Il n’y a pas d’« exit » heureux

, par  Pascal Brula

Le 23 janvier 2019 à 19:59, par Pascal Brula En réponse à : Il n’y a pas d’« exit » heureux

Personnellement, j’apprécie l’analyse de Descartes, car elle met le doigt sur le fait que les bourgeoisies se battent toutes griffes dehors contre l’explosion possible de l’UE et de l’euro. Le Brexit en fait la démonstration. En effet, la construction européenne, qui a commencé avant-guerre et même pendant, notamment avec le Cartel de l’acier et d’autres accords particulièrement avec les nazis, est né de la collusion entre le capital étasunien et le capital allemand contre les impérialismes anglais et français ; la bourgeoisie française n’a pas eu la même réponse que l’anglaise, en se soumettant de manière minable au fascistes allemands, ce qui pourrait expliquer son attitude actuelle. Schuman et Monnet étaient d’ailleurs les symboles de cette mainmise de l’impérialisme américain sur la construction européenne. Pour tout cela, il faut lire les textes d’Annie Lacroix-Riz...
La configuration actuelle de la construction européenne, à savoir l’UE, est la réponse des bourgeoisies européennes à la mondialisation capitaliste. C’est pour cela qu’elle se battent bec et ongles contre son explosion. Le Medef, dans son programme « Besoin d’aire » dit clairement qu’il est pour la disparition des États-nations parce que ce sont des entraves à la liberté d’exploiter. C’est pourquoi, je vais même plus loin que ceux qui disent que la sortie seule ne servirait à rien si l’on n’envisage pas la sortie du capitalisme ; pour moi, la sortie seule de l’UE et de l’euro serait déjà un sacré coin enfoncé dans le capitalisme, au-delà du fait bénéfique que le peuple français pourrait enfin retrouver sa souveraineté (certes, dans le cadre d’institutions bourgeoises, mais dans le contexte d’une sortie, donc d’un rapport de forces favorable, on peut penser que les institutions seraient améliorées...).
Quant à jouer sur les peurs liés à une sortie, c’est le jeu des médias dominants qui nous bassinent avec le fait qu’il n’y aurait plus d’échanges possibles, donc qu’on vivrait moins bien, que ce serait la catastrophe, alors que la catastrophe, nous la vivons actuellement ! Notamment, l’euro est la monnaie de domination du capitalisme allemand sur tous les autres pays de l’UE, tirant vers le bas leurs économies : c’est la réalité, il ne sert à rien de le nier. Analyse concrète de la réalité concrète, disait Lénine. Sortons de cette dictature, seule condition d’envisager un changement dans notre pays.

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