Du covid au socialisme

, par  Marie-Christine Burricand , popularité : 2%

Des montagnes des Hautes-Pyrénées aux plages des Pyrénées-Orientales, un petit billet de vacances inspiré par la situation présente !

Pas une conversation familiale, une rencontre de vacances, une discussion de bistrot qui n’échappe à la question du Covid, du vaccin et du pass sanitaire...
Mais ne passons nous pas à côté de l’essentiel, à savoir la capacité comme toujours du capital à se servir de chaque évènement heureux ou malheureux pour soumettre la société à ses besoins ?

Et comment construire le front de la résistance et du changement révolutionnaire contre le capitalisme dont Macron sert évidemment les intérêts ?
Bien sur l’humanité et notre pays doivent affronter le péril épidémique, le péril climatique, j’en passe et des meilleures...Mais la première question n’est-elle pas de décider ensemble des régles communes qui permettent de faire société et humanité, des dominations que nous devons faire exploser en premier lieu celle de l’exploitation et du profit, d’un systéme politique qui rende la décision aux citoyens.Et au plan international, d’en finir avec les guerres qui pour l’essentiel restent celles de l’impérialisme contre les peuples et leur souveraineté dans le cadre de la nation.
J’irai vite sur la vaccination qui n’est pas le pass sanitaire.L’objectif de vacciner rapidement plus de 80% de la population française est justifié. Le pass sanitaire n’est pas légitime et nos députés et sénateurs ont eu raison de le refuser tout en défendant clairement la vaccination.

Ceci dit, hormis les complotistes et les anti vaccins intégristes, je ne considère pas les hésitants comme des adversaires politiques.Traiter d’imbécile et de rétrograde celui qui hésite à se vacciner n’est pas la meilleure manière de le convaincre et il est sans doute plus utile de répondre à ses inquiétudes et de permettre l’échange d’espérience au plus près des gens.

Dans ma famille proche, je constate une vraie diversité de comportement par rapport au vaccin anti covid : les "à risque" qui se sont faits vacciner dès que possible, les tranquilles qui y sont allés à leur tour sans inquiétude superflue, les angoissés du vaccin qui y sont allés quand même par sens du collectif, les ”à moi de décider” qui ont préféré y aller avant d’y être contraints, les retardataires hésitants et inquiets qui se résignent la mort dans l âme parce que se tester tout le temps c’est pas viable, les révoltés "s’il n’y en a qu’une je serai celle là, jamais je ne cèderai à Big Pharma et Macron”. Je précise que plusieurs travaillent dans des métiers à risque au regard du Covid et plusieurs l’ont eu ! Tous ceux là ont l’habitude du débat politique, ont pour la plupart déjà manifesté pour une juste revendication, ont voté au moins une fois communiste. L’ affrontement de classe ne se joue pas parmi eux.
Je défends ce mot d’ordre au regard de la situation : ”Travailleurs de tous pays, exigeons la levée des brevets et des vaccins gratuits pour tous” parce que je crois que les 33,5 milliards de dollars de vaccins que PFIZER prévoit d’empocher en 2021 nuisent plus à la vaccination que les résistances des uns et des autres. C’est toujours difficile de faire confiance à quelqu’un qui s’en met plein les poches. La levée des brevets seraient la meilleure arme contre les thèses complotistes et les antivaccins. Je crois aussi que tant que tous les pays n’auront pas accès aux vaccins et aux éventuels traitements, les variants ne cesseront de se multiplier, soulevant de nouveaux problèmes épidémiques. Ce qui est juste est donc aussi ce qui est efficace contre l’épidémie.

Le Pass sanitaire a deux défauts essentiels : Il divise et catégorise la population d’une part. D’autre part, pour la première fois en France, le contrôle vaccinal, qui a toujours existé, échappe aux autorités administrattives et sanitaires habilitées(directeurs d’école, secu, medecins, medecins généralistes, scolaires et PMI, directeurs de colonies de vacances,...) pour ëtre délégués à des individus dans le cadre de leur activité privée et marchande. L’intervention martiale du Président Macron cache en fait un nouveau retrait de l’Etat sur une question essentielle de santé publique.
Ce gouvernement continue, dans l’épidémie comme dans toute les aspects de la vie, à affaiblir les services publics, diviser et désarmer le peuple, le regard du président toujours tourné vers les présidentielles..

Le mépris du peuple est insupportable . Ce n’est ni l’intelligence, ni la raison qui sont sollicitées mais la peur, peur de l’épidémie dans un premier temps, peur de l’exclusion sociale dans un second temps avec le Pass.Au final, dans une tradition patronale, Macron et Castex manient sans cesse la carotte et le baton !
Ensuite, en renvoyant sans cesse à la responsabilté individuelle voire à la culpabilité, le gouvernement et le président occultent leurs responsabilités qui sont immenses : l’absence de gels et de masques du printemps 2020, les coups portés à l’hopital public en termes de lits et de personnels qui n’ont toujours pas été ouverts et embauchés, l’incapacite de la France à produire un vaccin, le poids des ambitions politiques de Macron dans les décisions qui expliquent en partie les contradictions. En juin le gouvernement invite à profiter de l’été bien que le variant Delta commence à s’installer ; en juillet, fin de récré, il faut aller se vacciner, c’est urgent ! Il oublie au passage que beaucoup de citoyens ont tout simplement attendu leur tour pour prendre rendez vous, particulièrement les jeunes.

Les mots utilisés sont ceux dela méfiance plutôt que la solidarité : les gestes barrières plutôt que de protection, le pass sanitaire plutôt que le certificat de vaccination ou de non contagiosité... individualiser et classer plutôt que de réunir.
Tout cela installe la population dans l’attente des décisions de sommet et le renoncement a comprendre et maîtriser la situation. La confusion entre la parole politique et la parole scientifique ne renforcent ni l’une ni l’autre.
On arrive à ce truc de fou concernant les soignants : applaudis par la population il y a quelques mois, la question essentielle ne serait plus leurs conditions de travail, leurs salaires, les embauches nécessaires mais leur réticence supposée à la vaccination.
Un sacré tour de passe passe du locataire de l’Élysée qui se transforme en accusateur et approfondit toujours plus le "tous contre tous” et le "chacun pour soi” tout en échappant à ses responsabilités.

Pour autant, je doute que le refus du Pass sanitaire rassemble largement la population. Car si ce dernier dérange, l’idée que certains pourraient se dispenser de régles communes permettant de combattre l’épidémie tous ensemble dérange tout autant. D’autant qu’en France l’obligation vaccinale est une très ancienne expérience commune appliquée à l’entrée à la crèche, l’école, par la médecine du travail, une expérience dont nous avons tous bénéficié au travers du recul, voire la disparition de graves maladies potentiellement mortelles. Au final, la question du Pass sanitaire divise le mouvement social.

S’il y a bataille à mener, c’est d’abord pour que la population maîtrise la lutte contre l’épidémie plutot que la subir, qu’il y ait un accès égal à la vaccination quelque soit son métier et son statut social, que les salariés soient protégés par la vaccination et aussi par leurs conditions de travail en faisant en sorte que la population s’approprie collectivement l’objectif "Tous vaccinés".
On nous dit souvent et nous le disons nous mêmes parfois : c’est facile de critiquer mais si vous gouverniez que feriez vous de différent ?
D’abord, si nous gouvernions nous ne serions pas porteurs des intérêts de la grande bourgeoisie et du capital mondialisé mais de ceux qui vivent de leur travail. Si nous gouvernions, c’est que nous serions parvenus à unir une majorité de citoyens et de forces politiques autour de propositions partagées rompant avec la domination du capital.
Si nous gouvernions, nous aurions immédiatement pris sur les profits et les grandes fortunes pour redonner des moyens à l’hopital, la médecine scolaire et la médecine du travail. Nous accelererions le plus rapidement possible la formation de médecins pour que chacun puisse avoir un médecin traitant. Nous demanderions à la sécurité sociale de prendre en charge la vaccination de la population en s’appuyant sur l’hopital, les médecins généralistes, la médecine scolaire et universitaire, la médecine du travail.
Chacun recevrait une proposition de rendez-vous et ce ne sont pas les restaurateurs ni les chefs d’entreprise qui contrôleraient la vaccination mais la sécurite sociale. Nous aurions créé des comités de mobilisation pour la vaccination associant personnels de santé, représentants des salariés dans les entreprises, élus locaux et militants associatifs dans les quartiers, parents d’élèves et délégués d’élèves dans les collèges et lycées. Nous multiplierions les lieux de vaccination au plus près des habitants,des salariés et des jeunes dans les quartiers, les entreprises, les centres de formation, les établissements scolaires et universitaires.
Nous aurions créé un comité de transparence et de mobilisation national associant parlementaires, syndicalistes, représentants des partis et des grandes associations de solidarité, scientifiques évidemment indépendants de tout intérêt privé.
Nous aurions nationalisé les secteurs essentiels de l’industrie pharmaceutique et mis le paquet pour que la France produise son propre vaccin dont elle ferait bénéficier d’autres pays et qui serait donc un bien public.La France porterait la bataille de la levée des brevets et accueillerait la rencontre internationale des pays défendant cette option.
Plutôt que d’interdire aux non vaccinés de se faire soigner à l’hôpital, nous mettrions à la disposition de tous des tests rapides devant les hopitaux qui abriteraient tous un centre de vaccination.
Ce ne serait pas pas le paradis mais une grande bataille populaire dans une société solidaire contre l ’épidémie...une nouvelle organisation de la société qu’on pourrait appeler le socialisme ?

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