L’union européenne, c’est l’abdication européenne devant les Etats-Unis avec quelques effets collatéraux sur le PCF

, par  Gilbert Remond , popularité : 2%

À force de refuser de voir que le monde n’est pas sous la botte des politiques impérialistes et de découper ses problèmes selon la nouvelle liturgie des droits-de-l’hommistes, en ne considérant les choses que du point de vue des "méchants dictateurs corrompus", face à leurs peuples privés de démocratie, on finit par se comporter comme des cloportes, ce qu’attendent de nous les impérialistes, pour enfin nous écraser d’un coup de talon, sans tambour, ni trompette.

Kafka se rirait de cette métamorphose, car il savait l’emprise de ces procès poisseux et permanents qui instruisent la culpabilité des sujets et les font ramper devant le défilé d’un pouvoir invisible, présence de tout instant dans un espace oppressant. La pire des polices est celle qui s’est insinué dans nos têtes.

S’il y a toujours des « prédicateurs » pour les invoquer, il nous faut savoir les contredire et les chasser sans faiblesse. Oui, l’ennemi a pris rang chez nous, il s’y sent tellement à l’aise qu’il laisse tomber les masques sans honte, ni retenue. Bon élève sans imagination, il récite avec empressement et sans distance ce que lui souffle son maître à la cantonade, à savoir le texte d’une vérité unique que relais docilement l’appareil médiatique, comme il souhaite l’entendre de chacun.

Hier soir nous en fut donné un bon exemple au comité de section du PCF à Vaulx (69). Après la position équilibrée donnée par la direction, il n’est plus besoin de connaissances historiques, ni d’analyse de classe. Il suffit de s’en remettre à la rumeur des places publiques, à la doxa européenne qui les inspire, à l’opinion de celui qui dit ce qu’il a vu ou de ce que d’anonymes témoins ont pu lui rapporter.

Maintenant la juste ligne passe toujours par le milieu. Les révolutionnaires sur toutes questions se doivent d’être des médiateurs, non des partisans. Ils exigent la bonne entente et la négociation pour y parvenir, autant dire la soumission devant la terreur et la force instituée. Tout manifestant qui proteste dans un pays insoumis à l’ordre occidental, devient un démocrate et se trouve justifié a priori dans sa colère, comme si les nazis eux-mêmes n’avaient pas compté dans leurs rangs des gens spoliés par d’abominables profiteurs, toute une caste de comploteurs cosmopolites, d’agents de l’étranger agissant pour le compte de Moscou, ce qui est exactement ce que nous disaient ceux de la place Maïdan.

Décidément la réaction nous sert toujours les mêmes plats. Ils ne sont pas de résistance mais de connivence. Ils ressassent une idée fixe : les peuples doivent être conduits, ils ne peuvent avoir d’autres maîtres que ceux du libre commerce, de la libre concurrence et donc du monde qui en promeut les valeurs. L’OTAN, bien sûr, est le bras armé de leur organisation, mais aussi le faux nez de la domination d’un impérialisme sur le monde, l’impérialisme US, pourvoyeur de dictatures sanglantes. Il est significatif que ce système d’alliance se soit perpétué et élargi alors que son objet officiel, contenir les visées expansionnistes de l’URSS, avait disparu.

Il est troublant de voir comment un grand parti comme le PCF qui s’est construit sur le refus de la guerre impérialiste et de ses avatars coloniaux, puisse à ce point baisser ses étendards, et les déposer aux pieds de l’adversaire le plus acharné des peuples du monde au nom d’une fiction post-Marshall, celle de l’union européenne qui, nous le voyons à l’occasion de chaque crise internationale, se prosterne devant le pouvoir états-unien et s’aligne sur toutes ses décisions.

Il est aussi troublant de voir que les mêmes organisent systématiquement la dilution du PCF dans le front de gauche qu’ils font passer en priorité sur l’expression communiste, comme s’il devenait urgent d’en faire disparaître les analyses au moment où le peuple en a besoin pour se mettre en mouvement.

Je trouve donc éminemment instructif que ceux qui exigent des communistes qu’ils se fondent dans le front de gauche, sont les mêmes qui demandent à ce que nous soyons nuancés sur les événements de Kiev, défendent les putschistes au nom de la démocratie et des intérêts populaires, veulent nous mobiliser pour des élections, sur des listes partisanes qui entretiennent l’illusion d’une alternative européenne, devenue impossible depuis le traité de Lisbonne.

Gilbert Rémond

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    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

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