Capital contre travail... en Grèce comme en France !
Solidarité avec le peuple grec

, par  André Gerin , popularité : 1%

Ci-dessous, on peut lire l’intervention prononcée par André Gerin lors de la soirée de solidarité avec le peuple grec organisée à Vénissieux le jeudi 15 mars 2012 à 18h30 par le réseau "Faire vivre et renforcer le PCF".


Si je prends l’actualité telle qu’elle est, il y a trois textes européens qui vont continuer à mettre à bas les souverainetés nationales et populaires.

1°) Le traité de la stabilité, de la coordination et de la gouvernance au sein de la l’Union européenne qui a été adopté le 30 janvier 2012 (renforce le carcan de la discipline budgétaire sur les pays de la zone euro, c’est la fameuse règle d’or, la mise sous tutelle des États). Élections présidentielle et législatives obligent, la question est différée à plus tard. Nous pouvons donc nous demander ce qu’Hollande veut négocier ?

2°) La révision de l’article 136 du traité sur le fonctionnement de l’UE. Lors du vote du 6 mars, le PCF a voté contre, le PS s’est abstenu.

3°) Le MES (mécanisme européen de stabilité) : une nouvelle procédure qui sort du système de l’UE. Le PCF a voté contre, le PS s’est abstenu. De ce fait, le Sénat, majoritairement de gauche, a permis que ce mécanisme soit adopté.

C’est la disparition progressive des souverainetés nationales. C’est l’orthodoxie financière. L’abstention des socialistes est une opération de camouflage et de défiance d’autant que François Hollande ne veut pas remettre en cause les textes votés et s’il est élu, il appliquera la règle d’or.

Il faut se rappeler comment Nicolas Sarkozy a violé le peuple de France de son vote « Non » à la Constitution européenne de mai 2005. Il a réuni le Congrès de Versailles, Assemblée nationale et Sénat, alors qu’il faut une majorité des 2/3 pour adopter une modification suite à un référendum. Le Parti socialiste, en décidant de s’abstenir, a cautionné ce vote et surtout, a trahi la souveraineté populaire pour faire passer la Constitution européenne « la concurrence libre et non faussée ».

Cette actualité confirme que depuis le plan Marshall de 1947, au marché unique de 1986, à Maastricht de 1992 et la monnaie unique (l’euro) qui a plus de 10 ans, un véritable corset de fer s’accentue et s’amplifie de manière dramatique et s’impose à tous les peuples européens.

Car, avec l’Euro, cela implique d’aller au bout d’un Etat fédéral. En défendant coûte-que-coûte le maintien de l’Euro, les droites et les partis socialistes, en ont fait un totem alors qu’avec la crise systémique du capitalisme, nous assistons à un véritable terrorisme du capitalisme financier.

Nous pouvons regretter la fuite en avant des dirigeants du PCF et de Jean-Luc Mélenchon qui défend l’Euro. Mais il y a une certaine logique à partir du moment où Pierre Laurent préside le Parti de gauche européen.

Aujourd’hui, nombre de spécialistes sont d’accord, l’euro est devenu un boulet. C’est même un pari dangereux puisqu’il se fait contre les peuples. Il suffit d’observer la cartographie géopolitique des pays européens. Car l’euro a servi la spéculation contre la croissance, la généralisation de l’austérité et le danger est que tout cela réveille de vieux démons.

Cette Europe de l’oligarchie de la finance est rejetée par les peuples (référendum 2005 – France – Pays-Bas). On impose des diktats impérialistes, dramatiques pour le peuple grec. On traite même les grecs de fainéants. On utilise le mensonge comme si la Grèce était un grand Club-Med !

Ce terrorisme du capitalisme financier, érigé en corset de fer, nie les identités nationales, tend à imposer l’uniformité idéologique et culturelle. C’est la coercition contre la volonté des nations.

Le plus paradoxale, aujourd’hui en 2012, se sont les tenants du capitalisme à tout crin, qui peuvent tuer dans l’œuf l’idée même d’union européenne : tout ce qui a fondé les valeurs françaises depuis la révolution, avec une tentative de remise en cause de tout ce qu’il y a de meilleur dans notre héritage, y-compris gréco-romain.

Nous pouvons affirmer, sans nous tromper, que le capitalisme avait fait son temps. Pour ce faire, il devient de plus en plus féroce. Il va faire des ravages dans une agonie qui peut durer très longtemps.

Je ne sais pas si la 3ème guerre mondiale a commencé mais tout ce qui se passe autour de nous lui ressemble. Nombre de faits mortifères se déroulent dans le monde avec le sentiment d’avoir affaire à un rouleau compresseur, de politique tyrannique aveugle et sourde, d’un capitalisme du désastre cynique et sans pitié.

Avec Nicolas Sarkozy, le digne représentant, le Thatcher à la Française, on se dit que le capitalisme occidental a perdu de sa superbe.

Nicolas Sarkozy est bien le dirigeant, l’homme de main du capitalisme financier qui tente, coûte-que-coûte, d’étendre des lois et des règlements pour tenter d’étrangler dans l’œuf les velléités de transformation.

C’est bien la rupture avec le mode de production capitaliste qui est à l’ordre du jour. Et comme le disent les communistes grecs du KKE, je cite : « nous ne pouvons pas exclure la possibilité de rupture radicale dans les années à venir, cela dépend de la majorité du peuple. Si le peuple n’en prend pas la décision, il n’y aura pas de changement ».

Notre solidarité avec le peuple grec est liée à notre propre combat pour changer de modèle de société, pour construire une alternative au capitalisme car aujourd’hui, le capitalisme est le principal producteur de l’anticapitalisme, toutes les métastases qu’il développe.

Jusqu’où les peuples consentiront à payer sans-cesse et voir la pauvreté s’installer pour que survive la dictature de l’euro ? Jusqu’où les peuples accepteront-ils de remettre en cause un mode de vie, un art de vivre, une culture millénaire ?

Notre combat communiste prend une dimension encore plus grande et plus forte sans lâcher en rien les valeurs et les idéaux du communisme et du socialisme.

Au contraire, nous rentrons en résistance. Peut-être même sous des formes d’insurrection avec le peuple grec et les communistes à la tête du mouvement populaire qui font preuve de courage et de lucidité.

Les appels au peuple à reprendre le pouvoir sur les forces occultes contre l’asservissement, les appels au peuple pour s’émanciper des marchés financiers.

Avec les communistes, les révolutionnaires, les progressistes, des forces politiques peuvent se lever pour contrecarrer la dictature du capitalisme qui impose des formes de fascisme. De fait, quelle que soit la couleur sous laquelle elles se cachent, c’est le soulèvement des masses populaires qui est la clé.

Aujourd’hui, refuser la dictature du court terme, le terrorisme des institutions, des marchés financiers qu’ils soient nationaux, européens ou mondiaux, c’est redonner une chance à la vie, à l’économie réelle et au communisme.

Il y aura des réveils douloureux. Le combat sera long, incertain, voire meurtrier.

Comme le disait Lénine : « L’impérialisme est le stade suprême du capitalisme ». Aujourd’hui, le capitalisme conduit l’occident à une remise en cause radicale de ses pouvoirs, par les pays qui depuis si longtemps ont été humiliés, ça commence avec la Grèce.

Il y a 60 ans, avec le plan Marshall, la priorité a été la lutte contre le bolchévisme.

Qui peut douter que la bourgeoisie française des années 30 n’ait pas programmé la débâcle de 1940 et produit le pétainisme ?

Qui peut croire que le nazisme n’ait pas été exploité et utilisé ?

La France a accepté la vassalisation qu’impliquait le plan Marshall. Aujourd’hui, il faudrait accepter la régulation, l’adaptation, l’accompagnement du capitalisme et pour certains, on nous parle même de penser à un capitalisme civilisé !

Et pourtant, le mythe de l’Europe capitaliste est à l’agonie. Cette agonie peut être dévastatrice mais peut être aussi un point de ralliement et de rassemblement des peuples.

En 1920, le Congrès de Tour appelait tous les prolétaires des pays à s’unir. Aujourd’hui avec la Grèce, on peut appeler tous les peuples des pays à s’unir et je pense au monde ouvrier, au monde du travail, aux classes ouvrières, aux intellectuels et je crois plus que jamais à la régénération du parti communiste français pour sortir de l’OPA du parti socialiste par Jean-Luc Mélenchon interposé.

Comme disait Karl Marx, il faut sortir de la préhistoire de l’humanité. C’est peut-être ce que nous sommes en train de vivre.

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