Bien sûr traquer et punir les coupables. Mais poser publiquement la question : comment se fait-il qu’ils aient pu (...)
Pas un choix, mais un esclavage mafieux par Didier Bois
Quelques réalités sur la prostitution que M. Ozon ne doit pas savoir :
90% sont contraintes à la prostitution par des proxénètes, avec violences et menaces sur leur famille (Fond Scelles, 2012).
L’âge moyen d’entrée dans la prostitution est de 14 ans. 68% souffrent consécutivement de PTSD (post traumatic stress disorder) (M Farley& …, 2003).
Le taux de tentatives de suicide parmi les personnes prostituées est 170 fois plus élevé que la population générale (Alexander Teixeira, 2011).
"C’est un univers où on vend, après un circuit de dressage pour rendre les victimes capables de supporter des sévices particuliers", décrit le magistrat. Et d’évoquer un dossier impliquant "plusieurs dizaines de jeunes Roumaines tatouées par le chef local du réseau. Pour convaincre les plus récalcitrantes, il n’a pas hésité à en étouffer trois avec un sac en plastique sur la tête" (M.Yves Charpenel, premier avocat, intervenu dans des centaines de dossiers de proxénétisme).
En montrant des images de prostitution virtuelle, fantasmée, "propre", en présentant une prostitution de luxe marginale et irréelle, ce film cautionne le système prostitutionnel, système qui engendre la traite des femmes et des enfants, la marchandisation des corps. Ce film masque la réalité sordide, destructrice et mortelle de ce que vit l’immense majorité des femmes prostituées.
Non M. Ozon, la prostitution n’est pas un choix mais un esclavage violent organisé par des criminels pour s’enrichir ; en France, plus de 80% sont des étrangères contraintes à la prostitution par des réseaux avec menaces sur leur vie ou leur famille (Rapport parlementaire n°3334, 2011), rendant de fait les clients complices d’activités criminelles.
Voir en ligne : Sur l’Humanité