Avec la Nupes, les liens se resserrent entre les trotskistes lambertistes et Jean-Luc Mélenchon

, par  Pascal Brula

Le 31 mai 2022 à 23:35, par Pascal Brula En réponse à : Avec la Nupes, les liens se resserrent entre les trotskistes lambertistes et Jean-Luc Mélenchon

Cet article n’a bien évidemment pas été écrit par des communistes, et c’est pourquoi il me laisse sur ma faim. Même s’il évoque le fait que les trotskistes de l’OCI « ont été dans les années 1970 le fer de lance de la social-démocratie contre l’extrême gauche, le PCF ou encore le Ceres », c’est un euphémisme. Pour avoir fait mes classes comme militant communiste à cette époque à l’université (c’était leur principale source de recrutement et "d’action" militante), je peux affirmer qu’ils étaient nos principaux adversaires politiques. Mis à part la faculté de droit de Lyon dirigée à l’époque par des fascistes et où régnait le GUD (lorsqu’on intervenait dans les amphis, il fallait être très sportif, car les appariteurs musclés ne tardaient jamais à nous courser), les trotskistes de l’OCI, animés par un anticommunisme haineux, nous combattaient systématiquement et sur tous les terrains et par tous les moyens. Je pense que Mélenchon, qui a été formé à cette école, ne peut pas y avoir échappé.

Je me souviens que, n’ayant pas suffisamment de militants, ils ne pouvaient se présenter aux conseils d’UER (Unité d’enseignement et de recherche) et les boycottaient en bons « révolutionnaires ». Par contre, ils étaient candidats aux conseils du CROUS (Restau-U et cités-U) qui ne nécessitaient qu’une seule liste par ville universitaire ; et pour qu’ils puissent mener campagne de partout, le gouvernement giscardien étalait les élections sur plusieurs semaines, afin que leurs militants puissent se déplacer de villes en villes. D’ailleurs, ce même gouvernement les finançait à qui mieux mieux, alors que nous en étions privés. Il était clair qu’ils avaient le soutien de la droite et du patronat.

C’étaient des gens violents qu’il fallait éviter dans ces périodes. J’ai personnellement fait le coup de poing contre un certain Cambadélis qui était descendu à Lyon habillé en treillis et rangers afin de tenter de nous impressionner. Plus tard, alors que j’avais passé une année à la fac de Clermont-Ferrand, un de leurs secteurs où ils étaient implantés, je n’ai dû mon salut qu’à mes capacités à la course ; cette année-là, ils avaient envoyé à l’hôpital un des camarades de la CGT qui étaient venus en renfort de chez Michelin.

En 1981, dans les universités, ils ont joué le rôle du PS contre le parti. C’est pour les remercier que Mitterrand avait offert un poste de député à Cambadélis. S’ils avaient investi les organisations syndicales, ce n’était pas pour autant qu’ils cherchaient à lutter sur le terrain. Leur modus vivendi, c’était l’activité politicienne, animée par une idéologie de catéchisme trotsko-marxiste, avec au cœur, surtout, l’anticommunisme (pour eux nous étions les « stals »). Ils étaient déjà le fer de lance de cette idéologie qui aujourd’hui tire un trait d’égalité entre communisme et fascisme.

Je suis également en désaccord avec cet article sur la soi-disant « mise en avant de l’identité républicaine et laïque du mouvement ouvrier français » dont aurait hérité Mélenchon. Je trouve qu’avec son mouvant mouvement de LFI, plutôt tourné vers un électoralisme racoleur, il a démontré qu’il était prêt à tout pour récupérer à l’instar des Verts, les voix du communautarisme musulman.

Il est clair que rien ne nous rapproche de ce tribun opportuniste dont l’anticommunisme viscéral lui fait confondre la Russie avec l’ex-URSS et le pousse à prendre des positions Pro-OTAN qui ne sont pas sans me rappeler celles d’un certain Tsipras… en espérant qu’il ne parviendra pas, lui aussi, au pouvoir…

Brèves Toutes les brèves

Annonces

  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).