A Mantes-la-Jolie, la municipalité de droite a célébré le 8 mai 1945, square Brieussel, là où un monument a été érigé « (...)
Si tu voyais grand-mère poeme contre l’extrême-droite
d’un jeune militant de la drome...
Les mots justes de Gauvain Sers contre le retour de la haine.
Si tu voyais grand-mèreDe ton ciel, tout là-hautTon pays qui se perdT’en aurais des sanglotsToi qui as combattuTous les marchands de haineJ’crois qu’tu serais abattueDe savoir qu’ils reviennentSi tu voyais grand-mèreTu comprendrais pas bienQu’on retourne en arrièreEt qu’on retienne rienToi, t’as connu l’époqueOù l’on prenait la rueLa jeunesse faisait blocEt chantait les BérusSi tu voyais grand-mèreQu’on est fait comme des ratsTu dirais à grand-pèreQue la France de FerratDe Jaurès et d’HugoS’effiloche chaque matinCelle qui r’vient au galopC’est la France de PétainSi grand-mère tu voyaisLes commémorationsOn se dit « plus jamais »On répète « attention »Sûr qu’on aime nos hérosDu passé, en revancheOn leur plante un couteauDans les urnes le dimancheSi tu voyais grand-mèreLe mépris tout là-hautIls attisent la colèreEt récoltent le chaosOn pourra remercierJupiter et sa cliqueDe nous avoir flinguéTous les services publicsSi tu voyais grand-mèreLes familles aux aboisLes ceintures qui se serrentPour boucler les fins d’moisLes caddies font grise mineOn croit plus aux lendemainsEt quand tout est en ruineLes vautours s’frottent les mainsSi tu voyais grand-mèreLes héritiers d’VichyLe même vocabulaireMais les dents ont blanchiIls diffusent leurs discoursSur les plateaux partoutEt ils attendent leur tourAu domaine de Saint-CloudSi tu voyais grand-mèreQu’il y a même des fachosQui lèvent le bras en l’airEt rigolent de DachauOn a des livres d’HistoireDes minutes de silenceMais on perd la mémoireBien plus vite qu’on n’le penseSi tu voyais grand-mèreLa peur des différencesLes tâches brunes prolifèrentSur la carte de FranceToutes les digues se fissurentEt peu à peu je crainsQu’on dénonce sur les mursL’origine du voisinSi tu voyais grand-mèreToutes ces femmes comme toiQui se lèvent et espèrentDisposer de leurs droitsTous les jours, on surveilleLes élans qui retombentFaudrait pas qu’Simone VeilSe retourne dans sa tombeSi tu voyais grand-mèreQu’au pays d’Jean MoulinLa résistance prospèreMais elle perd du terrainIl nous faut des repèresEt je comprends, émuPourquoi tu m’as offertLa peste de CamusSi tu voyais grand-mèreDe ton ciel, tout là-hautTon pays qui se perdT’en aurais des sanglotsToi qui as combattuTous les marchands de haineJ’pense à toi et ça m’tueDe savoir qu’ils reviennent
Gauvain Sers