Congrès 2013 d’Aubervilliers
36e congrès : 1917 % PCF Proposition pour un texte alternatif

, par  Jean-Jacques Karman , popularité : 6%

1°) Construire l’orientation révolutionnaire.

La direction du PCF prétend, que le choix fait lors du congrès de Tours en 1920, d’un parti communiste de lutte de classes serait dépassé (surannée la matrice bolchevick du non à la guerre de 1914 et du oui à la révolution sociale ?). Pierre Laurent dit même, dans le journal Libération : « Le PCF d’aujourd’hui est l’héritier des traditions socialistes et communistes de la première moitié du XXe siècle… ». Non, on ne peut être, à la fois, porteur des traditions révolutionnaires et aussi de celles du réformisme. Hier comme aujourd’hui, il n’y a pas de troisième voie. Entre les deux guerres, le PS réformiste était colonialiste et de plus il a fait le choix de la non intervention aux côtés du Front populaire d’Espagne face aux fascistes, et dit oui à Munich et à Pétain…

L’option prise à Tours est plus que jamais d’actualité. Sans aucun dogmatisme, les analyses de Karl Marx ont trouvé en 1917 toutes leurs pertinences dans la victoire de la révolution d’Octobre, autre chose est la période stalinienne. Aujourd’hui, face à la crise ultime du capitalisme, au moment où tout le monde dit que Karl Marx avait raison, il est impératif de reprendre le cap révolutionnaire dans les conditions d’aujourd’hui. L’analyse de Marx est la seule viable...

La recherche du taux de profit capitaliste est bien toujours l’impasse de cette société. La lutte des classes n’est pas dépassée, au contraire elle est au cœur de la lutte pour le progrès.

La révolution sociale et démocratique, est la seule issue pour un monde plus juste.

2°) Identifier les luttes prioritaires.

Il nous faut être sur tous les fronts de lutte, mais surtout sur ceux qui sont au cœur de la contradiction capital/travail et qui feront comprendre, au plus grand nombre, les conditions du changement. Ces fronts, de lutte de classes, doivent être nos luttes prioritaires et permanentes. Sans négliger les élections qui seront de toute façon nécessaires, ce sont ces luttes de classes qui créeront la conscience des conditions du changement de société en créant des ruptures avec le capitalisme. Face au capitalisme mondialisé qui rejette la Nation, le prolétariat moderne doit réinvestir cette question de la Nation, la lutte de classe est bien avant tout nationale.

 Lutte pour l’interdiction des licenciements.
 Lutte contre l’Union Européenne capitaliste et lutte pour une Europe des peuples.
 Lutte pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie, en premier lieu des banques…
 Lutte pour la sortie de l’OTAN
 Lutte pour l’institution de l’échelle mobile des salaires.
 Lutte pour l’élection d’une Assemblée constituante pour une République sociale.

3°) Quelle union et quelle rassemblement pour réussir ?

L’union : il y a urgence à reconstruire une nouvelle politique d’union. L’union avec le parti socialiste répété sous différentes appellations depuis 1935 est aujourd’hui obsolète. Si le changement majoritaire nécessite aussi l’union du courant révolutionnaire et du courant réformiste sur des bases de lutte de classes, nous devons modifier notre pratique.

Aujourd’hui le PS, principal représentant du courant réformiste, a tous les pouvoirs. C’est la dixième fois que le PS dirige le gouvernement de la France. 10 fois cela s’est mal terminé, même parfois dramatiquement. Par exemple : en 1956/1957 la généralisation de la torture en Algérie. Ou encore en 1997/2001, jamais un gouvernement n’a autant privatisé.

La preuve est faite qu’un rapport des forces favorables au PS ne créera jamais les conditions d’une rupture avec le capitalisme, faire croire le contraire, c’est agir contre le changement. L’expérience actuelle de Hollande le confirme, regardez la trahison sur la fermeture du site PSA d’Aulnay, nous devons être en opposition de gauche à cette politique.

Alors l’union avec le PS ne peut se faire que dans un rapport des forces favorables au courant révolutionnaire. Chaque question de la plus petite à la plus importante doit être traitée en termes de rapport des forces entre le PS et nous.

Le rassemblement : travailler et développer la notion de peuple, de tous ceux qui vivent en France. Le rassemblement du peuple, des forces populaires est incontournable pour un processus majoritaire de changement de société. Les formes peuvent être diverses, celle du « Front de gauche » peut être retenue, mais aussi celle d’un « Front du peuple de France anticapitaliste », à la seule condition que le PCF ne se dilue pas dans ces fronts et y joue un rôle moteur, pas en s’imposant anti démocratiquement, simplement par notre dynamisme et la qualité de ses choix.

Le « Front de gauche » doit rester un rassemblement et non se transformer en un parti.

Dans toutes actions, le PCF doit être visible et reconnaissable. Les élus communistes doivent toujours préciser qu’ils sont communistes. Par exemple l’élu X communiste Front de gauche. Le nom des groupes d’élus doit toujours y faire figurer la précision : communiste. Par exemple : Groupe Front de gauche, PCF, PG, Fédération… Le matériel : tracts, affiches etc.… doivent aussi faire figurer le logo du PCF.

4°) Le PCF, l’outil incontournable, notre priorité.

C’est le développement du PCF qui rendra possible le rassemblement et l’union pour réussir réellement à changer de société. Le développement du PCF comme force organisée, comme apport idéologique, comme force de rassemblement est impératif, sinon il n’y aura aucun changement de société car le rapport des forces ne sera pas en faveur des forces révolutionnaires.

La direction du PCF suggère une meilleure approche des ouvriers, bien, mais elle reste à mi chemin. Il faut faire un véritable virage vers la classe ouvrière pour que notre action réussisse : revenir à la classe ouvrière comme base principale de notre action (le PCF n’a jamais été aussi fort parmi les intellectuels que lorsqu’il était organisé prioritairement dans la classe ouvrière). Toutes les directions du PCF doivent être composées d’un minimum de 25 % d’ouvrières/iers.

L’organisation du PCF dans les 100 plus grandes entreprises de France doit être en liaison directe et permanente avec le Conseil national du PCF. Tout en respectant l’indépendance syndicale, il nous faut promouvoir la présence des syndicalistes dans toutes directions du PCF, de la section au conseil national.
Sur le territoire de chaque section du PCF avoir une action régulière en direction, au minimum, de la plus grande entreprise du secteur.

Jean Jacques Karman, membre du CN et conseiller général 93

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