenu aux consultations électorales auxquelles il a été confronté de
résultats probants. La concurrence à gauche a très largement tournée à
l’avantage du PS. Et puis l’alliance avec la social-démocratie qui au
pouvoir n’offre aucune issue à la crise, devient aujourd’hui très
problématique.

C’est donc un glissement du Front de Gauche vers un Front du Peuple qui
semble s’opérer. Ce changement stratégique impulsé par J.L Mélenchon
a vu le jour lors de la présidentielle. Après le meeting de La Bastille,
le cadre du Front de Gauche, enfermé à la gauche de la gauche dans un
rapport de force Droite-Gauche, est apparu trop étriqué. L’appel direct
aux citoyens à prendre le pouvoir par les urnes s’est substitué à
l’alliance avec la social-démocratie. Cette ligne, après notamment le
ralliement d’une partie du NPA, est en passe de devenir majoritaire au
sein du Front de Gauche, marginalisant le PCF en plein trouble
stratégique. L’adhésion directe au Front de Gauche en signerait la
victoire.

Le Front du peuple peut apparaitre comme une avancée face aux échecs des
différentes moutures de l’union de la gauche et aux impasses de la
social-démocratie. Mais la révolution citoyenne à laquelle il se
réfère persiste à faire du moment électoral le cœur de sa stratégie.
C’est la révolution par les urnes, bien improbable, dans le cadre
institutionnel que les capitalistes ont su tout au long de leur histoire
tailler à leur mesure et fini de verrouiller totalement avec les derniers
traités européens.

On ne fait pas une révolution par délégation. C’est sur le terrain de
classe, dans l’affrontement Capital-Travail que s’éveillent les
consciences et que tombent les masques. C’est évident aujourd’hui pour
le parti socialiste mais aussi dans les luttes pour le front national.
Ce qui est au cœur des rapports sociaux c’est une véritable guerre de
classe que mènent les dirigeants capitalistes à l’ensemble du monde du
travail, montrant le vrai visage du système capitaliste, un système de
domination, d’exploitation et d’aliénation. Il n’y a pas d’autre
choix que d’aller à l’affrontement.

Si le monde du travail ne se met pas en ordre de bataille, il en paiera le
prix fort et notre pays sombrera dans une crise sans précédent. Ce
n’est bien sûr pas qu’une question syndicale, c’est la question du
pouvoir qui est aujourd’hui posée. Qui doit décider ? Les banques et
les multinationales ou le monde du travail ?

Y répondre exige d’aller à l’affrontement classe contre classe dans
une situation où le salariat représente plus de 90% de la population
active et où le sort des retraités et les étudiants est largement lié
à celui du salariat.

C’est donc bien dans les luttes et dans la vie un Front de classe qu’il
faut construire.

Il doit se donner l’organisation et les moyens nécessaires à cet
affrontement pour aider au rassemblement du monde du travail et notamment
des salariés, sur leurs intérêts de classe, avec l’objectif de mener
la lutte de classe jusqu’au bout, jusqu’au changement de société et
au remplacement des classes dirigeantes. C’est peu dire qu’il y a là
du travail pour le parti communiste et ses militants.

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