Les 4 hommes les plus riches du monde se sont enrichis de 219 millions de dollars en 2020
Alors que l’année a été (...)
Une question de moyens !
Que propose le Front de Gauche pour augmenter de manière générale les salaires ?
Le Front de Gauche se fixe l’objectif d’une augmentation générale des salaires. Mais les moyens pour y parvenir sont flous.
Avoir un bon objectif ne suffit pas, encore faut-il savoir quels moyens seront mis en œuvre pour y arriver.
Le Front de Gauche se fixe l’objectif d’une augmentation générale des salaires. C’est très bien. Sauf que les moyens pour y parvenir sont particulièrement flous.
Il n’est ainsi pas proposé de légiférer sur le partage des revenus. Ce serait pourtant possible, comme le rappelle l’expérience (limitée) de la « prime sur les dividendes ».
Certes, l’augmentation substantielle du SMIC aura un effet sur certaines grilles liées par convention au SMIC, mais c’est désormais très limité. L’augmentation du SMIC, hors augmentation générale, aboutira surtout à une smicardisation du salariat, ce dont personne ne veut.
Et l’indexation des salaires sur l’évolution du coût de la vie ne peut être un outil pour augmenter, tout de suite, de manière générale, les salaires. C’est une arme minimaliste.
Alors, quelle augmentation générale, et surtout comment ? Reprenons les seules propositions avancées :
« Un salaire maximum sera instauré. Comme le propose la Confédération Européenne des Syndicats, dans toutes les entreprises, l’écart entre le plus bas et le plus haut salaire ne pourra dépasser 1 à 20. Ainsi, les patrons ne pourront gagner plus sans d’abord augmenter les salariés du « bas de l’échelle » ».
Comptons-nous sur le patron pour augmenter les salaires ? Qui peut y croire à part la CES ? De toute façon, si on en reste là, le patron trouvera toujours un moyen de s’augmenter lui et lui seul, à travers des biens en nature, des avantages divers et variés, des bonus, des stock-options etc.
« Chaque année, nous réunirons les partenaires sociaux et les différentes collectivités publiques dans une assemblée nationale et des assemblées régionales permettant de fixer des objectifs précis pour l’emploi, les qualifications et les salaires. »
Passons sur le terme de « partenaires sociaux », qui renvoie à la collaboration entre le capital et le travail… En quoi le fait de se réunir dans des assemblées fait avancer concrètement la question du partage primaire (dans l’entreprise) de la valeur ajoutée ? La CGT peut toujours fixer des objectifs, c’est très bien, mais comment cela se passe ensuite ? Est-ce différent du projet du PS, qui propose une conférence salariale annuelle(1) ?
« L’accroissement du taux et de la masse des cotisations patronales sur les salaires sera modulé tenant compte des choix de gestion de ces entreprises. »
« Nous modulerons l’impôt sur les sociétés et le taux des cotisations sociales pour pénaliser les entreprises qui délocalisent, qui développent leurs placements financiers, ou qui se servent des nouvelles technologies pour supprimer des emplois et dégrader les conditions de travail afin d’inciter les entreprises à développer la valeur ajoutée, les formations, les salaires et l’emploi. »
Notre Parti communiste pense-t-il qu’en maniant la carotte et le bâton il va changer les diktats du patron dans l’entreprise ?
Enfin, il y aurait bien "l’avis favorable des représentants du personnel ou des CE sera obligatoire pour toutes les décisions stratégiques". Mais, d’une part, on ne sait pas ce que recouvre exactement "les décisions stratégiques" et si la question des salaires y est comprise, et d’autre part, c’est une proposition bien distincte du programme, séparée de l’iconographie du chapitre "augmenter les salaires", ce qui laisser penser que pouvoirs des salariés et répartition des richesses sont séparés...
J’attends toujours d’être agréablement démenti...
Gautier WEINMANN, PCF Leforest (62).
(1) Le Parti socialiste propose d’organiser une conférence salariale annuelle où « dans un dialogue triPartite (État, organisations syndicales, organisations patronales) et à Partir d’un diagnostic de la situation économique du pays, les partenaires sociaux établiront un cadre général d’évolution des salaires ayant vocation à orienter les discussions dans les branches professionnelles et les entreprises. Cette conférence devra notamment contribuer au rééquilibrage de la part des salaires dans la valeur ajoutée »