Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

, par  Gilles Mercier

Le 30 décembre 2022 à 12:07, par Gilles Mercier En réponse à : Oui, le socialisme ; efficace et humain, avec tous les communistes du monde !

2)Il n’était pas possible que la CGT continue d’être absente des lieux de production de connaissances que sont les organismes de recherche et que les chercheurs scientifiques restent coupés des autres salariés en étant confinés dans l’autonomie syndicale. Le corporatisme dans l’autonomie isole des groupes de salariés et rend plus difficile pour eux la prise de conscience des enjeux y compris pour leurs propres droits et salaires.
La Direction de la CGT ne souhaitait pas un retour massif dans ses rangs des travailleurs intellectuels de l’enseignement et de la recherche (l’essentiel des catégories A et A+ de la Fonction Publique, des niveaux de qualification correspondant aux ingénieurs et cadres du privé) dont le nombre augmentait régulièrement et pouvait bouleverser les équilibres dans la CGT. De plus, on ne tenait pas à ce que les fonctionnaires prennent de l’importance dans la CGT. La CGT se considérait comme une organisation de la classe ouvrière et les autres catégories de salariés ne devaient pas y avoir un rôle trop important. L’autonomie syndicale du monde enseignant arrangeait bien du monde à la CGT.

Les dirigeants de la CGT étaient soutenus par la Direction du PCF qui partageait cette conception. Le PCF voulait aussi éviter un affrontement avec le PS avec lequel il cherchait à réaliser en permanence une alliance électorale.
Mais la Direction de l’Union générale des Fédérations de Fonctionnaires ne partageait pas cette opinion. Après des péripéties qui n’ont pas d’intérêt pour cet article, à l’automne 1986 la Secrétaire Générale de L’UGFF, Thérèse Hirsberg et le Secrétaire Général de l’UGICT, Alain Obadia, membre du bureau confédéral, ont annoncé par un communiqué de presse qu’ils avaient décidé de soutenir la création de l’Union des Syndicats de Chercheurs et Assimilés (USCA)-CGT.
Cet évènement ne passa pas inaperçu.
Petit retour en arrière :
En 1948, les dirigeants patronaux et gouvernementaux, dans le contexte de la guerre froide, ont tenté d’affaiblir la CGT. La CGT avait une image très positive auprès de la population, surtout parce que la CGT, qui s’était réunifiée pendant l’occupation après des divisions entre les deux guerres mondiales, avait joué un rôle important dans la résistance et dans l’élaboration du programme du Conseil National de la résistance (nationalisations, sécurité sociale, ….). L’affrontement politique s’est traduit sur le terrain syndical par la scission de FO-CGT et aussi par le départ de la Confédération des enseignants de sa fédération de l’Education Nationale (FEN-CGT) à l’exception des enseignants de l’enseignement technique. Les démissionnaires ont créé une organisation autonome des Confédérations syndicales, la FEN. La FEN a joué un rôle très important pendant quatre décennies dans tous les cycles de l’enseignement, dans la recherche et la Fonction Publique. C’est dans la FEN que la profession de chercheurs à plein temps apparue au CNRS a constitué le premier syndicat de chercheurs dans les années 1950, le SNCS-FEN
La FEN et ses syndicats ont véritablement cogéré les champs de l’enseignement et de la recherche avec l’Administration et le gouvernement. La FEN a été aussi au cœur du développement des mutuelles de l’enseignement (MAIF,…) qui ont constitué un empire financier. 
Le PCF avait en janvier 1952 demandé à ses adhérents enseignants de quitter la FEN-CGT et de rejoindre la FEN autonome. La CGT a laissé faire. Car les enseignants en tant que catégorie salariale n’était pas considérés comme des acteurs de la lutte de classe. Un syndicalisme autonome corporatiste était soi-disant mieux à même de rassembler les enseignants.

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