on n’est effectivement plus dans les années 50 et on ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas des débats divergents au sein du PCF, qui marquent l’histoire de sa direction et son orientation politique. Les militants qui veulent faire « comme si » ce n’était pas le cas, et ne jamais faire de critique de la direction ou de l’huma au nom de l’unité du parti, de son efficacité,ou de la fraternité entre militants, se trompent lourdement, et laisse au contraire l’affaiblissement se poursuivre... car il devient urgent de résoudre les contradictions entre des orientations politiques successives issues de la mutation, qui reposaient toute sur l’objectif de transformation du PCF en autre chose, comme en Italie ou en Allemagne, et le constat que les communistes ont imposé à plusieurs reprises le maintien du PCF en tant que tel, sauf que nous sommes un bateau ivre qui ne sait plus comment il est ce qu’il est, c’est à dire comment il assume son histoire, la revendique, la défend ! et que ce bateau peut prendre des positions qui sont à contre sens complet de toute son histoire

c’est le cas de la paix et de la guerre, de l’internationalisme, qui ont toujours été fondateur de l’engagement communiste. Déja, MG Buffet était resté dans un gouvernement qui bombardait la Serbie avec l’OTAN, pour un dirigeant communiste, c’était une première dans un pays capitaliste... Mais c’était encore une situation incertaine, il était difficile d’y voir clair..Mais comment peut-on dire la même chose aujourd’hui quand toute la planète regarde l’US-UE, le FMI et l’OTAN comme les premiers dangers contre la paix ?

Alors le mot « trahit » est-il trop fort ? Relis cet article, et imagine un tel article pendant la guerre du Vietnam ou la guerre d’Algérie !! On ne parle pas du sexe des anges, mais d’une guerre avec des morts, des travailleurs victimes de nos puissances occidentales et qui résistent... On est dans la guerre d’Espagne, et ces références historiques qui sont au coeur de l’imaginaire communiste, ne sont pas des « nostalgies culturelles » !

Oui, cet article est infâme, au mieux ce n’est qu’une recopie de la presse bourgeoise, que le journaliste n’avait pas le temps de relire, et c’est alors la direction de l’huma qui est en faute, ou le journaliste croit à ce texte et ne voit pas de problème pour le diffuser et il est objectivement de ceux contre qui les communistes se battait en 36, en 53 ou en 62. Rien à voir avec du lynchage, ou les blâmes, mais dans la violence de la crise, le premier soutien dont a besoin l’huma, c’est de la vérité !

Pour défendre l’huma, il est impératif de faire savoir à tous les responsables que les communistes n’acceptent pas une telle dérive de leur journal. Il ne faut surtout pas faire comme les communistes soviétiques de la base, qui ont regardé leurs dirigeants jouer des coudes pour gérer la dissolution de l’URSS... Oui, pour faire vivre le PCF, il faut prendre son autonomie d’une direction qui navigue à vue au gré des échéances, et dont on se demande ce qu’elle va faire de ce Front de Gauche que Mélenchon est en train de lâcher (enfin, il le dit, et ceux qui lui en veulent feraient mieux de se demander ce qu’ils en attendaient en lui confiant les présidentielles...)