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Alors que l’année a été (...)
Non Vichy, ce n’était pas la France ! Lettre ouverte de Léon Landini au président de la république
Hollande pouvait-il faire moins bien que Chirac ce vieux loup de la politique après lui avoir longtemps couru derrière sur ses terres provinciales, un Chirac qui le trouvait aimable et semble avoir voté pour lui ?
Pouvait-il effacer le calamiteux passage de Sarkozy autrement qu’en reprenant ces gesticulations électoralistes par lesquelles chacun drague par des "gestes fort" des communautés qu’il s’agit de s’attacher où au mieux de ne pas fâcher sans autre considération que le bien fait/remplir des urnes alors qu’au fond de celles-ci finissent par gésir les signes d’une histoire mise a l’encan et d’une morale piétinée.
S’il est un principe sur lequel s’entendaient historiens et grandes figures de la résistance, c’était celui qui refusait de considérer à la France pétainiste une légitimité et une forme institutionnelle qu’elle foulait chaque jour du pied. Non la France confisquée par le sinistre collaborateur, ami des ligues fascistes et des barbares nazi n’avait, comme le rappelle cette lettre au président de la république, rien de républicain. Cette France là, sa France, celle des nantis et des privilèges avait surgit au détour d’une défaite organisée dans un parlement en fuite par le vote de plein pouvoir que seul 80 députés (parmi lesquels ne pouvaient se trouver les communistes alors arrêtés et pourchassés) avaient refusé d’accorder à une fraction de politiciens poltrons qui depuis quelques temps avaient choisi Hitler contre les réformes républicaine et démocratiques issues des luttes populaires de 1936.
Pourtant tous savaient bien, mais sans doute lui en étaient-ils redevables, que le patriotisme du fusilleur de 17, s’était toujours conjugué avec celui des grands privilégiés qui tiennent l’économie, "ces gens qui se connaissent bien et qui font faire la guerre à d’autres qui ne se connaissent pas" pour leur plus grand bénéfices. Pétain sur le plan politique n’était pas un inconnu, comme semble nous le dire une certaine vision de l’histoire, ses sympathies fascistes étaient notoirement étalées et ne dataient pas de la veille.
Cette démagogie qui tient lieu "de geste fort" loin de faire reculer le racisme, loin de contribuer a une mémoire nécessaire pour que ne recommencent les actes de barbarie, participe au contraire aux déformations qui rendent possible leur retour, et nous font oublier que le ventre de la "bête est toujours fécond". Si cette fécondité là ne nous est pas étrangère, de ce point de vue c’est bien en France qu’elle s’est, voici soixante-dix ans, développée, c’est bien chez nous qu’elle peut reprendre sa croissance avec ce qu’elle prétend dire dans un vote national, elle ne peut, elle ne dois pas pouvoir se revendiquer d’une légitimité républicaine. Nous savons bien depuis Mc Mahon et Thiers que le drapeau de la république peut être utilisé par ses pires détracteurs et couvrir les massacreurs. Raison de plus pour ne pas leur en faciliter la tâche en le leur servant sur un plateau (de télévision).
Comme le dit Leon Landini, "Non Vichy, ce n’était pas la France", d’abord parce qu’une moitié de territoire mis en tutelle ne pouvait prétendre à le représenter totalement quand l’autre était directement placé sous la botte Allemande, ensuite parce qu’un putschiste nommé par une chambre en fuite ne pouvait se revendiquer du suffrage des citoyens et donc de la volonté populaire. En effet, De Gaulle était mieux placé et avait raison d’en réclamer le titre du fait de sa volonté à poursuivre un combat que beaucoup n’avaient pas eu l’occasion de mener suite a la trahison de leurs chefs. En effet la France était tout aussi bien représentée dans ses valeurs comme dans ses couleurs par ceux qui l’avaient choisie et l’invoquaient "en s’abattant" à l’instar de ceux de l’affiche rouge... ("Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent, vingt et trois étrangers et nos frères pourtant, vingt et trois qui criaient la France en s’abattant"), certainement mieux et plus sûrement que par ces autres qui tendaient le bras pour saluer ou avaient revêtu l’uniforme vert de gris de la LVF. Faudra-t-il que nous ayons encore à apprendre quelle différence existe entre trahison et continuité des institutions républicaine ?
Gilbert Rémond
Voir en ligne : La lettre ouverte sur le site du PRCF