Il n’y a pas d’« exit » heureux

, par  PBJN

Le 23 janvier 2019 à 20:14, par PBJN En réponse à : Il n’y a pas d’« exit » heureux

CN46400

Il ne s’agit en aucun cas de nier l’existence de l’impérialisme français, au contraire les contributeurs de ce site ne le sous-estiment pas, en atteste la condamnation unanime que les communistes favorables au Frexit ont faite de l’agression contre la Libye et la Syrie. De la même manière , la "Françafrique" est sans cesse dénoncée...

En revanche il s’agit de prendre acte du fait que la bourgeoisie française, par le biais de l’UE et de l’euro, s’est dotée d’un outil formidable pour broyer notre souveraineté nationale et détruire ainsi les acquis progressistes de la révolution française et du CNR. Et pour le coup, ce n’est absolument pas comparable à l’oeuvre progressiste que la bourgeoisie de notre pays a édifiée jusqu’à la chute de l’Ancien Régime (développement des sciences, de l’humanisme et du rationalisme, construction de l’état-nation...). Nous ne sommes plus à l’époque de Marx où ce dernier pouvait encore regarder avec respect l’oeuvre de la bourgeoisie. Nous sommes à l’époque de l’impérialisme, où la bourgeoisie est désormais "réactionnaire sur toute la ligne" (Lénine). Réactionnaire sur le plan politique et culturel en tout cas, dans la mesure où elle peut même tenter de détruire ce qu’elle a mis des siècles à construire : c’est le cas du fascisme par exemple, qui est une charge ultra-violente contre les acquis positifs de la démocratie bourgeoise/libérale et contre la philosophie progressiste (cf les travaux de Georg Lukàcs).

Cela nous amène à l’expérience Chinoise. Vous avez tout-à fait raison de dénoncer les gauchistes qui estiment stupidement que la Chine Populaire ne serait qu’une vulgaire puissance capitaliste de plus. Votre défense de la Chine de Deng Xiaoping, fondée sur la réhabilitation de la NEP de Lénine, est brillante. Et nous sommes nombreux à apprécier vos analyses sur ce point crucial.
Néanmoins, je pense que votre dénonciation du patriotisme n’est pas pertinente : Si le prolétariat chinois se développe et se renforce actuellement grâce à la politique du PCC, c’est précisément parce que la souveraineté nationale de la Chine a été préservée. La Chine Populaire ne se pas laisse dicter quoi que ce soit par une quelconque instance supranationale. Et cela pour une raison simple : la bourgeoisie y a été conservée en tant que classe "en soi" (l’infrastructure capitaliste qui permet le développement économique) mais pas comme classe "pour soi". Comme vous le dites très bien, c’est l’état populaire chinois qui dicte ses choix aux capitalistes, pas l’inverse. Cette expérience n’aurait pas été possible si le sentiment national des prolos chinois n’avait pas été mobilisé par le PCC. Et elle n’a été possible que parce qu’elle se situe dans un cadre national solide. Idem pour Cuba socialiste, qui est dirigée par un Parti Marxiste ET patriote. Ça n’est pas incompatible avec l’internationalisme, preuve en est avec la solidarité internationale qui caractérise la politique étrangère de Cuba (et aussi de la Chine).

C’est une situation complètement différente de celle de l’UE : Il n’y a pas de "peuple européen", encore moins de "nation européenne" (là où la Chine existe en tant que pays depuis des siècles). Il y a en revanche des peuples en Europe qui luttent pour leurs souverainetés nationales respectives. On sait depuis Lénine que la lutte pour le socialisme est indissociable de la lutte pour l’indépendance nationale (cf "Du droit des peuples à disposer d’eux-même", publié en 1916).
Et deux ans avant, il rappelait : "Le sentiment de fierté nationale nous-est étranger à nous, prolétaires grands-russes conscients ? Evidemment non. Nous sommes fiers de notre langue et de notre patrie". (décembre 1914)
Du reste, pas forcément besoin de recourir à Lénine pour ça. Marx le disait déjà dans le Manifeste : "Comme le prolétariat doit conquérir le pouvoir politique, devenir la classe dirigeante de la nation, DEVENIR LUI-MÊME LA NATION, il est par conséquent encore national, même si ce n’est pas dans le sens bourgeois du mot." (1847). Ici il parle aussi de son pays natal, pas seulement des peuples colonisés.

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