Dans un contexte où le mouvement de contestation des masses continue dans plusieurs villes du pays, les porte-paroles du régime autoritaire en place ont déclaré ces derniers jours que des actes d’accusation avaient été établis pour 1000 personnes arrêtées et que leurs procès se tiendront sous peu dans le cadre de « Tribunaux révolutionnaires ». D’après les médias de masse, le nombre d’arrestations dans le cadre des manifestations populaires dans différentes villes s’élève à 14000 personnes actuellement emprisonnées et sous contraintes.
Des rapports reçus d’Iran indiquent que jeudi 3 novembre 2022, 141 cérémonies relatives au 40ème jour de deuil des victimes des manifestations débuté le 17 septembre se sont tenues dans plusieurs villes du pays : Karaj, Isfahan, Arak, auxquelles le peuple combattif a participé massivement. Et contrairement aux discours mensongers de la machine de propagande du régime qui note une baisse des protestations, des manifestations spontanées massives ont eu lieu dans différents quartiers de Téhéran et d’autres grandes villes dont Tabriz, Shiraz, Rasht, les villes et territoires du pays où vivent les kurdes pour protester contre les crimes du régime du Velayat-e- Faqih et insister sur leurs revendications : la liberté et la libération des chaînes du régime du Velayat-e-Faqih.
Pour parvenir à contrôler la situation tendue du pays, nous assistons aussi ces derniers jours, aux efforts des organes sécuritaires du régime. Le ministère des renseignements et l’organe de renseignements des Gardiens de la Révolution (Sepah)ont publié le 28 octobre un communiqué conjoint intitulé « premier communiqué commun du ministère des renseignements et de l’organisation des renseignements généraux des gardiens de la révolution concernant les interventions du gouvernement américain dans les récents troubles du pays. »
Cette déclaration qui s’inscrit dans la droite ligne de la fabrique de scénarios du ministère des renseignements généraux , de l’audio-visuel du régime et leurs collaborateurs à l’extérieur du pays ; accuse les activistes, militants sociaux et civiques , journalistes, étudiants, militants syndicaux, ouvriers, enseignants, défenseurs des droits de l’Homme, en somme toute action en direction de la défense de la liberté et de la justice d’être en lien avec les puissances étrangères principalement les Etats-Unis et ce, pour créer une division dans la ligne des contestations légitimes du peuple à l’image de ce qu’ils sont parvenus à réaliser les années passées et étouffer ainsi le mouvement.
Dans le même sens et poursuivant les mêmes objectifs, le communiqué du procureur général de la révolution de Téhéran paru ces derniers jours, faisant de la délivrance d’une ordonnance pénale et la mise en examen de plus de 315 des contestataires pour les chefs d’accusation « Rassemblement et collusion dans l’intention d’agir contre la sécurité du pays », « Activités de propagande contre le système » et « Troubles à l’ordre public ».
Dans un communiqué daté du 3 novembre 2022, l’Association des écrivains d’Iran informe du procès de Reza Shahabi et Hassan Saïdi , tous deux membres du syndicat des transports public (Vahed) qui s’est déroulé en leur absence les condamnant à 6 ans de servitude pénale, 2 années d’interdiction de séjour à Téhéran et localités limitrophes, interdiction d’activité sur les réseaux et le cyberespace, interdiction d’adhérer à des partis politiques et interdiction de quitter le territoire. Mais aussi le cas des membres de l’association syndicale des enseignants, Rassoul Bedaghi et Jafar Ebrahimi et Mohammad Habibi condamnés respectivement à 5 ans et six mois, 5 ans et 4 ans et 6 mois d’emprisonnement ainsi que de la première audience au tribunal de Keyvan Mohatedi , auteur, traducteur et membre l’Association des écrivains d’Iran.
Parallèlement à ces poursuites et arrestations massives, la répression violente et sanglante de la population sans défense et les actes inhumains des unités spéciales des forces de police, bassij et agents privés continuent dans les rues et centres de formation du pays. Ces comportements et agissements dévoilent de plus en plus la bestialité et la brutalité de la machine répressive du régime. Cette répression de plus en plus déchaînée des masses s’organise au même moment où Ebrahim Raïssi continue sa chirurgie économique à savoir la libéralisation et privatisation de l’économie qui conduisent à la hausse de l’inflation et au pillage du reste des avoirs et biens de notre peuple au profit des fondations et couches parasitaires capitalistes, de personnes et institutions chercheurs de rente rattachées aux Gardiens (Sepah) et au régime dans son ensemble.
La poursuite du combat vaillant de la population contre le régime du Velayat-e-Faqih qui entre dans sa huitième semaine a posé de sérieux défis au régime des jurisconsultes en Iran. La répression sanglante de centaines de nos compatriotes, l’arrestation de milliers de contestataires, l’instauration de tribunaux aux ordres par un pouvoir judiciaire qui ne dispose d’aucune indépendance et fait partie intégrante de la machine répressive du régime, l’organisation d’abjects shows télévisés des victimes de la torture, dont le dernier en date concerne le chanteur de rap Toumaj Salehi ; démontrent clairement que la lutte courageuse de notre peuple qui a commencé, après le meurtre de Mahsa Amini par la police des mœurs, avec le slogan « Femme – Vie – Liberté » , se poursuit à l’image du slogan des étudiants-combattants des chemins de la liberté : « serment sur le sang versé des compagnons, debout, jusqu’à l’issue nous tiendrons ! ».
Le Parti Toudeh d’Iran condamne une fois de plus les complots de l’appareil sécuritaire de l’Etat contre les combattants de la liberté et déclare se tenir fermement du côté du mouvement populaire du pays, aux côtés des femmes vaillantes éprises de liberté, aux côtés de la jeunesse et des étudiants , aux côtés des militants du mouvement civique, aux côtés des militants syndicaux, aux côtés des travailleurs et les masses laborieuses du pays dans leur combat contre le régime autoritaire en place. Le Parti Toudeh considère que ce mouvement authentique populaire parviendra à surmonter les obstacles sur son chemin, avancer en direction de l’établissement de la liberté et de la justice sociale, affronter l’intervention de l’impérialisme et être le garant de la volonté de notre peuple pour ouvrir la voie à l’instauration d’un régime nationale et démocratique. La réalisation de cet impératif nécessite la concentration de tous les efforts vers l’unité et la collaboration massive et organisée de toutes les couches sociales : ouvriers et travailleurs, enseignants, retraités, étudiants et jeunes ainsi que la préparation des conditions d’une grève générale dans le pays et la paralysie de tous les rouages du régime corrompu et antipopulaire !
Solidaire du peuple combatif et alerte de notre pays,
Nous exigeons la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, syndicaux et d’opinions !
Nous exigeons l’élargissement de la solidarité internationale avec le mouvement populaire en Iran et l’organisation d’une campagne internationale pour la libération de toutes les personnes arrêtées ces dernières semaines !
Nous exigeons la fin de la vague de répression violente et sanguinaire des contestations du peuple !
Nous exigeons la mise en place d’un comité d’enquête sous contrôle du comité des droits de l’Homme des Nations Unies pour mener une instruction sur tous les crimes récemment commis et la répression sauvage et bestiale du régime !
En avant vers la préparation et l’organisation des grèves ouvrières et la grève générale !
Ferventes salutations à la lutte vaillante du peuple d’Iran !
Parti Toudeh d’Iran
4 novembre 2022