Pour gagner, notre classe a besoin d’un nom

, par  Sautel

Le 12 septembre 2023 à 08:28, par Michel Sautel En réponse à : Pour gagner, notre classe a besoin d’un nom

Cet article pose clairement la question de réintroduire enfin un discours de classe dans l’expression et l’analyse idéologique du PCF. Il y a indubitablement une difficulté à nommer ce que Marx désignait par prolétariat : « l’ensemble des travailleurs qui n’ont que la vente de leur force de travail pour vivre ». Il n’employait jamais le terme de « classe ouvrière », terme qui fut introduit dans le vocabulaire socialiste par les socialistes utopiques du XIX eme siècle puis popularisé par Jaurès. Marx en craignait la vision réductrice des indicateurs de classe nécessaires à l’identification et au rassemblement de l’ensemble du prolétariat ; tâche clairement assignée aux communistes dans le manifeste.
Cette question de mettre un nom sur ce que nous considérons comme classe alternative au capital est très loin d’être un « enculage de mouches » comme la désigne Bernard Gileron. Bien au contraire, mettre un nom sur un concept contribue à clarifier et rendre opérationnel ce concept en vue de l’action sur le réel (Marx encore).
S’il est aujourd’hui indispensable de prendre en compte l’extraordinaire extension de ce prolétariat du simple fait des mutations du travail lui même, il reste indispensable de désigner les adversaires des exploiteurs (de tous types) de la force de travail (manuelle comme intellectuelle).
Enfin, je reviendrais sur la question de la conscience de classe dont il est surréaliste d’attribuer ou de réduire à Friot la question de son analyse fine. Car c’est bien Marx qui longuement s’attarde précisément sur sa construction dans les têtes en distinguant à juste titre la conscience de classe en soi qui permet de comprendre et percevoir l’existence de classes antagoniques dans la société, de la conscience de classe pour soi, c’est à dire comprendre sa propre place dans ce combat de classe et en faire un levier de combat.
il y a un véritable révisionnisme dans une conception rétrécie des concepts marxistes, révisionnisme qui a longtemps occulté précisément l’ampleur de la tâche en la réduisant aux apparences du temps historique et conduit à une vision manichéenne du rassemblement de classe à construire.
Ce n’est finalement rien d’autre qu’un opportunisme réducteur qu’il faut rejeter comme nous devons rejeter un autre opportunisme : confondre rassemblement du prolétariat (préférons lui pourquoi pas classe travailleuse) avec rassemblement du peuple, terme qui lui induit une dilution de classe majeure, invitant au réformisme.

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