Il n’y a pas d’« exit » heureux

, par  PBJN

Le 23 janvier 2019 à 20:24, par PBJN En réponse à : Il n’y a pas d’« exit » heureux

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Pour finir, vous n’avez pas tort de rappeler les dangers de la germanophobie. Mais en l’occurrence, il s’agit seulement de dénoncer la main-mise de l’impérialisme allemand sur l’UE, qui est bien réelle : pour le prouver il n’est que de constater comment, par la monnaie unique, elle a plombé l’industrie entre autres des pays du Sud (dont la France) en leur faisant adopter une monnaie beaucoup trop forte pou eux. C’est un choix que la bourgeoisie française a approuvé entièrement, notamment pour torpiller les grandes concentrations industrielles où le PCF et la CGT étaient puissants (liquidation de nos chantiers naval parmi tant d’autres exemples). De plus, si l’impérialisme allemand n’est pas encore militarisé, il risque de le redevenir rapidement si le projet d’armée européenne se concrétise : Vu les rapports de force réels et vu le poids économique des impérialismes allemand et français, cette « armée européenne » serait quoiqu’il arrive sous contrôle allemand, avec a priori la bénédiction de l’impérialisme français qui approuve visiblement cette idée à des fins géopolitiques (en tout cas il ne la combat pas).

Inutile de préciser que la condamnation des effets de l’impérialisme allemand sur notre pays n’implique pas d’épargner l’impérialisme français puisque ce dernier est aussi complice, et donc responsable, de la destruction de notre pays. C’est même parfaitement compatible avec la solidarité envers les prolos allemands, puisque nos intérêts convergent : Combattre les impérialismes Allemand et français qui sont complices entre eux, combattre « nos » capitalistes (qui suivent actuellement le modèle des capitalistes allemands), lutter pour le socialisme.

Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que les capitalistes français ont décidé de suivre les choix d’autres impérialismes plus forts, voire à ce sujet les travaux d’Annie Lacroix-Riz qui montrent comment ils se sont successivement alignés sur le fascisme allemand (de 1933 à 1940) puis sur les USA. Naturellement ça n’a pas été leur unique stratégie (L’épisode De Gaulle), mais force est de constater que sur la longue durée, c’est leur comportement privilégié. On pourrait aussi citer leur aplatissement devant Bismarck pour écraser la Commune, ou encore leur complicité avec l’Europe Monarchique pour abattre le Robespierre. C’est une spécialité historique de nos classes dirigeantes. Face à cette bourgeoisie, mobiliser le patriotisme républicain n’a rien de farfelu : La dictature du prolétariat n’est absolument pas incompatible avec l’état-nation jacobin, au contraire. Lénine lui-même considérait le parti bolchevik comme l’héritier naturel des jacobins montagnards. Et même si, comme vous le savez mieux que moi, il n’a jamais abandonné la NEP, il estimait également que l’URSS avait le potentiel pour devenir « un pays pleinement socialiste » (cf son texte « De la coopération », janvier 1923), à condition bien sûr d’accomplir une révolution culturelle de grande ampleur (entendue ici dans un sens non-gauchiste).
Et aujourd’hui encore, le Parti Communiste Chinois prend la Révolution Française comme référence absolue avec la Révolution Russe.

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