Motions et résolution de la conférence de section de Vénissieux

, par  Marie-Christine Burricand , popularité : 2%

Les communistes de Vénissieux ont fait le choix de ne pas amender la base commune dont ils demandent la réécriture et ont voté pour trois motions et une résolution.
Ils ont voté à 40 sur 41 contre le texte de base commune.

Motion pour relever le défi du parti communiste

La question du parti est intimement liée au projet de société dont nous pouvons être porteurs face à la violence du capitalisme mondialisé. Le parti communiste s’est créé dans l’affirmation que le refus de la guerre supposait d’inventer une autre société, débarrassée de la dictature des oligarchies, une société socialiste dans la perspective du communisme sortant l’humanité de sa préhistoire.

La criminalisation du socialisme réel et du mouvement communisme nous ont placé sur la défensive. La mutation nous a coupé de nos références révolutionnaires, de nos liens avec les autres partis communistes. Un effort marxiste d’analyse critique du capitalisme mondialisé est urgent pour redéfinir un projet de société sortant de la concurrence généralisée, mettant fin à l’exploitation, aux inégalités et injustices, au pillage des ressources naturelles de la planète et à la guerre. Cette société qui ne peut que reposer sur le pouvoir des travailleurs contre les oligarchies, nous la nommons socialisme.

La rupture avec le capitalisme ne peut se réduire à changer de politique. Elle suppose de mettre en cause les outils de la domination capitaliste et de construire de nouvelles formes de pouvoir, de nouveaux rapport sociaux. Pour cela, nous avons besoin d’un grand parti communiste, et pas d’un parti de gauche, de progrès, de gauche écolo, ou d’altergauche...

Ce parti communiste ne peut être une machine électorale. Il ne peut se construire que dans le mouvement social, ancré dans les entreprises et les quartiers, actif d’abord pour les luttes, les résistances, les revendications, pour les inscrire dans une perspective de changement de société, unir les forces sociales et faire grandir leur niveau de conscience des rapports de classe et des conditions de leur dépassement.

Toute son activité, toutes ses directions, doivent avoir comme premier objectif de reconstruire des bases militantes organisées, capables d’initiatives, d’éducation populaire pour un peuple uni et conscient. C’est la condition d’un nouveau rassemblement populaire, tirant les leçons de l’échec de l’union de la gauche.

Sa stratégie politique est de permettre à la classe ouvrière de prendre toute sa place dans la direction du pays pour la maîtrise des moyens de production et d’échanges, des conditions de travail et de vie. Pour cela, il doit porter des propositions immédiates de justice sociale en rupture avec le capitalisme :
- Nationalisation des secteurs clefs du pays
- De vrais pouvoirs pour les travailleurs dans les entreprises
- Réduction du temps de travail, augmentation des salaires et pensions
- Retraite à 60 ans, relance démocratique de la sécurité sociale,
- Non application des directives européennes, remise en cause de la dette publique.
- Sortie de l’OTAN et recherche de nouvelles alliances et coopérations sur toute la planète...

Le parti communiste n’est ni un club citoyen, ni un média chargé d’exprimer les idées populaires. Il doit être une organisation d’action et d’éducation populaire au service d’un projet de société socialiste.

Adopté par 40 pour et 1 contre

Motion présidentielles et législatives 2017

A l’approche des présidentielles de 2017, le parti communiste est dans une impasse. Son nom reste porteur d’un idéal de changement de société, mais il n’a cessé de rompre avec ses références. Il s’est enfermé dans une union de la gauche avec un parti socialiste qui se révèle toujours plus à droite. Les dernières tentatives d’alliance électorales de gauche à géométrie variable se soldent par la perte continue d’élus et de militants.

La direction nationale nous a entraîné dans l’impasse des primaires. Ce n’est désormais plus possible, mais elle s’enferre dans la recherche d’alliances y compris aux législatives, proposant un socle commun qui ne peut être qu’un lointain succédané du programme commun des années 80. L’existence d’un groupe communiste au parlement n’est même pas présentée comme un enjeu vital de l’avenir du parti communiste.

Notre congrès doit prendre à bras le corps la question de l’existence du parti et des conditions de rassemblement, en les posant d’abord à partir des réalités du mouvement social, dans le retour du parti communiste à sa base historique, le monde du travail, les couches populaires.

Ce ne sont ni Montebourg, ni Mélenchon, ni Aubry qui inventeront le parti communiste dont nous avons besoin. Ce n’est pas en discutant d’un nouveau programme commun avec eux pour quelques places d’élus que nous trouverons le chemin de la reconstruction du parti.

L’élection présidentielle est la plus difficile pour nous. C’est d’autant plus important de nous fixer le seul objectif juste et réaliste : affirmer l’existence d’un parti communiste rassembleur, d’un projet de sortie du capitalisme pour une autre société, une société socialiste. Cela suppose un candidat présenté par le parti communiste. C’est la condition pour déjouer le piège du Front National, affirmer qu’il existe un parti du peuple, de la patrie, du monde du travail, non dans un projet nationaliste de concurrence entre les peuples, mais dans un projet socialiste de rupture avec la mondialisation capitaliste. C’est la condition pour battre le Front National.

Les communistes n’ont pas le choix, ils sont au pied du mur. Ils doivent créer les conditions d’un vote qui soit clairement un appel à la mobilisation populaire et à la reconstruction d’un parti communiste de combat, porteur du changement de société, d’un "socialisme pour la France" renouvelé.

Dans tous les cas, nous demandons que la souveraineté des communistes puisse s’exercer sur le contenu du programme et les candidatures par un vote organisé nationalement.

Adopté par 40 pour et 1 contre

L’OTAN et l’Union européenne, deux instruments majeurs du système capitaliste pour maintenir et accélérer sa domination sur les peuples. En sortir est indispensable.

Depuis le début de la création des instances européennes, l’objectif est de servir et de remodeler le capital. Dès sa création dans les années 1950, la Communauté Européenne pour le Charbon et l’Acier a pour but d’accélérer la répartition mondiale de ces deux secteurs d’activités primordiaux pour l’économie du pays. Quelques décennies plus tard, les mines de charbon ont toutes fermées, les aciéries ont quasiment disparues.

La politique agricole commune avec ses larges subventions au monde agricole a tué les exploitations familiales et favorisé la concentration. Mais l’une des raisons essentielles est de maintenir les prix des produits agricoles bas pour éviter les augmentations de salaires du monde du travail et accroître ainsi la part du capital. Aujourd’hui, l’Europe à une autre stratégie avec l’élargissement à l’Est et les bas coûts de production, les milliards de subventions versées à l’agriculture française ne sont plus nécessaires.

Ces deux exemples démontrent qu’elle a été conçue exclusivement pour répondre au système capitaliste et à sa forme d’aujourd’hui, la mondialisation. L’U.E. a structuré le dumping social, notamment avec la mise en concurrence exacerbée du salariat. Le patronat a toujours fait venir des travailleurs immigrés dans les secteurs non délocalisables comme le bâtiment, l’agriculture, la restauration et transférait les entreprises vers les pays à bas coût suivant les époques : la Tunisie, l’Espagne, la Turquie… Aujourd’hui, elle a intégré une partie de ce système dans les frontières mêmes de l’Europe avec des travailleurs détachés.

L’U.E. dépossède les Nations de leur souveraineté financière, budgétaire, économique. La Banque de France ne s’occupe plus de la monnaie, outil indispensable à la construction et au développement d’une nation, mais notamment du surendettement des particuliers, activité non prioritaire pour le développement d’un pays.

Les Etats doivent emprunter aux banques privées. Les banques prêtent au prix fort aux Etats, notamment les plus en difficultés comme la Grèce, le Portugal… L’Euro n’est pas utilisable pour mobiliser les crédits au service de la politique publique, l’Euro ne résiste pas au dollar.

L’U.E. a aussi pour objectif de détruire les institutions nationales et la souveraineté populaire. Le Traité de 2005 par son contenu et son adoption contre le vote des français en est l’exemple. Pour cela, elle s’appuie sur des mégas-régions et les Métropoles. Le triptyque Etat/Département/Commune est remplacé par Europe/Région et Métropole. L’Europe sous tous ses noms : CECA, PAC, CEE, U.E. passe par la casse du cadre national qui est un lieu de résistance au capital.

Pour que le peuple retrouve sa souveraineté, pour que le progrès social soit de nouveau à l’ordre du jour, il faut sortir de l’U.E. Il est impossible de rompre avec le capitalisme sans avoir une monnaie propre, sortir de l’Euro est la condition d’une rupture anticapitaliste. Sortir de l’Euro et de l’U.E. est indispensable pour engager la sortie du capitalisme.

Le système capitaliste a besoin d’une armée pour régner. L’OTAN que la France a intégrée, remplit en partie cette mission. Les nombreuses guerres déclarées, les états de guerres perpétuels dans certaines zones favorisés par l’OTAN démontrent que cette organisation sous l’égide nord-américaine est le principal facteur de guerre dans le monde.

L’impérialisme a inventé la guerre propre, le droit d’ingérence, l’intervention humanitaire. Il a détourné le mot Révolution avec la révolution orange en Ukraine, des tulipes au Kirghizistan… pour justifier aux yeux des peuples la guerre.

La création du PCF en 1920 est le résultat de la première guerre impérialiste au niveau mondial. Aujourd’hui, le PCF doit exiger la sortie de l’OTAN, c’est nécessaire pour agir pour la paix.

Adopté par 40 pour et 1 abstention

Résolution des communistes de Vénissieux.

Les communistes de Vénissieux réunis en conférence de section ce 21 Mai 2016 attirent l’attention de la direction nationale et de tous les communistes sur les résultats de la consultation pour le choix de la base commune du 37ème congrès. Ces résultats sont révélateurs de l’état d’esprit des adhérents et il serait irresponsable de ne pas en tenir compte.

D’une part, l’affaiblissement de notre organisation se poursuit avec la perte de 11.317 cotisants depuis le dernier congrès, d’autre part la base commune proposée par le conseil national peine à dépasser les 50 %, elle est minoritaire en province.

L’importance de l’abstention, la dispersion des votes autour de 4 textes alternatifs interrogent. La primaire n’est pas légitimée, pas plus que la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Dans ces conditions, c’est un leurre de prétendre rassembler les communistes en amendant, enrichissant un texte qui au final n’obtient la confiance que d’un communiste souverain sur trois.

Le congrès doit permettre un débat sans tabou sur toutes les questions qui préoccupent les communistes. Dans cet esprit, la base commune reste à écrire, en prenant en compte l’exigence de débats et de construction collective qui s’est exprimée.

Dans tous les cas, les grandes orientations proposées par le congrès, engageant notre parti sur les échéances électorales législatives et présidentielles, comme celles portant sur la transformation du parti devront faire l’objet d’un vote souverain des communistes à l’issue du congrès.

Adopté par 40 pour et 1 abstention

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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).