Il est est nécessaire dans la guerre des idées que mènent les forces capitalistes et impérialistes de rappeler des faits. L’Union soviétique a joué un rôle crucial et majeur dans la défaite de l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, n’en déplaise à tous les idéologues et politiciens actuels qui agissent pour mettre un signe d’égalité entre nazisme et communisme .
Tout d’abord, l’URSS a été le théâtre des batailles les plus importantes et les plus sanglantes de la guerre, qui ont coûté la vie à des millions de soldats et de civils.
L’offensive nazie contre la jeune URSS en juin 41 se traduisit, malgré une résistance héroïque de l’armée rouge et des populations civiles par une invasion et une occupation jusqu’en novembre 1943 des républiques et territoires de la Russie occidentale jusqu’aux portes de Moscou et surtout de Stalingrad qui était un objectif majeur d’Hitler afin d’accéder aux champs pétrolifères de l’URSS pour soutenir durablement la guerre en s’accaparant cette source d’énergie. La bataille de Stalingrad de septembre 42 à février 43 remportée par l’armée rouge fut décisive et annonça la contre offensive pour chasser les nazis non seulement de l’URSS mais les écraser dans toute l’Europe jusqu’au cœur de l’Allemagne les 8 et 9 mai 1945 où le drapeau rouge fut planté symboliquement et victorieusement sur les bâtiments officiels du régime nazi. Staline avait vu juste en déclarant le 23 février 1943 : « L’expulsion en masse de l’ennemi hors du territoire soviétique a commencé »
Stalingrad fut la première grande défaite des nazis sur le front de l’Est et a contribué à leur repli progressif jusqu’à la fin de la guerre.
Il ne faut pas oublier non plus qu’en dépit des pertes humaines considérables qui se sont chiffrées à plus de 25 millions de soldats et de civils, l’URSS sous le commandement du parti communiste, a fait tourner son industrie à plein régime pour son effort de guerre et a fourni des ressources considérables, notamment des matières premières, des armes et des munitions, qui ont été cruciales pour la victoire finale des Alliés.
L’Union soviétique sous la demande pressante de Staline a été l’hôte de la conférence de Téhéran en novembre-décembre 1943, au cours de laquelle les dirigeants alliés ont convenu de la future ouverture d’un front en Europe occidentale pour soutenir les forces soviétiques. Ce second front tardait à venir et pendant plusieurs mois ce sont les peuples d’URSS qui ont porté tout l’effort de guerre contre le nazisme. Si en novembre 42 le débarquement en Afrique du nord puis en Sicile permet aux alliés d’ouvrir un nouveau front, celui ci n’avancera que très peu et il faudra attendre le débarquement de juin 44 pour que l’offensive à l’Ouest puisse prendre en étau l’Allemagne, offensive sans doute décidée tardivement par les Etats-Unis pour empêcher que l’Armée rouge n’arrive jusqu’en France.
En commémorant le 8 mai 1945 c’est à toutes les victimes que nous rendons hommage, à toutes sans exception, militaires et civiles. Nous avons cependant en tête la colossale contribution de l’URSS sans laquelle notre libération ne put avoir lieu quand on sait que les pertes militaires soviétiques représenteraient selon des études des années 90, à partir d’archives soviétiques jusqu’ici tenues secrètes, près de 88 % du total des pertes alliées en Europe (Royaume-Uni 3 %, France 2,3 % et États-Unis 2,2 %).
C’est donc bien le drapeau de l’URSS qui devrait flotter lors de nos cérémonies auprès du nôtre et des drapeaux des alliés, car faire flotter le drapeau russe c’est oublier le sacrifice de tous les autres peuples de l’ex-Union soviétique, mais certains pousseront-ils l’ignominie et le révisionnisme à ne mettre ni l’un, ni l’autre dans les cérémonies, en raison du conflit en Ukraine ?
Jean-Paul LEGRAND