Bien sûr traquer et punir les coupables. Mais poser publiquement la question : comment se fait-il qu’ils aient pu (...)
Lettre aux communistes... avant les 8 et 9 juin 2011 Par des communistes de Savoie
Soyons clairs.
Pierre Laurent, dans sa participation à la réunion de la Fédé du Rhône, indique que "il n’y a pas d’accord sur tout" entre les partis du Front de Gauche. Mais il déclare aussi, qu’en ce qui concerne la candidature d’André Chassaigne, que "faire ce choix-là, nous conduirait à ne pas avoir d’accord global...".
Pourquoi ne pas dire tout bonnement que les dirigeants du PCF ont cédé devant l’exigence du Parti de gauche et de la Gauche Unitaire de présenter JL Mélenchon ?
Selon Pierre Laurent, si Mélenchon ne devait pas être retenu par le vote des communistes, nous n’aurions pas d’accord global. Qu’est-ce à dire, sinon qu’on appelle les communistes à voter pour Mélenchon ! [1]
Arrêtons les contorsions verbales. Et reprenons la formulation des participants à cette réunion ; selon les réponses que Pierre Laurent a faites, si les communistes ne se prononcent pas en juin pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, "ce ne sera pas possible, car nos partenaires n’accepterons pas".
Ainsi donc, et sans qu’on nous le dise, un accord a déjà été passé entre les autres formations du Front de Gauche et certains dirigeants du PCF, qui entendent l’imposer quelle que soit la décision des communistes. Il s’agit bel et bien d’un déni de démocratie.
Ce comportement de Pierre Laurent et d’autres dirigeants du PCF est inacceptable.
Il est irresponsable.
C’est une capitulation en rase campagne. Ce n’est pas un compromis, c’est l’abandon du combat pour la transformation de la politique économique, sociale, démocratique ; ce n’est pas un projet partagé, c’est une reddition en faveur d’un programme vidé de ses contenus antilibéraux, sans perspectives pour des issues à la crise financière, à la crise dévastatrice du système capitaliste.
Selon Pierre Laurent, les autres formations ont bien voulu négocier et envisager des candidatures communistes –Front de Gauche aux législatives– sans doute pour nous faire accepter notre propre effacement (candidatures ne veut pas dire "élus").
Pour qui nous prend-on ?
1 – Les jeux seront faits à la présidentielle, chacun le sait bien.
2 – JL Mélenchon n’est pas du tout la garantie d’une bataille dynamique et rassembleuse, on s’en rend déjà compte.
3 – Ceux des dirigeants du PCF qui prennent cette orientation ouvrent une voie dangereuse :
- un engrenage voulu vers l’effacement du PCF,
- un échec pour un rassemblement en vue d’une défaite de la droite et de l’extrême-droite et de la victoire d’un projet transformateur.
Nous appelons les communistes à intervenir haut et fort !
Pierre Boukhalfa, Noël Collet, Roland Farré, Danielle Richard de la section d’Annecy.
Annecy, le 7 avril 2011