Intervention de Fabienne Lefebvre

Cher.es camarades,
 
Force et de constater, malgré un refus populaire majoritaire de la contre-réforme des retraites, que le Président des riches et son gouvernement ont décidé de tenir bon, affichant un mépris de classe assumé à la limite de l’indécence. Cette détermination de la bourgeoisie en France comme en Europe, à vouloir maintenir sa ligne de classe jusqu’au-boutiste, conforte l’idée que le capital n’a plus besoin de démocratie pour s’accumuler.

Rappelons que les prémices du pire étaient déjà jetées avec le non-respect des résultats du référendum de 2005, en France, rejetant le traité constitutionnel européen, ou en 2015 avec la prise d’otage par la Troïka du peuple grec, après le référendum rejetant les propositions inacceptables des créanciers. Depuis, l’hégémonie culturelle mondialisée se renforce, s’alliant aux pires forces pour attaquer le monde du travail et engendrer des guerres, afin d’assoir son projet civilisationnel en cohérence avec l’accumulation durable du capital.

Cette ultra-violence assumée, contre celles et ceux qui produisent les richesses, devient certes, insupportable mais n’entraine pas pour autant un niveau de mobilisation suffisamment significatif pour inquiéter le patronat et faire reculer la bourgeoisie. L’absence de perspective en lien avec l’effacement du Parti depuis des décennies et ses errances idéologiques, loin de la nécessaire lecture de classe pour élever les consciences, sans parler de la trahison de la gauche, a été et reste encore un frein à l’organisation des travailleurs, provoquant souvent fatalisme voire désespoir !

Pays majoritairement contre la contre-réforme des retraites mais absence de revendications proposant un objectif de transformation telle que l’appropriation collective des moyens de production ! Le chemin est donc difficile mais pas infaisable, si le Parti prend les bonnes décisions !

Le premier risque serait un refuge mortifère sur une stratégie purement électoraliste au détriment de notre autonomie, c’est pourquoi il nous faut impérativement un candidat aux élections européennes, le deuxième risque serait de croire à la seule solution institutionnelle, au détriment de notre organisation et de son renforcement.
C’est pourquoi, il va falloir nous appuyer réellement sur nos décisions de Congrès en développant les thématiques mises en exergue et qui portent l’exigence d’un Parti communiste solide et conquérant !

La réintroduction des Cellules, lieu de conscientisation, comme base essentielle de notre organisation va dans ce sens et représentent un premier pas vers notre réimplantation réelle sur le territoire, notamment dans les entreprises. Notre nouvelle direction doit donc se donner réellement les moyens de les mettre en place, parallèlement à la question essentielle du renforcement et de la formation.

Nous allons devoir également mettre en débat la nécessaire question de la transition socialiste, ce saut qualitatif qui résulte de la prise de pouvoir et met en place un système économique, politique et social qui abolit l’exploitation capitaliste, phase indispensable pour avancer vers la société sans classe qu’est le communisme. Nous ne pouvons plus faire l’impasse sur ce travail de réflexion collectif d’appropriation du pouvoir, d’autant que les évènements internationaux : guerre de classe, conflits armés, impérialisme, notamment étasunien via l’OTAN et montée du fascisme, nous y poussent, comme en témoigne la rencontre internationale des Partis communistes et ouvriers d’octobre 2022 à la Havane.

Cette feuille de route du Congrès est la seule praxis véritablement en lien avec les luttes sociales en cours, elle doit nous donner confiance malgré l’immense défi auquel le monde du travail et de l’environnement sont confrontés, notamment celui d’oser la paix car sans paix pas de justice sociale ! La bataille sera très rude, mais la victoire possible si nous le décidons !
 

Intervention de Marie-Christine Burricand 

Notre priorité, dans la période,c’est le rapport avec le mouvement social et son renforcement. Si nous voulons tout faire pour gagner, il nous faut oser aller au débat politique pour que le mouvement soit plus fort, identifier les obstacles et les points d’appui, les conditions de la bataille, l’effort nécessaire pour être plus fort face au gouvernement et au patronat qui est trop tranquille dans la période.

Le mouvement populaire est travaillé de manière plus complexe que n ele laissent voir les grandes manifestations et l’unité syndicale. Osons mettre en discussion la nécessité d’être plus forts et plus nombreux. Les forces auxquelles le mouvement se heurte doivent être mieux caractérisées.Trop se focaliser sur la personnalité de Macron peut être contre-productif, car il est d’abord le représentant d’un capital qui est prêt à sacrifier toute tentative de compromis avec le mouvement populaire et à renoncer à convaincre une partie de ses catégories de son projet d’autant qu’ il a la béquille du RN qui trompe les salariés et les draine électoralement. Pour ce gouvernement et ce capital, cela passe et tant pis si cela casse !

La situation internationale pèse terriblement, le dollar a besoin de la guerre pour tenter de maintenir sa domination. Nous ne dénonçons pas assez l’augmentation du budget militaire en France et l’attitude de plus en plus guerrière de l’Union européenne. Tous ces éléments expliquent l’intransigeance des forces du capital , donnent la mesure des efforts idéologiques et des forces à mettre en mouvement pour une victoire populaire.

L’absence de perspective explique aussi cette petite musique de fascination envers les actions violentes des black blocs ; Le premier mai à Lyon, 1000 black blocs qui cassent, 2000 spectateurs, plusieurs milliers de personnes empêchées de manifester, en colère... cela aussi travaille le mouvement social !

La venue de Macron à Lyon autour de Montluc et Jean Moulin participe du travail de perversion des valeurs républicaines, de la Résistance et des affrontements sociaux et de classe. Cela profite d’abord à l’extrême droite et alerte, la courte échelle au RN continue.

Je suis favorable à ce que nous décidions d’initier de nombreuses rencontres publiques dans les quartiers et les entreprises sur le thème "comment être plus forts".