Pour faire tomber la bastille qui nous enferme, la page doit se tourner

, par  Alain Brachet

Le 13 décembre 2015 à 18:29, par Alain Brachet En réponse à : Pour faire tomber la bastille qui nous enferme, la page doit se tourner

1) Le déclin du PCF est grave, dans la mesure où il devrait toujours rester le parti des « exploités du Capital » (et même de la « classe des exploités »dans le langage de Marx) et spécifiquement celui de la frange la plus exploitée (les couches populaires, dans le langage actuel). Ce rôle, pourvu qu’il soit assumé, est incontournable. Il n’y a pas d’autre force politique existante qui puisse l’incarner.
2) Le FN, qu’on le veuille ou non, qu’on le caricature ou non, tend à s’imposer comme un substitut au PC, dans ces couches populaires
3) Le PS s’affirme de plus en plus comme un parti de « couches moyennes » (dont il est incontestable aujourd’hui et en France, qu’elles représentent la majeure partie de ce que l’on peut nommer les « exploités en tous genres et toutes intensités » du Capital). Mais au sein de cette multitude diverse (que certains nommeraient une classe au sens de Marx), ce parti est aux mains d’une frange supérieure (faite d’énarques et autres spécialistes de haut vol) qui lui imprime sa vision. L’exemple type de cette élite est représenté par Macron (c’est presque une caricature du genre !). Ces gens ont totalement intégré l’idée qu’ils défendent leurs intérêts d’élite en se plaçant comme les meilleurs serviteurs (intelligents et zélés) du Capital. Ils ne sont pas prêts à revenir sur cette certitude par une réflexion issue d’eux-mêmes. Le malheur est qu’ils ont réussi à en convaincre une majorité d’autres appartenant aussi à ces « classes moyennes » (mais situés à des étages inférieurs) qui par opportunisme, par conviction désormais, sont acquises à l’idée qu’ il faut être du côté des plus forts (ceux qui ont la majorité, qui sont au pouvoir). Et que la seule voie pour maintenir les intérêts des mieux nantis est d’aider à l’exploitation des moins bien placés. Une partie des couches populaires est malheureusement convaincue, pour beaucoup à leur corps défendant, qu’il ne peut désormais en être autrement. D’où, de ce côté, un fatalisme mortifère …
4) Pour redresser la barre, la seule voie qui, sur le fond, me paraît envisageable repose sur deux choses :
a) que le PC retrouve sa fonction de parti de la classe des exploités, en s’inspirant de Marx. Le but prioritaire est là, principalement, de regagner ceux qui tendent à aller vers le FN, ou qui ne croient plus à l’utilité de la politique. Il s’agit d’une forme d’éducation politique (marxiste) à promouvoir.
b) qu’il engage résolument l’édification du Front de Gauche, oublié depuis un certain temps. Il s’agit ici de bâtir une union structurée avec la fraction de couches moyennes, dès maintenant consciente de la nécessité d’une telle union avec les couches populaires, et décidée à la faire grandir. Au plan politique, il s’agit d’union d’un PC (revu et corrigé) et d’un PG, qui est fonctionnellement un PS bis… mais non asservi au Capital.
On comptera alors sur la dynamique de croissance d’une telle entité pour, d’une part, faire revenir vers elle des couches moyennes trompées par leur élite et, peut-être, de tout ou partie d’un parti qui est le leur aussi (le PS), d’autre part des couches populaires désespérées qui retrouveront dans une telle union grandissante, une force crédible pour changer les choses, sans les oublier au passage…

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