PCF : Jean-Pierre Tricaud donne son point de vue

, par  Jean-Pierre Tricaud , popularité : 1%

Aujourd’hui et depuis plusieurs années maintenant, selon un processus et un déroulement connu et inéluctable, le PCF, tel que des générations de militants et adhérents l’ont pratiqué et de citoyens l’ont connu, n’existe plus.

Aujourd’hui et depuis plusieurs années maintenant, selon un processus et un déroulement connu et inéluctable, le PCF, tel que des générations de militants et adhérents l’ont pratiqué et de citoyens l’ont connu, n’existe plus.
N’existe plus pour ce pourquoi il s’est créé, s’est développé, s’est battu, a été combattu, pour ce qu’il a constitué comme espoir, comme perspective politique de changement.

Le PCF ne fait plus « peur » au Capital ; il n’est même plus respecté.

Il n’existe pas maintenant et à court terme de possibilités de changer et d’abolir cet état de choses existant de l’intérieur même du PCF.

Et au moins pour deux raisons :

1) Le collectif intellectuel et militant que représentent les adhérents du Parti, dans sa masse et sa grande majorité n’est plus en capacité de faire bouger les lignes  :
- Soit parce qu’il a une volonté profonde : attachement quasi viscéral au « Parti », légalisme proche de l’aveuglement, repli sur la forteresse assiégée… ;
- Soit par une démission intellectuelle –consciente ou inconsciente- qu’avec l’effondrement de l’URSS, c’est la fin de l’histoire, que le Capital est installé pour longtemps, conscience également perméable à la pédagogie du renoncement, au « Il n’y a pas alternative ».

Les adhérents, militants, élus qui émettent des critiques, proposent des changements, avancent des réflexions sont au mieux portés en dérision ou caricaturés, au pire bâillonnés ou marginalisés, certains servant de caution de « gauche » à la Direction du PCF.

2) La Direction nationale (les Directions depuis au moins 2000) et la plupart des Directions fédérales sont droits dans leurs bottes, se sont coupés de la base militante du Parti, se décrétant les seuls tenants de la vérité, refusant tout débat mettant en cause cette fausse légitimité.

En procédant abandon par abandon, renoncement par renoncement, social-démocratisant la politique du Parti, en s’accolant à la stratégie pro-européenne du PGE, donnant ainsi à croire que le changement impossible en France serait possible à Bruxelles ou Strasbourg.

La Direction nationale reste aveugle et sourde devant le Parti qu’elle dirige depuis une tour d’ivoire qui s’avère être une boite en carton bouilli…

Le PCF n’est plus audible dans cette cacophonie politicienne, dont il n’a pu s’extraire, se voulant un parti comme les autres, se voyant ainsi assimilé aux « tous pareil, tous pourris ».

La (les) stratégie-s- d’union, du programme commun comme du Front de Gauche, a –ont- échoué, au détriment du Parti.

Comment mesurer aujourd’hui la réelle influence –électorale et sociétale- du PCF ?
Tout comme la « Révolution d’Octobre » n’était pas exportable, les expériences (avec toutes les réserves que l’on doit avoir) de Syriza ou Podemos, d’Amérique latine ne sont pas des modèles, ni même des exemples.

Je ne crois donc pas qu’il soit possible, que les conditions n’existent pas, pour faire bouger les lignes à l’intérieur du PCF.

Le PCF sous les formes qui ont existé depuis 1920, puis à partir des années 1990/2000, et qu’il connait aujourd’hui, n’a plus d’avenir.

La question, les questions qui se posent :
- Es-ce que le PCF peut être reconstruit ? Peut-on parler de reconstruction ? Mais alors le PCF garde quoi : les fondations, les murs, que reste-t-il de « solide » ? Que reste-t-il pour reconstruire ?
- Faut-il une nouvelle organisation politique ? Faut-il un nouveau Congrès de Tours ? Un nouvel acte fondateur ?
- Avec qui, Comment LES COMMUNISTES sortent par le haut de cette situation ?
Je le dis très franchement et très fraternellement.

J’ai passé l’âge des illusions, je suis plutôt à celui des certitudes.
Je n’ai plus le temps de me battre contre des moulins à vent, le Capital m’occupe à plein temps.

Alors comme COMMUNISTE, j’irai à ce que je considère dans l’instant présent et pour l’avenir comme essentiel, déterminant, décisif :
LE RASSEMBLEMENT DES COMMUNISTES DE COEUR ET DE RAISON, DE CONSCIENCE ET DE CONVICTION POLITIQUES ECLAIREES, POUR CHANGER DE POLITIQUE ET LES POLITIQUES, DE POUVOIR ET LES POUVOIRS, DE SOCIETE.

Avec ou sans le PCF, avec ou sans ceux du PCF, c’est lui et eux qui en décideront.

Jean-Pierre TRICAUD
11 janvier 2016

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